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Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

Publié le dimanche 10 juillet 2022 à 22h00min

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Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

Dans cette déclaration parvenue à notre rédaction, Évariste Faustin Konsimbo, président du Comité exécutif du Cercle d’Éveil, estime que la venue de Blaise Compaoré offrait l’occasion de rentrer dans le vif de la réconciliation. « Un tabou est tombé ce 8 juillet 2022. Avons-nous collectivement la force, le courage, la maturité d’en faire un atout pour reprendre en main notre destin, sans craindre, à un autre tournant de l’histoire, que le passé nous rattrape pour une nouvelle fois nous mettre à terre ? », s’interroge-t-il.

La fin d’un tabou politique

À l’invitation des autorités de la Transition conduite par le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, Blaise Compaoré est finalement venu le jeudi 7 juillet 2022 au Burkina Faso, sa terre natale. Une venue discrète, sans tambour ni trompette, si loin de la démonstration de force, d’arrogance et de mépris qu’annonçaient, dans les médias et sur les réseaux sociaux, tous les détracteurs de cette initiative présidentielle, si prompts à prêter aux autres leur esprit de revanche.

Hystérie. On serait tenté de descendre dans l’arène pour répondre mot pour mot à ce déferlement de rancœurs, d’insultes, de mensonges, d’outrances, d’incongruités, de fantasmes et pire encore ; chacun cherchant à l’avantage de sa faction politico-médiatique le mot qui tue. Celui-ci parlant d’« une entente mafieuse », celui-là voyant l’ex-président Compaoré comme « un homme lâche », cet autre affublant l’initiative du président Damiba de « parjure »… Que de rhétoriques au service d’une cause qu’on aimerait pourtant dénuer d’arrière-pensées et de manœuvres politiciennes tant elle est vitale pour notre peuple.

On serait tenté de briller avec autant de passion et de mauvaise foi, mais ce serait manquer l’enjeu de cette volonté aboutie du président du Faso de réussir l’invraisemblable : rassembler autour d’une table, sur la terre des ancêtres, tous les anciens chefs d’Etat du Faso, sans aucune discrimination, ni tenir aucun compte de leur condition, y compris judiciaire pour engager franchement un processus de réconciliation qui, jusque-là, se payait juste de mots. Au fond, chacun des participants est venu en ambassade pour exposer, au besoin sous couvert de l’immunité temporaire qui sied à ce genre de mission, la part qu’il est prêt à apporter à l’effort national de réconciliation que tant de Burkinabè appellent de leurs vœux, et pour beaucoup parmi eux, de leurs larmes.

En 2019, l’appel de citoyens et de personnalités d’horizons divers , n’avait d’autre but que de poser les bases pour imaginer de manière participative la mise en œuvre d’un processus de réconciliation, à l’instar d’autres pays dans le monde, confrontés comme le Burkina Faso à des situations devant lesquelles les institutions ordinaires étaient impuissantes à ramener durablement la paix et la concorde nationale. C’est cet état d’esprit, fait de discernement, de courage et de modestie, qui est aujourd’hui menacé par des postures et des comportements qui frisent l’hystérie, deux factions irréductibles prenant en otage une majorité silencieuse pourtant première victime de la crise où se débat le pays.

Orthodoxie. L’avantage de cette séquence à très haute intensité symbolique est de mettre en évidence les deux conceptions de la réconciliation qui, jusqu’ici, s’affrontaient en coulisse, à fleuret moucheté, avec le souci de dérober aussi longtemps que possible le fond du débat. La venue de Blaise Compaoré jette à terre les masques, chacun des protagonistes de ce débat étant sommé, devant l’opinion publique, de donner un contenu concret à ce besoin de réconciliation né des problèmes politiques que la Stratégie nationale de réconciliation (2022-2026) place au premier rang des six catégories identifiées de besoins de réconciliation. Avec cette venue, on entre enfin dans le vif du sujet, ce qui a toujours incommodé les rhéteurs, plus à l’aise avec les phrases qu’avec les choses de la vie, là où les attend pourtant la masse des Burkinabè.

La panique qui s’empare de ceux qui font de la réconciliation un simple bruit de fond montre qu’un point névralgique a été touché. Pour eux, la réconciliation est une longue suite d’à priori, de principes, d’injonctions qui, mis bout à bout, reviennent à rendre impossible tout processus de réconciliation un peu comme la flèche paradoxale de Zénon faisant du sur-place au lieu d’atteindre sa cible. C’est ce cercle vicieux de l’immobilisme que les autorités de la transition ont voulu rompre en brisant un tabou politique.

Face à cette conception lénifiante de la réconciliation, la réunion de tous les anciens chefs d’Etat se devait de montrer que la réconciliation dont a besoin le peuple du Burkina est une réconciliation à construire de toutes pièces, par le débat, et sans jamais chercher à faire simple là où, à l’évidence, les choses sont plus complexes. Inviter Blaise Compaoré à venir au Burkina, le temps d’une ambassade politique, s’apparente pour le Président Damiba à un moment de réalisme, ce qui suppose que la condition même d’un processus de réconciliation pourrait se révéler tout simplement impossible et qu’il faille cesser de s’illusionner à ce sujet en se tournant vers de nouvelles pistes.

