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14e congrès ordinaire de l’Organisation nationale des syndicats libres (ONSL) : Le ministre Bassolma Bazié aux côtés de ses anciens camarades de lutte

Lefaso.net

Publié le vendredi 15 juillet 2022 à 22h35min

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14e congrès ordinaire de l’Organisation nationale des syndicats libres (ONSL) : Le ministre Bassolma Bazié aux côtés de ses anciens camarades de lutte

L’Organisation nationale des syndicats libres (ONSL) a tenu son 14e congrès ordinaire ce vendredi 15 juillet 2022 à Ouagadougou. Au programme, il est question de dresser le bilan financier, de remanier le règlement intérieur et de procéder à l’élection du nouveau bureau.

Pour cette occasion, les réflexions vont porter sur la thématique suivante : « Face aux défis sécuritaire et humanitaire, l’ONSL s’engage à l’éveil de conscience des travailleuses, travailleurs ». Le secrétaire général de l’ONSL, Paul Kaboré, s’est dévoué pendant 50 ans pour le syndicalisme. A l’issue des élections, il va passer le flambeau à son successeur. Il a précisé que toutes ses années de luttes ont été laborieuses. Malgré les difficultés, l’objectif a toujours été de garantir la liberté et la paix. Agé de 74 ans, il a confié qu’il est nécessaire de passer le témoin aux plus jeunes. Il a dit souhaiter que ceux et celles qui vont assurer la relève fassent « plus que ce que j’ai fait afin que l’Unité d’action syndicale se renforce », a-t-il dit.

Il a été demandé aux participants de s’exprimer librement et dans le respect des autres

Cette rencontre a vu la participation de Bassolma Bazié, ministre de la fonction publique. Il a confié que Paul Kaboré et lui sont des compagnons de lutte et des amis. Il l’a remercié pour les connaissances que ce dernier lui a inculquées durant son passage dans les différents mouvements syndicaux en tant que dirigeant. « Au nom de l’amitié, même quand il pleuvait du feu, il a toujours répondu présent à mes côtés. J’en veux pour preuve, un certain nombre d’éléments qui ont marqué l’histoire du pays, mais qui ont également renforcé notre amitié pendant lesquels il a été difficile de dire haut et fort qu’on a des relations avec telle ou telle personne, parce que cela pourrait te coûter la vie. Le premier cas, ce sont les évènements des 30 et 31 octobre 2014 avec l’insurrection populaire. Le second, la résistance au putsch de septembre 2015. Il a encouragé l’ensemble des travailleurs et les a mobilisés sur le front pour nous rejoindre à Ouagadougou », s’est exprimé Bassolma Bazié.

Bassolma Bazié a affirmé que les syndicalistes sont des partenaires sociaux qui illuminent les gouvernants

Il renchérit en signifiant qu’un homme bien éduqué ne trahit pas ses engagements, son orientation, ses valeurs. Le ministre de la fonction publique a précisé que ce n’est pas parce qu’il occupe ce poste qu’il a « changé de cerveau, c’est le même Bassolma Bazié d’hier, d’aujourd’hui et je me battrais pour rester le même Bassolma Bazié. Les valeurs que nous sommes en train de défendre ne sont pas celles d’individus, ce sont des valeurs de construction de notre pays ». Il a certifié que les différentes luttes syndicalistes ne vont pas rester vaines.

Les promesses de Bassolma Bazié

L’ancien militant a promis que les doléances des syndicalistes vont être prises en compte par les autorités de la transition. En ce qui concerne la montée du terrorisme, Bassolma Bazié a expliqué que la prise d’armes par des fils du Burkina Faso peut trouver son sens dans « les conséquences de nos actions » d’où l’envie du gouvernent de faire passer la loi qui porte sur la dépolitisation de la fonction publique.

Une vue des congressistes

« L’administration publique doit être républicaine et du peuple. Le seul élément de choix doit être la compétence. Quand on arrête un terroriste et que la sécurité se renseigne, il dit qu’il a pris les armes contre son pays parce que l’avenir est bloqué, l’avenir est noir. Pour aller dans la fonction publique, il faut avoir un bras long, il faut connaître quelqu’un, déposer de l’argent. Le gouvernement actuel a pris la décision de faire une lettre circulaire pour dire que toutes les passerelles qui sont créées pour faire des concours par exemple, en disant à Bassolma Bazié que puisque tu es devenu ministre tu peux constituer dix dossiers en ton nom, tes enfants et tes neveux peuvent venir s’insérer dans la fonction publique, c’est terminé. Si l’enfant de Bassolma Bazié veut venir dans la fonction publique, il a un concours à faire. S’il fait le concours et qu’il n’a pas le niveau, qu’il échoue. A partir de cette année, nous avons dit qu’il y aura des concours directs d’accès à la fonction publique ».

Il a évoqué le fait que certains retraités se font rappeler pour occuper de gros postes à la fonction publique parce qu’ils ont des amis du même parti politique et/ou des ministres qui leur signent des contrats avec de gros salaires. « Ce sont les mêmes qui viendront dire que la jeunesse ne veut pas du travail, qu’elle est paresseuse. Ces retraités, sans vous manquer de respect, vous allez aller vous reposer. La jeunesse va prendre la place », a-t-il martelé sous les ovations des participants.

Paul Kaboré a insisté sur le fait que le bureau doit être constitué entre 40 ou 45% de femmes

Bassolma Bazié a enfin notifié que les textes qui pèsent sur le mouvement syndical seront relus. A titre d’exemple, l’arrêt des coupures des salaires à la suite de grèves. Ou encore de ceux et celles qui ont été promis à la décoration, mais à cause de leurs participations à des mouvements de grèves ont été sanctionnés par l’interdiction de leurs décorations. « Nous avons pris la décision de restituer l’ensemble de ces médailles à chacun de ces travailleurs », assure-t-il.

A la question de savoir s’il approuve la décision de son compagnon de lutte Bassolma Bazié d’être dans le gouvernement de transition, Paul Kaboré a répondu par la positive. Il a rappelé que ce dernier a d’ailleurs rendu sa démission de la fonction publique. Pour lui, en occupant ce poste, il pourrait contribuer à l’essor économique et social du Burkina Faso. « Il n’est pas parti là-bas parce qu’il y a de l’argent », a-t-il clos. Les travaux du congrès vont s’achever le 16 juillet 2022.

SB
Photos : Bonaventure Paré
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