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Droits de la femme : Des progrès réalisés

Publié le lundi 2 janvier 2006 à 08h22min

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Le ministère de la Promotion de la femme (MPF) se bat contre vents et marées pour que toutes les femmes jouissent de leurs droits. D’où la traduction dans les langues nationales mooré, dioula, fulfuldé de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF). Et aussi, le lancement de la campagne de sensibilisation sur les violences faites aux femmes.

Six mois ont suffi pour traduire la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), dans les trois langues principales. Il s’agit du mooré, dioula et fulfuldé.

protocole facultatif à la CEDEF a également été traduit dans ces langues. La CEDEF, texte fondamental né des insuffisances des textes généraux, met l’accent sur l’égalité homme-femme, élimine les discriminations et organise les participations des femmes dans les différents domaines d’intervention existant.

Le protocole facultatif à la CEDEF appuie la CEDEF et comporte vingt et un (21) articles qui prévoient deux procédures en cas de violation des dispositifs de la CEDEF : la procédure relative aux communications et la procédure d’enquête. La traduction en langue nationale de la CEDEF et du protocole facultatif à la CEDEF a pour but d’éduquer la population par l’information, la sensibilisation et la formation. Cet acte vise la vulgarisation de ces textes juridiques devant désormais quitter le milieu des citadins, pour aller vers le monde rural. Dans cette dynamique, la directrice des affaires juridiques du ministère de la Promotion de la femme, Mme Marie Bernardette Tiendrebéogo a soutenu : “il revient à nos différents partenaires, ONG, associations et bonnes volontés, soucieux du bien-être de la femme, de l’équité, du respect de l’égalité, de la connaissance des textes protecteurs de la femme de les diffuser et les vulgariser pour une appropriation réelle et totale de toutes et tous”.

Le ministère de la Promotion de la femme a également procédé au lancement de la campagne sur les violences faites aux femmes, le 25 novembre 2005, à l’hôtel Relax de Ouagadougou.

“Les violences faites aux femmes sont une réalité universelle de toutes les sociétés, de tous les milieux, de toutes les couches sociales et socio-économiques”, a expliqué Mme Joan French, la représentante de l’UNICEF. De son avis, les femmes sont victimes de diverses formes de violences : morales, physiques, sexuelles, économiques et psychologiques. La représentante de l’UNICEF estime, par ailleurs que : “la famille qui est déclarée accueillante dans la quasi-totalité des discours, est l’endroit le plus dangeureux du monde pour les femmes”.

Pour illustrer ces propos, elle affirme que plus de cinq mille (5000) femmes sont assassinées chaque année par leur père, frère ou leur mari, pour désobéissance ou conduite jugée honteuse dans plusieurs pays ; ces crimes monstrueusement appelés “d’honneur”, sont peu ou pas punis par les lois. Elle a révélé aussi qu’en Europe, les femmes de 15 à 44 ans ont une probabilité plus grande de mourir ou de rester invalide de suites de violences conjugales...

Selon elle, 25 % des crimes concernent un homme ayant agressé sa femme ou sa partenaire. Mme Joan French, a, en outre, précisé que six (06) femmes décèdent chaque mois, assassinées par leur compagnon. “Mais cet été, c’est au moins 29 femmes qui sont mortes de violences conjugales en deux mois”. Elle a également indiqué que plus de 300 femmes sont défigurées au vitriol chaque année pour avoir refusé une demande en mariage.

Des crimes toujours impunis

Mme Joan French, dans son allocution du 25 novembre, a rappelé qu’en Inde, cinq (05) femmes sont brûlées chaque jour pour des problèmes liés à la dot. Ces veuves indiennes hindouïstes sont parfois encore brûlées sur le bûcher funéraire du mari et sont dans tous les cas déconsidérées et réduites en esclavage par leur belle-famille.

Concernant le viol, la représentante de l’UNICEF a dit que 50 % des cas sont commis par le mari, et 12 % par un inconnu de la victime. “Partout dans le monde, de nombreuses fillettes sont violées par un membre de leur famille et une grande tolérance existe”, a-t-elle déploré. Mme Joan French a tour à tour dénoncé le mariage forcé, l’excision, le viol et tout ce qui nuit à l’épanouissement de la femme. Aussi, s’est-elle réjouie de toutes les initiatives prises pour éradiquer les violences faites aux femmes.

Entre autres, elle a salué la mobilisation des militants d’Amnesty International et toutes les personnes et structures qui se sont individuellement ou collectivement engagées contre la violence. Le ministère de la Promotion de la femme, pour sa part, a formé quarante (40) enseignants du secondaire, en parajuriste et formé des noyaux-relais sur la lutte contre les violences faites aux femmes, parmi tant d’autres activités de la lutte.

Aimée Florentine KABORE (kaborette@yahoo.fr)
Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 5 janvier 2006 à 17:08, par Magid En réponse à : > Droits de la femme : Des progrès réalisés

    A quoi les droits du petit garçon ?
    Ce qui se passe pour la femme est trés bien et on ne que féliciter tout ceux qui travaillent dans ce sens. Cepandant, quand est-ce que l’on s’interrogera sur le sort du pauvre petit garçon qui continue à se faire découper le sexe dans une indifférence presque générale ? Pourquoi lui non plus au pays des Hommes Intégres, n’aurait’il pas le droit de jouir d’un corps entier ?
    Il faut que l’on respecte les filles, les femmes ET les garçons.

    Magid

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