Là où certains voient une ouverture en toute bonne foi sans chercher à invalider le recours aux institutions ordinaires, d’autres se braquent d’entrée de jeu et ferment toute initiative en contradiction avec leur orthodoxie de pensée, et plus sûrement avec leurs intérêts de faction politico-médiatique. Rien de pire pour étouffer les voix du débat que de convoquer des grands mots, de jouer sur les sentiments, de simuler l’apocalypse. Les petites mains de ces études rétrospectives et prospectives ne manquent pas, embrouillant l’opinion publique avec une vision hallucinée de la réalité politique du pays.

Rien n’est encore décidé, puisque cette réunion des anciens chefs d’Etat est là pour préparer les Assises de la réconciliation qui devraient avoir lieu en août prochain, mais on cherche à abuser le commun des Burkinabè en lui faisant croire que tout est décidé, que la seule venue de Blaise Compaoré suffit à évaporer sa condamnation par un tribunal du Faso, alors que le chantier est immense et que seuls des débats pourront faire ressortir des solutions de consensus. L’initiative du président Damiba doit être prise comme l’occasion de poser les bonnes questions, en toute franchise, de mettre sur la place publique les idées les moins politiquement correctes, et d’affuter ses arguments, les cris d’orfraie ne sachant en tenir lieu. Libérer la parole publique n’est un danger que pour ceux qui ont fait profession de la confisquer et qui, par pur intérêt de faction, refusent d’entendre les voix des sans voix, au nombre duquel, bien sûr, et avant tout, la voix des victimes, mais des victimes de tous les bords.

Stratagème. Certes, l’ex-président Compaoré a été condamné à perpétuité, condamnation dont il n’a pas fait appel puisqu’il récuse les conditions exorbitantes du droit commun dans lesquelles ce procès a été rendu possible, au point de soulever une suspicion légitime à l’encontre de ceux qui l’ont organisé et de ceux qui l’ont conduit, par esprit de service, comme il se doit pour des magistrats. Dans cette mission d’ambassade qu’il a acceptée de remplir, dans l’unique but de donner une chance réelle de lancer un processus de réconciliation digne de ce nom, en quoi sa présence, 48 heures , au Burkina revient-elle à mettre le destin d’un homme au-dessus de la justice burkinabè ? Si tant est qu’il s’agisse uniquement d’un homme et non pas d’une fraction importante des citoyens se reconnaissant dans cet homme, fraction qu’on ne peut pas simplement écarter d’un revers de main, sauf à appeler celle-ci, à un moment plus favorable, à renverser à nouveau l’ordre des choses à son profit, et ainsi de suite jusqu’à quand ?

Ceux qui s’élèvent par principe et dogmatisme contre cette initiative imaginent-ils un instant qu’un ambassadeur accepterait une mission qui, dans son essence même, l’assure soit de rentrer la tête sous le bras, soit de finir captif à vie ? Toute partie à un conflit sait aussi que pour engager des pourparlers, il est plus pratique de suspendre les hostilités, la notion, même si elle n’est pas d’usage dans l’ordre pénal, existe aussi en droit, où une partie condamnée demande un sursis à exécution, ce qui ne remet nullement en cause le travail du juge ayant prononcé la condamnation.

S’il faut se préoccuper des états d’âme des magistrats ayant vidé la cause du procès de l’assassinat de Thomas Sankara, que dire des articles 219-6 et 219-7 du code pénal portant grâce et amnistie des peines judiciaires ? Nul magistrat au moment où il commence un procès n’ignore l’existence de ces dispositifs qui, in fine, peuvent avoir raison de sa décision, ce qui n’empêche aucun magistrat de poursuivre son office. Ni la grâce, ni l’amnistie ne sont des dénis de justice ; au contraire, ce sont des moments de justice, l’une suspendant la peine à l’actif de l’exécutif, l’autre annulant le caractère délictuel des faits à l’actif du législatif. L’autorité judiciaire n’ignore donc pas que ses décisions peuvent être suspendues ou annulées du fait de l’exécutif ou du législatif, qu’il s’agisse d’immunité, d’ordre public, de raison d’Etat ou de souveraineté. Ne s’en étonnent que ceux fétichisant l’autorité judiciaire au point d’en faire une chose abstraite, au-dessus de l’histoire des hommes alors qu’elle se rend en leur nom, et, pour tout dire, transformant ses décisions en châtiments…

S’il est évident qu’aucune réconciliation ne peut négliger l’un des protagonistes majeurs de la vie politique des quarante dernières années, quelle autre solution y a-t-il sinon que d’amener celui-ci à la table des discussions à part égale avec les autres protagonistes ? Si tel n’est pas le cas, autant avouer que cette réconciliation est soit un processus caduc, soit un processus a minima, autrement dit impuissant à espérer sortir le Burkina d’une situation de crise aussi complexe. Est-ce parce qu’ils ont peur d’appeler un chat un chat que toutes ces voix hystériques s’élèvent ? Bien que certains aient participé à la Commission de la réconciliation nationale (CRNR), ont-ils peur aujourd’hui d’avouer que la référence à un processus de réconciliation était un stratagème pour vider de son sens opérationnel ce processus et, in fine, l’invalider ?

Tutelle. Ceux qui brandissent l’Etat de droit pour exiger l’exécution ipso facto de la condamnation et du mandat d’arrêt ordonnés par le tribunal militaire oublient un peu facilement que ce même Etat de droit place une partie de l’appareil judiciaire, en l’espèce le parquet, sous l’autorité directe du pouvoir exécutif ; qu’il fait dépendre l’exécution des décisions judiciaires de la force publique et d’elle seule ; que le principe d’action de la force publique est en premier lieu la préservation de l’ordre public, y compris dans l’application des lois elles-mêmes ; et que, dans l’ordre national comme international, il peut de surcroît se prévaloir de la raison d’Etat pour échapper à certains de ses propres principes. Dans un régime républicain, l’autorité judiciaire est par essence placée dans une position de tutelle ; vis-à-vis du législatif, pour sa matière première, les lois ; et vis-à-vis de l’exécutif, pour la sanction de son travail, l’exécution des décisions judiciaires.

