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Gaoua : Le départ du CCVA, un casse-tête pour les automobilistes et les transporteurs

Publié le mercredi 9 mars 2022 à 22h00min

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Gaoua : Le départ du CCVA, un casse-tête pour les automobilistes et les transporteurs

Depuis le lynchage à mort de deux agents du Centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA) dans le village de Banlo (commune de Bouroum), la CCVA a fermé ses bureaux à Gaoua. Face à cette situation, la faîtière régionale des transporteurs, avec l’accompagnement de sa tutelle nationale, a entrepris des démarches auprès des responsables du CCVA pour permettre aux automobilistes de la région du Sud-ouest d’être en règle de leur visite technique.

Après les concertations entre les différentes parties, les lignes semblent avoir bougé. Le CCVA annonce son retour dans deux villes de la région, à savoir Dano et Diébougou, à travers des équipes mobiles, du 15 au 19 mars 2022. Mais au-delà de la situation, les transporteurs interpellent les autorités vis-à-vis des rackets permanents dont se rendraient coupables les forces de défense et de sécurité.

Nombreux sont les propriétaires de véhicules automobiles de la région du Sud-ouest à subir les tracasseries routières pour un défaut de visite technique de leurs engins. Si les plus nantis ont pu se mettre à jour dans villes voisines où le CCVA est présent ; bon nombre circulent sans ce document avec toutes les difficultés que cela comporte notamment lors des contrôles des forces de défense et de sécurité.

A la petite gare routière de Gaoua, sise au secteur 2, les chauffeurs déplorent l’absence du CCVA à Gaoua pour la visite technique. Et surtout l’arrivée de l’équipe mobile qui ne prend pas en compte les villes de Gaoua et de Batié.

Les conséquences qui en découlent

Pour G.K, le défaut de visite technique crée assez de problèmes avec la sécurité. « Les forces de l’ordre nous fatiguent. Quand ils t’arrêtent et que tu négocies pour payer 2 000 ou 5000 FCFA, ils refusent parce que nous n’avons pas d’assurance et de visite technique. On ne peut pas avoir l’assurance sans la visite technique, c’est la base », se plaint-il.

S.S renchérit : « pour le défaut de visite technique, les forces de l’ordre nous disent de payer 26 000 FCFA comme contravention, parfois 50 000 FCFA et plus si d’autres papiers ne sont pas à jours. Moi j’ai payé 10 000 FCFA à plusieurs reprises pour défaut de visite technique ».

Z.T. vient d’arriver de Batié (à soixante de kilomètres de Gaoua). « La situation nous traumatise depuis le problème qui a valu le départ de la CCVA. Leur retour est déjà une bonne chose. Mais si je dois partir à Diébougou pour la visite, l’aller fait environ 140 km. Il faut donc prévoir un surplus de carburant et les autres frais. Ce qui n’est pas simple. A l’allée, la police va nous prendre encore quelque chose », fait remarquer Z.T.

Les particuliers également éprouvent des difficultés face à cette situation. « Ma visite technique expire le 4 mars 2022. Et même si j’arrive à avoir les moyens pour partir à Diébougou le 16 mars, ma visite serait déjà périmée. Comment je fais sur la route avec les contrôles, le carburant et les frais annexes ? Nous avions tous condamné et déploré ce qui est arrivé. Les coupables sont entre les mains de la justice. En quoi nous les usagers nous devons subir et être punis pour un acte posé par des individus isolés ? », dénonce un citoyen de la ville de Gaoua, Sié Roger Youl.

Les propositions des chauffeurs

Face aux rackets routiers les chauffeurs pensent que les autorités doivent recadrer certains FDS. De l’avis G.K, la manière de travailler de certains policiers n’est pas du tout bien. « Personne n’a voulu ce qui est arrivé, mais c’est comme si certains d’entre eux veulent profiter de l’occasion pour s’enrichir. Ils te font payer sans reçu. Dieu seul sait où cet argent-là part. On n’a souvent pas l’argent pour payer la contravention, mais après négociations, ce qu’on doit payer dois aller dans les caisses de l’Etat mais pas dans les poches de particuliers », s’insurge G.K.

