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Lutte contre les mutilations génitales féminines : Les leaders religieux interpellés

Publié le mercredi 14 décembre 2005 à 08h11min

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Dans le cadre de la mobilisation des religieux en faveur de la lutte contre la pratique de l’excision, le ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale organise un symposium à Ouagadougou du 12 au 14 décembre 2005. La cérémonie d’ouverture a été présidée par Mme Chantal Compaoré, ambassadeur de bonne volonté du Comité interafricain (CIAF) sur les pratiques néfastes à la santé de la mère et de l’enfant.

Les mutilations génitales féminines sont des pratiques qui datent de la période pharaonique. Dans le cadre de leur éradication, un comité interafricain a été mis en place. Celui-ci mène des activités de sensibilisation, de formation de formateurs, de plaidoyer à tous les niveaux depuis 20 ans. Cependant, les observateurs constatent que le phénomène de mutilations génitales féminines persistent encore dans 28 pays du continent africain avec un taux de prévalence de 70%. Au Burkina Faso, ce taux est actuellement de l’ordre de 33%. Parmi les raisons avancées dans la persistance de cette pratique, il y a la religion, en l’occurrence l’islam.

Pour les membres du Comité interafricain (CIAF) sur les pratiques néfastes à la santé de la mère et de l’enfant, il y a nécessité de donner la parole aux leaders religieux pour qu’ils s’expriment et livrent leur perception sur cette pratique traditionnelle néfaste du point de vue religieux. Pour le ministre Mariam Lamizana de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, l’enjeu du présent symposium est de réussir la tolérance zéro à la mutilation génitale féminine d’ici à 2010.

C’est pourquoi les leaders religieux de l’espace francophone devront au cours de leur rencontre, favoriser l’élaboration et la publication d’une déclaration publique des leaders religieux sur cette pratique et la religion. Ils devront également pouvoir élaborer un plan d’action triennal de lutte. Il s’agit à terme, de disposer d’un éclairage suffisant et nécessaire, à même de lever tout équivoque d’interprétation des textes religieux sur les mutilations génitales féminines.

Quant à l’ambassadeur de bonne volonté du CIAF, Mme Chantal Compaoré, celle-ci a insisté dans son intervention sur la nécessité de restaurer la vérité par une juste lecture des livres saints : « Au Burkina Faso, de nombreux leaders religieux se sont engagés aux côtés du gouvernement et de la société civile, en faisant de la Bible et du Coran des guides pour la protection des droits et de la dignité humains. Je fonde l’espoir de voir leur exemple devenir un acquis dynamique afin qu’au contact des religieux dans les lieux de culte, les femmes et les enfants trouvent plus de paix, de sécurité et de respect de leurs droits », a-t-elle déclaré.

Ismaël BICABA (bicabai@yahoo.fr)
Sidwaya

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