Dans l’absolu, toute décision judiciaire a une histoire politique, a fortiori la décision ayant condamné à la prison à perpétuité l’ex-président Compaoré pour attentat à la sûreté de l’État et complicité dans l’assassinat de l’ex-président Sankara. Par une loi de révision constitutionnelle en date du 11 juin 2012, l’assemblée nationale avait accordé « une amnistie pleine et entière (…) aux chefs de l’État du Burkina Faso pour la période allant de 1960 à la date d’adoption des présentes dispositions. », ce que le président par intérim du Burkina Faso, Michel Kafando, rappelait utilement le 2 décembre 2014. Suite à un renversement du rapport de force politique, le 5 novembre 2015, les députés du Conseil national de la Transition adoptaient à leur tour la loi constitutionnelle 072-2015/CNT abrogeant ladite amnistie.

Quelques jours auparavant, le 27 novembre 2014, ce revirement avait été précédé par la manifestation du fait du prince, cette fois en la personne de Michel Kafando lui-même : « J’ai aussi décidé, par le fait du prince, que les investigations pour identifier le corps du Président Thomas Sankara ne seront plus assujetties à une décision de justice, mais seront du ressort du gouvernement. D’ores et déjà, aujourd’hui même, cette autorisation est accordée ».

Enfin, fort de ce nouveau dispositif politique, voire politicien, le ministre de la Défense a pu instruire l’autorité judiciaire d’ouvrir une enquête à propos de l’assassinat de l’ex-président Sankara, sans même évoquer ici l’épineuse question du gel du dossier pendant des décennies et son activation par volonté politique ( Michel Kafando et Roch Marc Christian Kabore).

Discrimination. En l’espèce, ce n’est pas tant ce revirement de légalité qui interroge l’interprétation restrictive qui en a été donnée. Soit le 15 octobre 1987, un crime de sang a été commis contre Thomas Sankara, mais pourquoi ignorer tous les autres crimes de sang commis avant ce jour par le CNR, que ce même Thomas Sankara présidait ? Pourquoi cette discrimination dans les crimes et dans les coupables, sinon à des fins partisanes ? Sauf à titre procédural, l’autorité judiciaire n’ayant pas eu l’initiative du procès contre les présumés assassins de Thomas Sankara, c’est un procès qui ne parviendra jamais à effacer sa tare politique, si bien que, au lieu de refermer le front ouvert dans la société burkinabè par la période révolutionnaire et sa rectification par le régime de Blaise Compaoré, il le tient grand ouvert. Si l’on veut que les magistrats lavent plus blanc que blanc, encore faut-il que tout le monde dépose devant eux son linge sale !

Il ne peut y avoir Compaoré sans Sankara, ni Sankara sans Compaoré, c’est la leçon de cette séquence dont les suites empoisonnent la vie politique et sociale des Burkinabè. L’un et l’autre sont nés et partis par l’exception d’un coup de force, dont il faut cesser de dédouaner l’un pour accabler l’autre. Ce déséquilibre dans le traitement des faits ne peut produire qu’un déséquilibre incident partout dans la société au point que chacune des factions qui la compose finit, à un moment ou à un autre, par perdre toute mesure, au risque de saborder nos institutions et notre patrie. Voilà exactement ce qui se passe à nouveau avec la venue de Blaise Compaoré où chacune des factions rassemblées derrière Thomas Sankara ou derrière Blaise Compaoré cherche le prétexte d’envoyer l’autre KO à terre, piétinant du même coup l’idée de réconciliation.

Dans cette lutte sans fin, de chats et de chiens, il est vrai que Thomas Sankara bénéficie d’un avantage que Blaise Compaoré a lui-même contribué à lui accorder en choisissant de traiter par l’indifférence son rôle pendant la période révolutionnaire. Pas à pas, ses partisans l’ont sorti de la bourbe des évènements pour construire un mythe à la mesure de leur frustration d’avoir à supporter à la tête de leur pays celui qui mit brutalement fin à l’aventure révolutionnaire. Ce que les partisans de Compaoré n’ont pas su faire, laissant leurs adversaires le charger en permanence des pires forfaits. Dans ce jeu de reconstruction de virginité, Blaise Compaoré a perdu la partie : plus on le judiciarise, moins on historicise Thomas Sankara. Comme aucun prétoire au monde n’a jamais condamné pour assassinat d’un mythe, il se trouve seul à subir la foudre des magistrats et à écoper de la perpétuité — moins agréable que celle d’un héros au panthéon burkinabè.

La vie ou la mort. À l’évidence, les magistrats ont, du point de vue de la loi dont ils ont mission à appliquer, fait leur travail sur la matière pénale qu’on a mise à leur disposition , et elle seule. Mais face à cette vérité judiciaire et à ses fragilités, que dire des historiens, des idéologues, des intellectuels, des journalistes, plus enclins à fouiller les fonds de tiroir de Blaise Compaoré que les fonds de tiroirs de Thomas Sankara, contribuant, au mieux par abstention, au pire par compromission, à forger l’image d’un saint liquidé par un monstre. Cette manière hagiographique de construire la vérité est, pour une grande partie, à l’origine du problème que souffre le Burkina Faso.

