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Effondrement de la dalle à l’aéroport de Donsin : Le rôle des entreprises COGEA et GESEP à l’ordre du jour

Publié le lundi 20 février 2023 à 22h15min

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Effondrement de la dalle à l’aéroport de Donsin : Le rôle des entreprises COGEA et GESEP à l’ordre du jour

Le lundi 8 février 2023, le procès sur l’effondrement d’une dalle à l’aéroport de Donsin était renvoyé pour permettre à l’Etat, qui venait d’entrer en scène, de mieux organiser sa défense. Ce lundi 20 février, l’audience a repris au Tribunal de grande instance de Ziniaré, avec toutes les parties.

D’entrée de jeu, le tribunal a procédé à la vérification des identités des prévenus, ainsi qu’à la lecture des faits qui leur sont reprochés. Au total, il y a neuf inculpés dont l’Etat burkinabè. Aucun des présumés ne se reconnait coupable des faits qui lui sont reprochés.

Pour cette audience, il s’est agi pour les jurés d’entendre les prévenus sur des questions de généralité, essentiellement le rôle des entreprises en charge de l’exécution des tâches sur le site.

Se sont prêtées au jeu, les entreprises COGEA SA représentée par Lamine Yaonéré et GESEP représentée par Dieudonné Soudré. Tous deux sont poursuivis pour avoir « par imprudence négligence, inattention, maladresse, inobservation d’une loi ou d’un règlement » entrainé la mort de sept personnes et provoqué des blessures ayant entrainé une incapacité de travail de six travailleurs.

En un peu plus clair, il leur est entre autres reproché d’avoir choisi avec légèreté les compétences des travailleurs chargés de l’exécution des tâches sur le site, d’avoir poursuivi les travaux sans s’assurer de la qualité de l’étayage et du coffrage, d’avoir abandonné les travaux à une entreprise qui, seule, ne disposait pas des moyens nécessaires, de fraude en matière de commande publique ayant faussé le jeu de la concurrence, etc.

De leurs explications, il ressort que les deux entreprises se sont constituées en groupement pour mieux réaliser le projet. « A deux on pèse plus lourd », a laisse entendre Lamine Yaonéré. Il a expliqué : « l’aéroport de Donsin est un projet que GSEP devait réaliser. Pas tout l’aéroport, mais juste une portion. Mais à deux, on pouvait mieux le réaliser. Voilà pourquoi j’ai accepté de me constituer en groupement avec GSEP ».

A la question de savoir quel type de bâtiment devrait être construit par COGEA il répondra : « pour ce qui est du type de bâtiment, je ne saurai le dire. Moi je suis un financier, c’est à dire que c’est à moi de disponibiliser les fonds pour la réalisation des bâtiments. Le volet technique c’est GESEP qui devait s’en occuper ».
Propos que Dieudonné Soudré ne contestera pas. Il précise qu’« il s’agissait d’un long bâtiment sectionné en trois parties. C’est un bâtiment R+1 qui a une partie spécifique, mais la plus grande partie n’était pas à niveau. Nous devions intervenir sur le plan technique, c’est à dire la mise à disposition du matériel et du personnel, le suivi et la participation aux réunions pour les prises de décision ».

A la question de savoir comment se font la répartition des tâches, il explique que tout commence après la signature du contrat avec l’autorité administrative. « Au total, GSEP devait assurer la construction de 15 bâtiments en 18 mois et ce, à compter du 2 novembre 2020. L’entreprise achevait la construction du quinzième quand la dalle a cédé. Après la signature du contrat, nous devrions effectuer un contrôle technique. Après, nous avons recruté un cabinet technique, APAV, c’est cette équipe qui fait les notes de calculs, les plans et les soumet au contrôle technique. Au même moment, nous devrions recruter le personnel et proposer le matériel. Après validation, c’est l’exécution sur le terrain, conformément au plan validé. Il y a aussi un plan d’assurance qualité qui prévoit comment les choses doivent être faites sur le terrain et dans ce document, chaque membre du personnel a sa tâche bien définie. Mais l’entreprise qui devait effectuer les contrôles technique, c’est l’APAV ».

Pour ce qui est de M. Yaoliré qui dit ne pas connaître le fond du contrat entre l’administration et le groupement car GSEP constitue l’interface entre l’Etat et le groupement, Dieudonné Soudré dira ceci : « les propos de M. Yaoliré sont les siens. Mais je sais qu’il avait connaissance du contrat ».
L’audience est prévue reprendre le mardi 21 février 2023 à 9h.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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