Un autre transporteur estime que le CCVA est libre d’organiser son retour à Gaoua comme il le souhaite. Mais en attendant, il souhaite que les autorités disent à la police nationale de ne pas nous parler de visite technique jusqu’à ce que les choses redeviennent normales.

G.K tient à faire la part des choses : « pour ce problème de visite technique, notre calvaire c’est avec la police nationale qui ne parle que d’argent, par contre lorsque c’est la gendarmerie tout se passe bien. Elle nous explique les bienfaits d’avoir nos pièces à jour. Elle nous respecte et nous comprend ». Puis d’interpeller : « si la police ne revoit pas sa manière de contrôler à Gaoua ; un jour elle va tous nous embarquer avec nos camions dans la cour de la police et on verra ce que ça va donner… ».

Les lignes bougent pour la visite technique

Pour réduire les tracasseries routières imputables à la situation ; la faîtière régionale des transporteurs du Sud-ouest, avec le soutien de la nationale, a entrepris des concertations avec les premiers responsables de la CCVA, nous informe son président Moussa Ouédraogo.

« En décembre 2021 nous avions demandé une audience avec la directrice générale du CCVA, qui nous a reçu en début janvier 2022. A l’issue des échanges, on s’est compris et elle a promis le retour progressif des services du CCVA dans la région du Sud-ouest. Et deux mois après, elle a tenu parole avec des équipes mobiles pour assurer le service, ce qui montre que les lignes bougent … », laisse entendre El hadj Issoufou Maïga, président de la faîtière unique des transporteurs du Burkina joint au téléphone.

La directrice générale du CCVA, Zalissa Ouillio / Koumaré également jointe au téléphone confirme cet état de fait. « Nous avons tenu la rencontre avec les responsables régionaux et nationaux de la faîtière des transporteurs du Sud-ouest et du Centre-sud. Ensemble, nous avons échangé et convenu de venir en équipe mobile à Diébougou et Dano et en fonction des résultats et des conclusions que nous aurons, si c’est rassurant, la prochaine mission sera Gaoua et Batié pour desservir toute la région », résume-t-elle.

Le président de la faîtière régionale des transporteurs du Sud-ouest, Moussa Ouédraogo, appelle ses collègues à la retenue et à la compréhension et surtout à faire le déplacement pour se mettre à jour en entendant le retour normal des choses.

Dans la même dynamique, le président de la faîtière nationale, El Hadj Maïga rassure les transporteurs. « Faites-nous confiance, nous sommes déjà dans une bonne dynamique de solidarité et de compréhension pour avancer main dans la main. Lorsque des agents sont touchés psychologiquement, les donnes changent, nous devons aller doucement et avec beaucoup de tact pour un retour définitif du CCVA à Gaoua », lance-t-il.

Boubacar TARNAGDA

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Vos commentaires

  • Le 9 mars 2022 à 21:52, par FAZI En réponse à : Gaoua : Le départ du CCVA, un casse-tête pour les automobilistes et les transporteurs

    Voyez, l’africain est vraiment difficile à comprendre. Donc vous vous voulez qu’on vous laisse circuler sans visite technique et assurance ?? Et puis ce ne sont pas les forces de l’ordre qui fixent les tarifs de la contavention donc elles peuvent pas vous donner des reçus tant que vous n’avez pas payé les taux fixés par la lois. Et puis si vous etes des transporteurs je suppose que vous vous rendez à bobo ou ouaga, alors pourquoi arrivés dans ces villes vous ne faites pas la visite technique de vos véhicules ? Je comprends que c’est bon que le CCVA soit à Gaoua mais c’est malsain de dire des contre vérités

  • Le 10 mars 2022 à 07:29, par justice En réponse à : Gaoua : Le départ du CCVA, un casse-tête pour les automobilistes et les transporteurs

    Dites aux fils de la localité d’être des humains, personne ne va envoyer son enfant pour le CCVA la ba. C’est bien fait pour eux. D’ailleurs quel est la suite à donner aux lynchages ?