Voilà pourquoi le recours au triptyque « Vérité, Justice, Réconciliation » que tous les rhéteurs du moment ânonnent comme un bréviaire, est fallacieux. L’appel à la vérité n’a de sens que si cette vérité est documentée, à charge et à décharge, pour tous les protagonistes de la scène de crime. Or, pour l’un d’entre eux, Thomas Sankara, cette documentation a plus de trente ans de retard, ce qui est pratique quand les crimes visés relèvent d’une prescription extinctive.

L’appel à la justice, en fait à l’application du droit positif, si souvent en contradiction avec le concept même de justice, laquelle les gens ordinaires appréhendent, de bonne foi, au seul regard des choses de la vie courante, est pareillement dénué de sens lorsque les magistrats sont simplement appelés à se prononcer sur des faits et une matière pénale tronqués, forcés d’agir en mission commandée d’une cause aux ressorts éminemment politiques. Reste l’appel à la réconciliation, qui cette fois convoque non pas quelques chapelles ou experts, mais le peuple en son entier, avec pour mission, non pas de régler les affaires de quelques familles, mais d’élaborer collectivement une solution d’avenir pour le pays, pour la patrie, pour la majorité des citoyens. De là, le danger et la réaction radicale de tous ceux qui voudraient à nouveau en faire l’instrument de leur cause partisane, comme ils ont réussi à le faire avec la vérité et la justice.

C’est cette dernière étape que le président du Faso a décidé d’entamer le 8 juillet 2022, dans la logique du triptyque, puisque de l’avis même des parties au débat public les deux étapes précédentes ont été franchies. La chronologie a donc été parfaitement respectée entre ces trois ordres : « Vérité, Justice, Réconciliation ».

Chacun de ces ordres a ses règles et sa procédure qui déterminent son autonomie dans son champ de compétence, mais surtout, chaque ordre s’intègre à une dynamique dont le point culminant est la réconciliation. Et pourquoi la réconciliation est-elle culminante ? Parce que, contrairement par exemple à l’ordre judiciaire qui ne connaît que des causes individuelles dont la portée peut certes être collective dans certains cas, la réconciliation concerne, d’abord et avant tout, la nation et ce qui en est le ferment, le peuple souverain. Il faut le répéter, la réconciliation n’est pas là pour s’occuper de Thomas Sankara et de Blaise Compaoré à titre de fin, mais de simple moyen de parvenir à un consensus national et populaire.

La réconciliation ne défait, ne refait et ne fait aucun procès ; elle est au-delà de tout jugement, et pour cette raison ne saurait contredire la poursuite du travail de la vérité et de l’autorité judiciaire. Son but suprême est d’ouvrir une voie d’avenir à un peuple égaré par les luttes intestines de deux factions qu’il convient de renvoyer dos à dos au bénéfice de la majorité. La querelle des pères ne saurait ruiner la vie des filles et des fils, parce que, ce faisant, elle ruine la vie de la communauté en son entier : voilà ce que dit la réconciliation, et voilà ce que certains voudraient étouffer puisque la préservation de leurs petits intérêts individuels tient uniquement à la querelle des pères. Ici, la générosité, l’espoir et la vie ; là, l’égoïsme, la résignation et la mort ; tel est le choix qui s’impose à chacune et à chacun de nous, Burkinabè, en ce moment d’urgence nationale.

Coup KO. La réconciliation est donc ce processus par lequel il est possible de sortir de cette logique du coup KO dans laquelle sont enfermées ces deux factions et leurs alliés. Ceux qui aujourd’hui se déchaînent, dans un hybris sans précédent, contre la venue de Blaise Compaoré cherchent avant tout à perpétuer cette logique d’affrontement dont ils tirent leur substance politique et sociale. Pour eux, la réconciliation n’est qu’un prétexte à divertissement, une manière de tergiversation, dont la seule utilité est qu’elle monopolise les discours sans jamais advenir.

C’est cette logique que le président Damiba entendait rompre en invitant tous les anciens chefs d’Etat, sans autre considération que cette qualité, comme prélude à la mise en œuvre des 5 autres catégories de besoins de réconciliation identifiés par la Stratégie nationale de réconciliation (2022-2026). Il la fait en toute transparence, aux yeux de tous les citoyens, en comptant d’abord et avant tout sur l’intelligence des intérêts supérieurs du pays par les filles et les fils du Burkina. Il l’a fait en tablant sur la maturité de toutes les forces vives, partis politiques, intellectuels, société civile.

Un pas a été franchi, même si tous les invités, pour des raisons diverses, n’étaient pas présents physiquement à la réunion du 8 juillet 2022. Que faut-il faire maintenant que la voie est ouverte ? Renoncer au processus de réconciliation et laisser la main à la logique de l’affrontement partisan ? Donner à la réconciliation un sens a minima qui ne fasse que différer une nouvelle crise tout en apaisant sur le moment les tensions ? Accorder une chance supplémentaire à ce processus en le dépaysant moyen que la diplomatie et la justice utilisent à l’envie pour garantir la sérénité des débats ? Considérer que ce processus est vital pour notre nation et son peuple, tenir coûte que coûte, ici, sur la terre même de nos ancêtres, y compris au risque de malmener les certitudes des uns et des autres en renvoyant une certaine orthodoxie institutionnelle à meilleure fortune ?

