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16e édition du SIAO : Des maroquiniers en pleins préparatifs espèrent tirer leur épingle du jeu

Publié le mardi 17 janvier 2023 à 23h45min

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16e édition du SIAO : Des maroquiniers en pleins préparatifs espèrent tirer leur épingle du jeu

Initialement prévue du 28 octobre au 6 novembre 2022, la 16e édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou a été reportée et doit normalement se tenir du 27 janvier au 5 février 2023. Si le report de la biennale de l’artisanat avait sonné comme un coup de massue pour plus d’un artisan, l’espoir de faire de bonnes affaires et d’enrichir son carnet d’adresses renaît avec cette nouvelle date. Les artisans qui ont pris des stands, s’activent pour boucler la production de leurs œuvres, afin d’offrir des choix variés aux visiteurs et acheteurs. Nous sommes allés à la rencontre de quelques maroquiniers, en plein préparatifs.

Il est un peu plus de 10h lorsque nous arrivons ce lundi matin au stand d’Honoré Kaboré, maroquinier au village artisanal de Ouagadougou. Sacs pour hommes et femmes, poufs, chaussures, portefeuilles, ceintures en cuir, etc., sont les différents articles que l’on peut apercevoir. L’artisan est en pleine inspection de ses articles. Il dépoussière par ci, et jette un coup d’œil par là. Pour sa troisième participation au Salon international de l’artisanat de Ouagadougou, Honoré Kaboré veut faire bonne impression aux visiteurs et acheteurs professionnels. C’est pourquoi rien n’est laissé au hasard.

Honoré Kaboré, maroquinier

En plus de la collection qu’il avait préparée pour l’édition manquée du salon en octobre 2022, il a rajouté plusieurs autres articles. Même s’il dit être conscient que la situation sécuritaire et le report vont impacter cette édition du SIAO, Honoré Kaboré espère tout de même faire de bonnes affaires et surtout glaner des contacts de potentiels acheteurs professionnels. « En général, nous participons au SIAO beaucoup plus pour les contacts. Les ventes peuvent souvent ne même pas atteindre le prix que l’on a payé pour la location du stand, mais ce qui est bien c’est qu’on arrive à avoir des contacts et ces personnes-là deviennent par la suite de bons clients qui achètent en quantité importante. On espère vraiment qu’il y ait beaucoup d’acheteurs professionnels », a-t-il expliqué.

Fulgence Bazié, dessinateur pyrographe sur cuir et peau déplore la hausse des prix des matières premières

Fulgence Bazié est dessinateur pyrographe sur cuir et peau. Il ne cache pas son enthousiasme pour cette 16e édition du SIAO qui s’ouvre bientôt, mais relève toutefois certaines difficultés qui ont jalonné la préparation de ses productions. « Les artisans ont des difficultés avec les matières premières dont les prix ont augmenté. Il y a même des matières premières qui sont en rupture et qui sont importés. Donc le peu qu’on arrive à faire venir aussi coûte excessivement cher. C’est le cas des vitres, du bois pour les encadrements, le cuir, dont les prix ont augmenté. Pour le cas du cuir, le produit utilisé pour le traiter est passé de 1 200 à 20 000 FCFA. C’est un produit fait à base de feuilles qui poussent dans les zones désertiques. Et avec l’insécurité, les gens ne veulent plus risquer leurs vies pour aller en chercher. Tout cela fait que le coût de production a augmenté, mais on ne peut pas ajouter le prix des produits sinon les gens ne vont pas payer », nous a-t-il fait savoir. Boubacar Cissé, maroquinier également, déplore la hausse des matières premières ainsi que le manque de clientèle qui ne leur permet pas d’écouler leurs productions, qu’ils s’endettent souvent pour réaliser.

Boubacar Cissé, maroquinier

Malgré ces différents bémols, Fulgence Bazié ne se laisse pas décourager et espère que tout se passe pour le mieux pour les artisans à cette 16e édition. Il n’a pas manqué d’inviter le comité d’organisation, à penser à offrir des facilités aux artisans burkinabè pour faciliter leur participation au SIAO. « Les prix des stands font que ce sont plus les commerçants que les artisans qui participent au SIAO. Les autorités peuvent par exemple diminuer les prix des stands pour les nationaux pour qu’ils puissent participer. Même si ce sont des réductions de 10% ça peut aider. C’est ce que l’on remarque dans certains pays lorsque l’on participe à des expositions. Le prix du stand peut être à 450 000 FCFA par exemple pour les participants étrangers et les nationaux payent 175 000. Les organisateurs peuvent essayer de s’inspirer de ça aussi au niveau du Burkina », suggère-t-il.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
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