Les Nations-Unies ont, vendredi, 4 mars 2022, lancé des appels humanitaires totalisant 620,4 millions de dollars (environ 375 milliards FCFA) au profit du Burkina et du Malawi. Selon l’agence Xinhua, le Bureau des Nations-Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a ainsi dit vouloir récolter 591 millions (environ 355 milliards FCFA) de dollars pour aider trois millions de personnes vulnérables au Burkina, qui souffrent des effets du COVID-19, des variations climatiques et des groupes armés opérant dans le Sahel. Depuis fin décembre 2021, la détresse alimentaire dans certaines localités, prises surtout en étau par des hommes armés, persiste et les commentaires par rapport à l’impact sur la vie des populations concernées sont émouvants.

« La situation alimentaire dépasse ce que l’on veut nous faire croire. Le nombre de déplacés aujourd’hui dépasse largement deux millions. C’est pour des questions politiques que le pouvoir n’avait pas voulu dévoiler les vrais chiffres. Je viens du Centre-nord, je sais ce qu’il y a comme réalités là-bas. De décembre (2021) à ce jour (nous étions à samedi, 5 mars 2022, ndlr), j’ai personnellement distribué plusieurs centaines de sacs de mil et de maïs à des gens qui sont à ma charge, sans oublier les dons qu’on fait dans des cadres organisés. Il faut mettre en place un véritable plan humanitaire », explique un cadre ressortissant de la région du Centre-nord, d’où sévit également l’insécurité et où on enregistre un grand nombre de déplacés internes.

La Confédération paysanne du Faso, à travers une conférence de presse le 18 février 2022 sur la situation alimentaire au Burkina, indiquait que près de 2,7 millions de personnes pourraient avoir besoin d’une assistance alimentaire d’ici au mois d’août 2022, soit 12% de la population globale.

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« Le sac de mil coûtait, en février, autour de 35 mille chez moi (dans la région du nord, ndlr). Or, les familles sont grandes. Du coup, les salariés qui ont des familles déplacées subissent la pression ; vous devez diviser votre gain de fin de mois par autant de fois qu’il faut et faire en sorte que tout le monde puisse manger. (…). Malheureusement, au Burkina, notre solidarité, c’est au bout des lèvres. Les riches et ceux qui se disent à l’aise ne se sentent pas concernés par la situation. C’est très difficile, les gens souffrent », confie également un ressortissant d’une localité de la région du nord, dont la situation est marquée par une dégradation continue du niveau de sécurité.

O.L
Lefaso.net