La réponse à ces questions appartient à chaque Burkinabè, en toute bonne foi, en son âme et conscience, et sans perdre de vue que, dans l’histoire d’un peuple, les pages que l’on ne sait pas tourner à temps, à force de les lire et de les relire jusqu’à l’obsession, finissent par hanter comme un fantôme. Un tabou est tombé ce 8 juillet 2022. Avons-nous collectivement la force, le courage, la maturité d’en faire un atout pour reprendre en main notre destin, sans craindre, à un autre tournant de l’histoire, que le passé nous rattrape pour une nouvelle fois nous mettre à terre ? Si nous n’avons plus le temps de nous quereller comme des chiffonniers, avons-nous pour autant perdu le luxe de donner à notre patrie et à ses enfants le meilleur de nous-mêmes à travers une réconciliation réussie ?

Nous le pensons, nous l’écrivons, et nous prenons date contre tous les petits criquets de la pensée unique dont notre pays porte depuis trop longtemps les stigmates.

Le Président du Comité Exécutif

Dr. Evariste. Faustin. KONSIMBO

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Vos commentaires

  • Le 10 juillet 2022 à 18:31, par Pandabf En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    La malhonnêteté continue. Y’avait rien de discret dans cette venue qui d’ailleurs était un échec et ne fait que créer une crise sociale non nécessaire. La façon sage aurait été de faire une mini rencontre en territoire neutre pour discuter et s’accorder avant de venir parler de ton commun avec la population. Cette rencontre était irréfléchie et très partisane et ne pouvait qu’échouer. Mais les griots des putschistes et leurs amis continueront leur sotte politique de l’autruche.

  • Le 10 juillet 2022 à 19:41, par HUG En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    .....contre les petits criquets de la pensée unique.Hum parole d un soi disant docteur.Il y a eu des crimes sous le CNR, cela est vrai pourquoi vous n avez pas deposé de plainte ? On ne.peut pas sacrifier la justice pour une reconciliation.Notre probleme c est les pseudo docteurs qui pour des interets personnels pensent tres faux.

  • Le 10 juillet 2022 à 20:17, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    Cher docteur, évitons d’être rhétorique, d’énoncer ces "principes" qui ne sont que des "clivages" et soyons concrets :

    Blaise Compaoré a été présent au Burkina Faso du Jeudi 7 au Samedi 9 Juillet 2022. Quel signe, quel geste, quel évènement parmi ceux qui ont échelonné ces 72 heures peut-on caractériser comme des signes ou seulement des prémisses d’unité, de réconciliation, de pardon, de cœurs apaisés, de vivre-ensemble, de paix ?

    Si vous arrivez à nous en citer trois, alors oui il y a de l’espoir que sa présence au pays en dehors du cadre judiciaire puisse être un apport à la tant espérée "réconciliation nationale".

    Si au contraire, comme votre long écrit d’ailleurs, tout ce qu’on a vu et entendu ces trois jours durant suinte la haine, l’adversité, l’opposition, le parti pris aveugle, la négation de l’autre, l’imposition unilatérale et le fait accompli, alors il faut en conclure que c’est plutôt un facteur de division et qu’il faut trouver une façon civilisée de traiter ce "problème" et non pas lui donner le statut de "solution".

    Toujours pour rester dans le concret, quel que soit ce que vous pensez des sentiments et les principes évoqués par les autres et que vous ne partagez pas, vous ne vous réconcilierez pas avec eux en leur "ordonnant" de les oublier ou en marchant dessus. Surtout quand certains de ces principes "théoriques" comme vous dites sont inscrits dans la constitution et sont donc supposés être la base de la vie en commun au Faso.

    Des amis ne se réconcilient pas, ce sont des adversaires qui le font, et fustiger l’autre n’y aide pas beaucoup...
    Bonne suite de réflexion, et SVP, associez-y les principes, ils sont important pour beaucoup de vos concitoyens !

  • Le 10 juillet 2022 à 21:49, par KingBaabu En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    Bonsoir tout le monde. Est-ce que quelqu’un(e) pourrait me donner un peu plus de détails sur le titre de “Dr” d’Evariste F. Consimbo ? Il est docteur en quoi ? Merci d’avance.

  • Le 11 juillet 2022 à 07:16, par Vrai En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    Cet écrit est tellement véridique mais malheureusement trop complexe a comprendre même pour nos pseudos intellos politicologues à leurs heures perdues, n’en parlons pas des pauvres esprits embrouillés par les politiques et les osc… je m’attend donc malheureusement à une avalanche de commentaires baveux, insultants et limites du point de vue de l’honnêteté et de l’intelligence…. Nous n’aurons que le pays que nous méritons….Dieu sauve notre chère patrie

  • Le 11 juillet 2022 à 08:45, par zemosse En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    Triste fin d’un si long texte pertinent qui prétend pourtant aborder un sujet important, d’actualité : la réconciliation. La fin du texte, dénote la personnalité du rédacteur qui a toujours été difficile à suivre dans ses interventions tous les dimanches sur Burkina TV. Merci infiniment pour la. Contribution

  • Le 11 juillet 2022 à 08:50, par kwiliga En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », même, s’il faut bien reconnaitre que le sujet ne semble plus très vif.

