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Effondrement de la dalle à l’aéroport de Donsin : APAV et MEMO déclinent leurs rôles dans l’exécution des travaux

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Publié le mardi 21 février 2023 à 15h38min

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Effondrement de la dalle à l’aéroport de Donsin : APAV et MEMO déclinent leurs rôles dans l’exécution des travaux

Le procès sur l’effondrement de la dalle à l’aéroport de Donsin a repris dans la matinée du mardi 21 février 2023. L’audience du jour concerne toujours les généralités, c’est à dire le rôle qu’a joué chacune des entreprises inculpées dans l’affaire. Sont passés à la barre les présumés Dieumerci Kambou, représentant APAV et Dramane Tou, représentant MEMO.

Le premier intervient à titre de contrôleur extérieur. De ses explications, on retient qu’il n’y avait pas de modèle précis pour le recrutement du contrôleur extérieur. « L’entreprise avait la latitude de choisir son contrôleur. Elle a sollicité APAV qui a déjà une équipe très compétente avec tous les ingénieurs en son sein. Donc nous sommes intervenus avec une équipe d’experts au complet », a-t-il précisé.

Pour ce qui est des missions de APAV sur le site, il explique qu’elle intervient seulement une fois que l’entreprise est prête à passer à la phase d’exécution sur le terrain. « Nous faisons la validation des documents d’exécution. Ensuite, nous faisions des visites ponctuelles sur le terrain. C’est sur les éléments de structure c’est à dire les planchers, les semelles, etc. C’est en fonction du planning d’avancement de l’entreprise que nous intervenons. Quand les documents arrivent à notre niveau, nous avons des normes et c’est sur cette base que nous effectuons les contrôles. Nous intervenons aussi dans le coulage de béton. Nous avons un laboratoire qui effectue des prélèvements et soumet ces échantillons à des tests. A la fin, nous consignons tout cela dans un document en indiquant la qualité du béton, avant de remettre le document à l’entreprise. L’entreprise à son tour la transmet à MEMO. Si MEMO n’est pas d’accord avec les résultats, elle fournit ce qu’on appelle un document contradictoire », a-t-il laissé entendre.

A sa suite, est intervenu Brahima Abraham Tou, ingénieur en génie civil, représentant MEMO. Il précise que son entreprise elle, effectue un contrôle extérieur à ne pas confondre avec le contrôle externe. « Il y a trois types de contrôles. Le contrôle interne effectué par l’entreprise elle-même, le contrôle externe effectué par APAV et le contrôle extérieur effectué par MEMO. Notre contrôle est extérieur et nous intervenons après que l’entreprise l’ait effectuée en son sein un contrôle interne et que APAV ait effectuée un contrôle externe ».

A la question de savoir comment se fait ce contrôle, il expliquera que l’entreprise a quatre contrôleurs permanents, présents sur le terrain et ce, conformément aux termes de référence. Ces derniers sont chapeautés par le chef de mission qui, lui, n’est pas permanent. Ce dernier a en charge d’avaliser les actes que veulent poser les contrôleurs permanents, histoire de s’assurer qu’ils sont conformes aux règles de l’art.

Pour ce qui est de la mission de MEMO, il les déclinera comme suit : « nous vérifions la validation du personnel, les qualités, de ce dernier. Ensuite, l’effectivité de la mobilisation du matériel sur le terrain. On vérifie aussi si les montants prévus pour la réalisation des travaux peuvent vraiment couvrir la réalisation. Tout cela, nous le faisons après que l’entreprise nous ait soumis au préalable des documents renfermant les procédures d’exécution contenus dans le plan d’assurance qualité ».

Pour ce qui est de l’évaluation du travail exécuté, il souligne que sont organisées de façon hebdomadaire et mensuelle, des réunions de chantier. Au final, l’entreprise produit un rapport chaque trimestre. « Pour s’assurer que les ouvrages sont de qualités au fur et à mesure qu’on avance, hormis les rapports, nous faisons des procès-verbaux, nous envoyons aussi des courriers à l’entreprise pour lui faire des observations sur tout ce que nous constatons d’anormal ou d’irrégulier. Lorsque l’entreprise finit les travaux, elle nous fournit un document de pré-réception et nous faisons des observations sur la qualité des bâtiments qui ont été érigés. Mais je précise que nous n’intervenons qu’après que APAV ait fait ce qu’elle a à faire », dira-t-il pour conclure.

L’audience se poursuit au tribunal de grande instance de Ziniaré. Cette fois, les débats concerneront le fond du dossier, c’est à dire ce qui a causé l’effondrement du bâtiment.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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