C’est dans le cadre du projet « Renforcer la sécurité des frontières au Burkina Faso » mis en œuvre par l’OIM et financé par la République fédérale d’Allemagne qu’a eu lieu cette remise de postes de police frontière. Il s’agit de deux postes à Galgouli dans la région du Sud-ouest et à Sangabouli dans la région du Centre-est et du poste juxtaposé de Cinkansé qui a été réhabilité. Chaque poste comporte deux blocs de bâtiments, alimentés en énergie solaire et équipé de matériels informatiques. Ils ont aussi bénéficié de l’installation du Système d’information et d’analyse des données sur la migration (MIDAS).

Il s’agit d’un système qui permet de collecter, d’analyser, de traiter et de stocker les informations biographiques et biométriques des voyageurs en temps réel. « Les mouvements des personnes entrant et sortant du territoire sont désormais contrôlés plus efficacement grâce à ce nouveau système informatisé, contribuant ainsi à accroître la sécurité à la frontière. MIDAS permet à la fois de faciliter le passage des voyageurs grâce à la saisie automatique des informations biométriques, de faciliter aussi le travail de contrôle migratoire des agents étatiques et d’augmenter la sécurité frontalière », a expliqué la cheffe de mission de l’OIM au Burkina Faso, Aïssatou Guissé Kaspar.

Le ministre de la sécurité recevant officiellement les clés des postes de police frontière

Toujours dans le cadre de ce projet, l’école primaire de Galgouli a été réhabilitée et trois forages réalisés à Galgouli, Sangabouli et Yargatenga permettant ainsi aux populations de s’approvisionner en eau potable. Du matériel composé de 40 ordinateurs, 40 onduleurs, deux imprimantes à grande capacité, 40 imprimantes en couleur, 36 rallonges, 19 fauteuils directeurs et agents, 40 chaises métalliques simples, 40 lits de campagnes, deux réfrigérateurs, etc. a aussi été remis au ministre de la sécurité. Il est destiné aux structures centrales et frontalières.

Le ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, colonel Boukaré Zoungrana qui a réceptionné le don, a remercié la République fédérale d’Allemagne et l’OIM pour leur geste qui permet de renforcer la sécurité aux frontières du Burkina Faso. Il a indiqué que c’est ce type d’intervention concrète que le Burkina souhaite dans ses relations avec ses partenaires.

Une vue du matériel offert par l’Allemagne à travers l’OIM.

« Pour le gouvernement burkinabè, il est clair que la lutte contre l’insécurité sous toutes ses formes, passe par la sécurisation de ses frontières, la contribution des communautés à la co-production de la sécurité avec les forces de défense et de sécurité (…) Au-delà du projet, nous nous réjouissons du résultat. Cet accompagnement est la preuve que dans les situations difficiles que traverse notre pays, nous pouvons compter sur des partenaires qui restent attachés aux principes humanitaires et aux valeurs universelles », a laissé entendre le ministre. Au regard des résultats engrangés par le projet, le ministre a souhaité que la collaboration avec l’OIM se poursuive avec d’autres projets.

L’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Burkina Faso Andreas Pfaffernoschke a pour sa part souligné qu’« améliorer la sécurité, la stabilité et la cohésion sociale le long des frontières est un élément clé pour le succès de la lutte contre la violence, la criminalité organisée et le terrorisme ». D’où l’intérêt du projet « Renforcer la sécurité des frontières au Burkina Faso » financé par son pays et qui de son point constitue un projet concret qui vise à améliorer la sécurité du Burkina Faso.

Photo de famille

Pour mémoire, le projet « Renforcer la sécurité des frontières au Burkina Faso » est mis en œuvre depuis 2020 par l’OIM en collaboration avec le ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité avec le financement de la République fédérale d’Allemagne. L’objectif de ce projet est de renforcer la sécurité, la stabilité et la cohésion sociale le long des frontières entre le Burkina Faso et les pays voisins que sont la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin.

C’est ainsi que le projet a appuyé les gouvernorats du Centre-est, de l’Est et Sud-ouest dans l’organisation d’une douzaine de rencontres transfrontalières avec les régions voisines des pays sus-cités. Le projet a aussi contribué à sensibiliser les communautés sur leur participation à la sécurité et renforcé les capacités des autorités centrales et locales du personnel des forces de défense et de sécurité frontalières sur diverses thématiques. Il a aussi permis de renforcer les capacités institutionnelles de la direction de la police des frontières et du ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net