  • Le 11 juillet 2022 à 10:07, par Un Burkinabê En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    Je suis de la diaspora et suis la télé BF1. Il ya un Faustin qui y est au débat de presse. Si c’est le même Faustin alors je comprends cet écrit. Sur le plateau ses points de vue sont toujours
    1- pour raconter la vérité ça ne prend pas de texte long. Seul le mensonge s’étend sur des pages.
    2- aucune Nation ne s’est bâtie sur l’injustice. Aucun citoyen n’est au dessu de la loi fut il un ancien chef d’Etat de surcroit chassé du pouvoir par son peuple et ses populations.
    3- aucune Nation ne peut se bâtir sans tenir compte du passé. Le MPSR n’a jamais fait cas ni référence à l’Insurrection populaire de 2014 qui a consacré le respect de notre peuple à l’International. C’est d’ailleurs cette insurrection qui est mieux appréciée à l International car disent ils a mis fin à la dictature de 27ans d’un puschiste.

  • Le 11 juillet 2022 à 11:00, par Zangul En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    Chapeau Monsieur Konsimbo. Votre analyse est de très haut vol. Elle conforte de très nombreux avis de citoyens lus ou entendus depuis vendredi. Oui, n’en déplaise à la minorité bruyante, pleine de haine et très souvent vide de compétences, Damiba est félicité parce qu’il a tenté quelque chose de très noble, ce que Roch n’a jamais fait. La survie de ce pays vaut bien de sacrifices.Roch, par ses explications ahurissantes, a apporté, à ceux qui en doutaient encore, qu’il n’a pas l’étoffe d’un chef !
    A coups de déclarations incendiaires et apocalyptiques, la minorité bruyante veut prendre en otage l’avenir de ce pays. Elle parle de "justice" en sélectionnant soigneusement les affaires qui l’arrange. Or, pour que la Justice soit acceptée par le plus grand nombre, elle doit être impartiale. Elle doit s’intéresser aux crimes commis de tous les côtés, et pas d’un seul. C’est loin d’être le cas, et la conduite du "procès" Sankara nous en a donné la preuve. Tout a été organisé pour arriver au résultat fixé d’avance. Exemples : le coup d’Etat de Blaise seul a été considéré comme un "attentat à la sureté de l’Etat", dans un pays qui en a connu 4 (dont 3 avec mort d’hommes), entre 1980 et 1987 ; les jours précédant le début du "procès", des extraits des rapports d’audition pendant l’enquête ont été balancés dans la presse, pendant que des "témoins" se répandaient tous les jours dans les médias, cherchant à installer définitivement l’idée de la culpabilité de Blaise et Diendéré. Aucun rappel à l’ordre, ni par le Tribunal militaire, ni par les grands "juristes" qui nous pompent l’air.
    Un des animateurs les plus haineux de la minorité bruyante promet que "c’est le commencement de la fin". Il a eu la lucidité de ne pas dire pour qui serait cette fin-là !...
    Certains semblent avoir oublié qu’ils avaient déserté leur maison, avec femme et enfants, le 24 janvier et les jours suivants, conscients du mal qu’ils ont fait à ce pays et à certains citoyens, depuis leur coup d’Etat de 2014.. Pendant que d’autres, même les plus insoupçonnés, tentaient sans succès de proposer leurs services au nouveau pouvoir. Tout se sait à Ouaga....
    Bref, que Damiba poursuive inlassablement ses efforts pour unir la majorité des Burkinabè face à la menace de disparition du pays. Les Burkinabè lui en seront reconnaissants.

  • Le 11 juillet 2022 à 11:00, par Sheikhy En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    Trop long effectivement. On n’est pas sur un plateau télé.
    Le Damson a mal manœuvré, c’est tout. On ne fait pas ce qu’on veut parce qu’on le pouvoir et on est militaire. Il aurait fallu qu’il mouille tout le monde dans cette affaire. Une réunion avec les opposants, les avocats et consorts. Cerise sur le gâteau, il pouvait même appeler ou faire appeler la dame Sankara pour négocier cela. Surtout si c’est uniquement un séjour de quelques heures. Bref, il y avait d’autres options. Mais comme l’a dit l’autre ; cela a eu l’avantage de montré les fractures et les positions de tout le monde.

  • Le 11 juillet 2022 à 15:18, par Deafnot En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    Monsieur Evariste, le procès de Sankara, c’est la famille Sankara qui a posé la plainte. Et la justice de Blaise l’a ignoré jusqu’à l’insurrection. Voulez-vous denier à cette famille le droit de poser plainte pour la simple raison qu’il y a eu lieu des morts sous Sankara ? Je vous suis sur BF1 mais je pense que cette façon d’analyser est dénudée de toute raison. Si le droit existe dans ce pays et pour tout le monde, il faut l’appliquer. Maintenant, si vous avez des éléments qui prouvent que tous les morts sous le CNR sont l’œuvre de Sankara, il faut les mettre à la disposition des autorités compétentes et même s’il faut mettre en place une autre forme de justice, au regard de la prescription, pour juger ces faits, nous sommes preneurs. Vous serez étonné de savoir que ceux qui ont tué Sankara, ce sont les mêmes qui tuaient sous le CNR et ce sont les mêmes qui ont continué de tuer après 1987. Regardez vous même comment l’image de Sankara a été sali après sa mort. Pensez-vous que s’il était réellement l’auteur de ces crimes, ca n’allait pas être dit ? Pourquoi Blaise est resté silencieux concernant ces crimes sous le CNR ? Sankara n’est plus là pour se défendre mais des témoins y sont là. Franchement, je vous suis mais je n’arrive pas comprendre votre logique. Pour peu qu’on parle du procès de Sankara, vous dites toujours, et les morts sous Sankara ? Il y a quel lien ? Mme Sankara a voulu savoir la vérité sur la mort de son mari, pourquoi voulez-vous la dénier ce droit ? A t-elle dit qu’elle n’était pas d’accord qu’on juge les crimes sous le règne de son mari ? Aucun partisans de Sankara n’est également contre. Nous voulons savoir réellement la lumière sur ces crimes et tous les autres crimes. C’est à la fin de tout ca qu’on pourra faire la réconciliation. Vraiment, efforcez-vous de sortir de votre haine contre Sankara, sinon vos arguments sont souvent vides de sens et hors sujet. Je n’ai pas eu le temps de lire tout votre écrit dont je ne sais à quoi ca va aboutir.

