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Grève de 72 heures : Les syndicats crient leur ras-le-bol

Publié le vendredi 16 décembre 2005 à 06h58min

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Les centrales syndicales du Burkina Faso et les syndicats autonomes observent depuis hier jeudi 15 décembre 2005 une grève de 72 heures. A la Bourse du travail où leurs militants se sont retrouvés, ils n’ont pas manqué de manifester leur exaspération face au silence du gouvernement quant à la satisfaction de leur plate-forme minimale en six points.

En rappel, le 20 mai 2005 s’est tenue au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Jeunesse une concertation gouvernement/syndicats, autour de la plate-forme minimale des organisations syndicales. A l’issue de leur rencontre, les deux parties avaient convenu de mettre en place dans les meilleurs délais un comité paritaire chargé de la mise à plat de tous les dossiers de justice qui attendent d’être exécutés ; de se retrouver en début juillet autour d’un certain nombre de préoccupations exprimées par les syndicats : il s’agissait essentiellement de la question des tarifs de l’ONEA et de la SONABEL, des taxes sur les hydrocarbures et des dossiers pendants en justice.

La rencontre de juillet ne s’est pas tenue jusque-là malgré les interpellations des principaux intéressés. Le comité paritaire, lui, a, depuis, déposé les conclusions de ses travaux, mais aucune réaction n’est jusque-là venue des autorités. Dans une correspondance datée du 21 septembre de l’année en cours, les organisations syndicales ont saisi le chef du gouvernement sur les suites de leurs négociations de mai, correspondance malheureusement restée sans réponse. Un arrêt de travail est intervenu les 26 et 27 octobre dernier, mais toujours pas de réaction ni du gouvernement ni du patronat.

Mobilisation autour d’une plate-forme

Les travailleurs des secteurs public, privé, parapublic et informel ont donc entamé depuis hier un débrayage de trois jours pour exiger du gouvernement et du patronat la satisfaction des six points de leur plate-forme minimale à savoir :

- l’augmentation des salaires et pensions de 25% et ce, pour compter de janvier 2001 ;
- le traitement des différents dossiers pendants relatif à la mise en œuvre des jugements et arrêts de juridiction ;
- la réduction des taxes sur les produits de grande consommation, notamment les produits pétroliers, l’eau et l’électricité ;
- l’application au niveau du privé des augmentations de salaires décidées par le gouvernement en décembre 2004 ;
- la reconstruction diligente du marché central de Ouagadougou (Rood woko) ;
- le respect de la liberté syndicale et du droit de grève au Burkina Faso.
- l’annulation des sanctions et l’arrêt des menaces de sanctions contre les travailleurs grévistes...

Service minimum dans l’administration.A l’hôpital où nous nous sommes rendus, les différents secteurs fonctionnent normalement. Un service minimum est assuré par des équipes de médecins et d’infirmiers. A la cuisine, le personnel s’activait pour servir le repas de midi aux malades. La pharmacie est ouverte et quelques patients, à notre passage, étaient là pour s’approvisionner en médicaments.

Même constat à l’hôtel des finances de Ouidi, au secteur n° 11, où les guichets ont été ouverts aux clients jusqu’à un peu au-delà de 11 heures. Un des responsables nous y a confié que tout s’est passé comme d’habitude, malgré l’absence de quelques maillons de la chaîne, qui a fait planer l’ombre de la grève.

A la Bourse du travail, des conférences sont animées tout au long des trois jours et portent sur le « Code OHADA » (Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique), avec comme sous-thèmes « Projet uniforme du droit du travail » ; « La vie chère » ; l’« Historique de la grève des 17 et 18 décembre 1975 ».

En attendant de donner d’éventuels chiffres sur la mobilisation des travailleurs lors cette grève, les syndicats et leurs militants feront une marche à travers la capitale, pour crier une fois de plus leur ras-le-bol et appeler le gouvernement à prêter une oreille attentive à leurs revendications.

D. Evariste Ouédraogo

Observateur Paalga

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