Cette finale interzones avait pour but de désigner un champion qui devra être qualifié pour disputer les éliminatoires de la coupe du monde du Super 16 de 2011. Bien qu’effectuant un saut dans l’inconnu, le XV du Burkina partait confiant, en témoigne la déclaration de Dominique Masse, l’entraîneur, la veille du match dans le journal de sport, le Mauricien : « Après notre succès chez nous en juin dans la zone Nord, on veut conclure en beauté contre Maurice ».

Alors la méfiance est réciproque entre les deux inconnus mais le sélectionneur du XV de Maurice Bernard Castellin ne se laisse pas impressionner et réplique : « On respecte le Burkina Faso, on ne connaît pas sa force de frappe (...).

Mes joueurs sont prêts à évoluer dans n’importe quelle condition ». Jouant dans son fief, le New Georges V Stadium et devant son public, estimé à environ 3500 spectateurs, l’équipe mauricienne partait avec les faveurs des pronostics. Les Burkinabè n’ont pas fait le poids. Ils ont été laminés sur le score de 108- 3. A la mi-temps, Maurice menait déjà très largement par 42-3. Les 3 pts d’honneur ont été réussis par Salif Tapsoba sur transformation.

L’entraîneur burkinabè confesse : « Nous ne sommes pas de la même catégorie que l’équipe mauricienne qui a dominé la rencontre sur tous les fronts : techniquement et physiquement. Mes joueurs étaient un peu stressés mais cela a été une très bonne expérience pour eux. ». M. Arouna Savadogo, responsable de l’équipe burkinabè reconnaît cette supériorité des Mauriciens.

Il relève aussi le fait que son équipe n’a pas réellement pu se préparer dans la sérenité du fait même de l’incertitude qui planait sur le voyage, faute d’argent. C’est la Brakina en dernier ressort qui a été leur sponsor en offrant huit titres de voyage. Le ministère des Sports leur a offert un billet. Au lieu de 22 joueurs, le nombre a été ramené à 19. Le voyage a été éprouvant, 15 000 km soit près 17 h de vol.
La fatigue a joué sur les rugbymen burkinabè. Le match s’est joué en présence des autorités de la Confédération africaine de rugby (CAR) et de l’International rugby board (IRB).

M. Savadogo n’est pas pour autant découragé, des motifs de satisfaction existent car le Burkina est 2e à l’arrivée du Top 16 et a reçu une distinction. Le Burkina jouit d’une grande estime de la CAR et de l’IRB, bien que n’ayant pas encore de fédération. La fédération une fois mise en place, les aides de la CAR et de l’IRB à son endroit vont s’accroître. L’expérience de Maurice sera bénéfique à l’équipe burkinabè qui prendra part à un tournoi en début d’année 2006 au Niger. Le chemin de la compétitivité est encore long, beaucoup de courage à nos volontaristes rugbymen.

Barthélemy KABORE
Sidwaya