  • Le 11 juillet 2022 à 15:18, par jan jan En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    Vraiment cher Evariste C. tout ce papier longueur sert à quoi ? Est-ce que la venue de Blaiso est une priorité pour le BF ?? Tout ce argent dépensé pour ce "cirque" ça sort des caisses de l’état où c’est la RCI qui a tout financé ?? On pense que le voyage de Blaiso a été au frais des citoyens ivoiriens, puisse que sur l’ avion il est écrit Côte d’Ivoire, mais le reste qui a payé la note ??

  • Le 11 juillet 2022 à 15:31, par jeunedame seret En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    Quelle littérature vide ! Ce sont toujours ces docteurs phraseurs et autres élites cancanières qui ont l’habitude de détourner les esprits, d’embrouiller les gens et les démarches pour saper justice et bonne gouvernance et nous faire marcher à reculons.

  • Le 11 juillet 2022 à 17:08, par Pilotage a Vue En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    Ce regime d’ amateurs friands de glins- glins et de fermes nous amene tout droit dans le mur.
    Vous croyez que Kafando et Roch, c’ est votre camarade ? Ils vous pinaill** avec p*n* seche meme. Ca allait etre trop facile, tout de meme !! Honte que vous avez bouffee, la !! Kiakiakiakiakia !!!

  • Le 11 juillet 2022 à 17:19, par Sidnooma En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    Cet écrit est celui d’un partisan et non celui d’un intellectuel, d’un penseur comme l’auteur semble vouloir se présenter. Vous avez le droit d’avoir votre point de vue, mais ayez l’humilité de ne pas vous présenter celui qui comprend la situation et voit mieux que les autres la manière dont les choses doivent être. Vous êtes un partisan de Blaise Compaoré d’où votre colère et votre haine à l’égard de ceux qui ne pensent pas comme vous. Vous traitez ceux qui ne pensent pas comme vous de haineux alors que vous en êtes un.

    Personne ne dit que Thomas Sankara était un saint, mais devant Blaise je peux dire qu’il en est un. Comptez le nombre de morts sous chacun d’eux et si vous êtes honnêtes, vous reconnaitrez que Sankara n’est pas à comparer à Compaoré. Si vous voulez, intentez un procès pour les crimes commis sous Sankara et je vous parie que les noms de Blaise et de Diendéré sortiront. Les éléments du CNEC, l’ancêtre du fameux ex RSP, qui ont tiré sur la gâchette étaient bel et bien sous le commandement de Compaoré et de Diendéré et non de Sankara. Les mains de Blaise sont tâchées du sang non seulement de Burkinabe, mais également de Maliens, de Libériens, de Sierra-Léonais, d’Ivoiriens et même d’Angolais. Et tout cela pour l’argent. Citez-moi des pays dans lesquels Sankara a semé la désolation.
    La colère de ceux qui en veulent à Blaise est légitime et vous ne pouvez pas le leur reprocher parce qu’elle est contre votre maître.
    Insulter ceux qui ne pensent pas comme vous ne vous honore pas.

  • Le 11 juillet 2022 à 19:18, par Mbalè En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    Bravo Docteur KONSIMBO ! Votre analyse, notamment dans sa partie "Discrimination" est d’une telle rigueur, d’une telle objectivité et d’une telle pertinence que je ne que l’ approuver. Si je devais quand même ajouter quelque chose, je reprendrai les mots justes et lucides de l’internaute Zangui. Le pays se meurt. Ce dont nous avons besoin d’urgence pour le sauver, ce sont la réconciliation et l’unité des burkinabè autour des autorités actuelles dans leurs courageuses initiatives, plutôt que d’une quelconque justice.

  • Le 11 juillet 2022 à 22:19, par Legis En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    Tout à fait d’accord avec l’essentiel des développement du Dr Konsimbo.Le principe de cette rencontre de haut niveau est louable, sauf que la démarche a été malheureuse..Le pouvoir MPSR devrait revoir sa copie et relancer ce processus de réconciliation qui ne peut pas être un serpent de mer.
    À l’adresse de certains commentaires, je voudrais toutefois relever :
    - cette forme de paresse intellectuelle ( voire physique) qui consiste à invariablement fustiger les écrits jugés longs, qui traduisent pourtant le souci de l’auteur d’expliciter ses idées et ses affirmations, par respect du lectorat. Rien à voir avec les oukases et les déclarations ex- cathedra qui n’ont aucun intérêt sur une plateforme de discussion ;
    - l’indécence et le peu de respect pour la Justice (au sens moral et juridique )et pour la mémoire tant collective que celle des autres victimes peu emblématiques des crimes de sang en politique, quand j’entends des déclarations du genre : il ya eu des crimes sous Sankara, c’est vrai, mais pourquoi n’avez vous pas déposé de plaintes ?
    À l’évidence cet état d’esprit et traitement sélectif et donc discriminatoire des cas de crimes politiques ne sont pas propices à conduire sainement et sans parti pris la lutte contre l’impunité qui, de ce fait, a de beaux jours devant elle.