  • Le 10 mars 2022 à 08:05, par nidale En réponse à : Gaoua : Le départ du CCVA, un casse-tête pour les automobilistes et les transporteurs

    « En décembre 2021 nous avions demandé une audience avec la directrice générale du CCVA, qui nous a reçu en début janvier 2022. A l’issue des échanges, on s’est compris et elle a promis le retour progressif des services du CCVA dans la région du Sud-ouest. Et deux mois après, elle a tenu parole avec des équipes mobiles pour assurer le service, ce qui montre que les lignes bougent … »,. Nous avons tous été choqués par le lynchage à mort des agents de la CCVA. Toutefois, j’aimerais que l’on m’explique le sens de l’arrêt des activités du CCVA à Gaoua. les agents ont-ils été assassinés en leur qualité d’agent du CCVA ou en tant que citoyens ordinaires impliqués dans un accident de la circulation ? Merci de m’éclairer

  • Le 10 mars 2022 à 08:38, par un citoyen de Gaoua En réponse à : Gaoua : Le départ du CCVA, un casse-tête pour les automobilistes et les transporteurs

    j’ai également été victime de cette situation avec la police nationale sur la route. cette souffrance de la population semble être une opportunité pour certains de se frotter les mains. s’il y’a infraction pour absence de visite technique ou visite technique périmé, le premier auteur de cette infraction est l’état lui mème. malheureusement ce sont les pauvres populations qui vivent déjà du coût dure de la vie qui sont sont doublement victime de ce mème état.à travers ces services de sécurité. de mon humble avis il y’a lieu que les services de contrôle aient raison gardé pour éviter de faire souffrir les populations. tout n’est pas bon à dire par rapport au comportement de certains agents de police en contrôle sur les axes routiers de Gaoua. par respect à ce corps, nous taisons certains faits car y’en a parmi eux qui comprennent et qui compatissent à cette douleur des automobilistes du Poni. quant une infraction n’est pas sciemment commise ou a été commise par contrainte et que tout le monde connais la cause je pense qu’il faut avoir une autre manière de gérer cette situation.

  • Le 10 mars 2022 à 09:25, par un citoyen de Gaoua En réponse à : Gaoua : Le départ du CCVA, un casse-tête pour les automobilistes et les transporteurs

    j’ai également été victime de cette situation avec la police nationale sur la route. cette souffrance de la population semble être une opportunité pour certains de se frotter les mains. s’il y’a infraction pour absence de visite technique ou visite technique périmé, le premier auteur de cette infraction est l’état lui mème. malheureusement ce sont les pauvres populations qui vivent déjà du coût dure de la vie qui sont sont doublement victime de ce mème état.à travers ces services de sécurité. de mon humble avis il y’a lieu que les services de contrôle aient raison gardé pour éviter de faire souffrir les populations. tout n’est pas bon à dire par rapport au comportement de certains agents de police en contrôle sur les axes routiers de Gaoua. par respect à ce corps, nous taisons certains faits car y’en a parmi eux qui comprennent et qui compatissent à cette douleur des automobilistes du Poni. quant une infraction n’est pas sciemment commise ou a été commise par contrainte et que tout le monde connais la cause je pense qu’il faut avoir une autre manière de gérer cette situation.

  • Le 10 mars 2022 à 10:25, par DOUL En réponse à : Gaoua : Le départ du CCVA, un casse-tête pour les automobilistes et les transporteurs

    La CCVA NE DOIT PAS FLECHIRE CAR CELA NE DOIT PLUS JAMAIS CE REPRODUIR DANS CE PAYS ?

  • Le 10 mars 2022 à 17:43, par Raina En réponse à : Gaoua : Le départ du CCVA, un casse-tête pour les automobilistes et les transporteurs

    Même si je compatis à la souffrance des transporteurs il est grand temps que les populations apprennent à ne plus se faire justice. Souvent à trop tirer sur une corde elle se coupe. le sud-ouest est réputé pour les actes de lynchage des personnes coupables d’accident et rien n’a été fait pour corriger la donne jusqu’à ce que les agents du CCVA y passent. Souffrez que votre comportement vous mette dans ce bourbier. C’est également le lieu de rappeler que nos actes nous rattrapent souvent. pendant les marches on a cassé le palais de justice à koudougou, demandez aux koudougoulais ce qu’ils ont vécu. Pour chaque papier il leur fallait se rendre à Ouaga. essayons de penser avant d’agir au risque d’en être les plus grands perdants.

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