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Guinée-Conakry : L’espoir d’un procès des viols et tueries du 28-septembre

Publié le jeudi 8 septembre 2022 à 13h27min

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Guinée-Conakry : L’espoir d’un procès des viols et tueries du 28-septembre

Enfin, lumière sur cette journée hideuse du 28 septembre 2009, où « au moins 156 opposants furent tués » et « une centaine de femmes violées » ? En tout cas, les familles des victimes et les organisations guinéennes et internationales qui ont, depuis treize ans maintenant, appelé à un procès sans délai, fondent un énorme espoir sur l’annonce du gouvernement de la transition d’ouvrir le procès en fin septembre 2022.

Le procès est annoncé pour s’ouvrir le 26 septembre 2022. C’est une volonté exprimée par la junte et qui mobilise les espoirs, notamment des parents des victimes, des victimes et des organisations de défense des droits humains. Selon des informations, une délégation de la Cour pénale internationale est même à Conakry, dans la perspective de ce procès prévu devant un tribunal ad’hoc.

Des normes internationales sont requises pour la tenue effective de ce procès, d’où l’important dispositif en matières d’infrastructures et de logistique. « Nous sommes à plus de 90%. Nous sommes tous convaincus que ce procès du 28-Septembre 2009 aura effectivement lieu », a rassuré le secrétaire général du gouvernement à l’issue de la visite de la délégation de la CPI.

Du côté de Conakry, l’on affirme que le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, tient à l’ouverture du procès avant la date symbolique du 28 septembre.

A trois semaines de la date tant attendue, le principal défi resterait l’achèvement du tribunal ad’hoc par l’installation de 600 sièges et du pupitre, attendus de la Turquie.

Ces éléments ne semblent cependant pas emporter la conviction de certains Guinéens et observateurs qui pensent que ce dossier ne peut connaître un franc aboutissement sous ce régime militaire. Ces derniers relèvent que la plupart des auteurs de ces crimes sont des militaires et, de ce fait, ne sauraient être livrés par la junte qui chercherait plutôt une assise au sein de l’Armée au moment où elle perd de plus en plus sa côte de popularité au sein de la population civile.

En tous les cas, les regards sont tournés vers Guinée-Conakry par rapport à ce dossier qui a, en son temps, provoqué un émoi général face aux images de cette tuerie par des militaires d’au moins 157 personnes et du viol de 109 femmes dans un stade de Conakry. C’était à l’occasion d’une manifestation de Guinéens contre le chef de la junte militaire, Moussa Dadis Camara, exilé depuis janvier 2010 à Ouagadougou.

Arrivé au pouvoir en septembre 2021, colonel Doumbouya a rencontré le 25 décembre 2021, au palais présidentiel, ses deux prédécesseurs issus de l’armée, à savoir Moussa Dadis Camara et Sékouba Konaté, deux hommes forts du pouvoir au moment de ces évènements tragiques.

On dit d’ailleurs que le président Doumbouya est, depuis sa prise de pouvoir, favorable au retour de ces deux personnalités au pays (Sékouba Konaté vit également hors de la Guinée depuis fin 2010). Considéré comme le numéro 3 de la junte dirigée à l’époque par Moussa Dadis Camara (décembre 2008-décembre 2010), Sékouba Konaté avait, à un moment donné, estimé que le président Camara s’éloignait des aspirations des militaires. Leurs relations vont finalement se détériorer jusqu’à la ‘’chute’’ de Moussa Dadis Camara (inculpé dans ce dossier avec douze autres).

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