  • Le 12 juillet 2022 à 16:08, par anj En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    j’ai lu avec intérêt votre analyse ; cependant toutes vos jongleries dans presse écho pour paraître objectif bien que clairement votre camp est celui de ceux qui bâillonner le peuple est clairement établi avec cette analyse.
    Merci de finalement nous présenter votre vrai visage

  • Le 12 juillet 2022 à 21:02, par Mechtilde Guirma En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    Tout à fait Évariste, ma mère me disait toujours en moré, bien entendu, une sagesse de nos Ancêtres :« Fôo sâan zangs Wend na konf sugri, ya Wend na konf laafi la foo watin n’déég. »

    En français facile, cela veut mot à mot dire que : « Si tu refuses une démarche de paix ou de réconciliation, ce sera un souhait de bonne santé ou de bonne guérison que tu finiras par accepter ! »

    Sans parole n’est-ce pas ?

  • Le 13 juillet 2022 à 13:35, par Damis En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    Comme je ne cesse de le dire, un intellectuel n’est pas forcement intelligent, mais un quand on est intelligent et intellectuel, y a rien à dire.
    Aussi, quand on est né mauvais, on a beau disposer d’un niveau d’études universitaires conséquent, on restera mauvais.
    En fait, certains de nos soit disant intellectuels ont souvent des raisonnements qu’on ne peut s’empêcher de poser la question : ont-ils payé leurs diplômes ou bien comment ils ont fait pour être arrosés de tel ou tel titre. C’est vraiment dommage !
    Si je considère le cinéma mal tourné du MPSR et leurs alliés avec l’arrivé de leur mentor, le "fétiche de la paix...", cinéma par lequel on a fait croire que c’est une condition sine qua non à la lutte contre terrorisme, je me suis dis que les uns et les autres ne savent pas lire entre lignes, et que le message qu’on veut faire passer est : "Vous êtes une bande d’ignorants, vous qui aviez contribué à chute de notre mentor ; c’est nous qui avons aidé les occidents à installer le terrorisme au Burkina et nous l’avions alimenté, et avions également le planifié, depuis l’arrivée votre traitre de Président (Roch KABORE, notre ennemi N°1) le coup d’état du 24 janvier 2022, avions usé de toutes les ruses et nos moyens jusqu’à ce "traitre" (Roch) ; Tant que tous les burkinabé ne vont pas reconnaître la place que nous méritons dans ce pays-là, capitale du cinéma africain, nous ne donnerons pas l’ordre à nos bandits d’arrêter les attaques. De toute façon nous avons bien installé notre nouveau dictateur qui travaillera rien que pour nous, afin de restaurer l’ordre ancien ; et pour cela nous n’allons plus jamais nous laisser faire comme ça a été le cas avec votre fameuse insurrection des 30 et 31 octobres 2014" . Exactement comme ils (le CDP et ses alliés) avaient l’habitude de le faire dans la sous-régions, puisque ce n’est un secret pour personne, et la preuve, c’est Djendéré qui libérait les otages de ces bandits armés déguisés en terroristes contre rançons. Sinon comment lier l’insécurité du pays à cette "réconciliation" voulue par le MPSR, tout en sachant que ce cinéma n’aboutira en rien !? Les gars, dites aux forces du mal d’arrêter le massacre car vous risquer de ne plus maîtriser la situation à un moment donné.
    De toute façon la leçon j’ai à donner à tous ceux qui défendent l’indéfendable, le mensonge fait un parcours de 100 ans mais la vérité le rattrape toujours ; aussi, les gens méchants paieront toujours sur cette terre au vu et au su de tous avant de disparaître.
    A bon entendeur, salut !

  • Le 14 juillet 2022 à 00:44, par Juste En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

    Ceux qui n’ont pas connu la révolution ne savent pas que le bras armé et criminel sous le CNR était dirigé par Blaise COMPAORE ; c’est cette même aile qui a mis fin à la révolution. Monsieur FAUSTIN doit avoir un problème personnel avec SANKARA, je pense ; si c’est le cas, ça voudrait dire que nous sommes parallèles à la réconciliation c’est à dire qu’on ne se rencontrera jamais avec le réconciliation. SI ON NE PEUT PAS PARDONNER AUX MORTS QUI NE PEUVENT PLUS RIEN FAIRE A QUELQU’UN, CE N’EST PAS AUX VIVANTS QU’ON POURRA PARDONNER

    • Le 16 juillet 2022 à 13:51, par jan jan En réponse à : Réconciliation nationale : « Avec la venue de Blaise Compaoré, on entre dans le vif du sujet », estime Évariste Faustin Konsimbo

      @Juste, moi j’ai connu la révolution, c’est Sankara qui est comptable de tous ces meurtres commis par la révolution car il était le PF, quant on est PF, on est responsable de ses éléments, c’est la révolution qui a amené toutes ces tueries. Si la révolution n’avait jamais existé, s’était beaucoup mieux pour notre pays. Tous ce pseudo révolutionnaires étaient majoritairement des fils de pauvres qui ont eu la belle vie grâce à l’état voltaïque, ils ont connu toutes les bonnes écoles primaires, secondaires et universitaires grâce à l’état, ils ont connu l’Occident grâce à ce même état, à leur retour au lieu de remercier leurs aînés qui leurs ont doré la vie, non, ils se sont mis à les critiquer, les insulter et à dire je veux être calife à la place du calife, voilà où nous en sommes aujourd’hui. Sankara, ton œil a vue non ?????

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