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Mode au Burkina : « La marque François premier a réussi à s’imposer par les couleurs et la manière de tisser », selon Laurent Yaméogo alias Saint Laurent

Publié le lundi 27 décembre 2021 à 21h56min

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Mode au Burkina : « La marque François premier a réussi à s’imposer par les couleurs et la manière de tisser », selon Laurent Yaméogo alias Saint Laurent

En 2021, la marque François premier a représenté le Burkina à des évènements en Afrique. La savoir-faire du créateur a été apprécié à sa juste valeur et a conquis les populations de ces pays qui ont remarqué la particularité de ses tissus. Nous avons rencontré le directeur artistique de la marque, Laurent Yaméogo alias Saint Laurent, à l’occasion du Salon internationale du prêt-à-porter africain de Ouagadougou (SIPAO) 2021, où il expose. Entretien !

Lefaso.net : Pouvez-vous nous faire le bilan de vos activités en 2021 ?

Saint Laurent : Nous avons réalisé plusieurs collections, participé à des foires, des expositions et nous avons ouvert plus de boutiques. Nous avons créé de nouveaux types de tissus, nos tisserands ont été formés en teinture bio par le biais de l’Union européenne.

Quelles sont les innovations que vous avez réalisées ?

Nous avons réalisé des innovations au niveau des tissages. Nous avons produit des toiles avec des rayures. Les gens pensent que c’est du lin italien, alors que c’est du Faso dan fani tissé à Koudougou. Notre force c’est notre usine semi-industrielle, nous suivons de près la teinture, le tissage et également le lavage. Nous innovons pour créer des tenues qui peuvent être compétitives à l’international. La mode économique, c’est notre combat.

Vous avez représenté la mode made in Burkina dans deux pays en 2021, pouvez-vous nous en parler davantage ?

Nous nous sommes rendus à Djibouti en novembre 2021 pour représenter le Burkina Faso à l’occasion du Salon international du textile africain (SITA). Nous avons fait des expositions et des défilés de mode lors de la nuit du coton. En Côte d’Ivoire, nous avons été au Marché ivoirien de l’artisanat (MIVA) dans le mois de décembre 2021.

Comment les populations de ces différents pays ont réagi en voyant vos tenues ?

Le travail de François premier impressionne. Nous avons réussi à nous imposer par les couleurs et la manière de tisser. Les gens étaient surpris de savoir qu’il s’agissait de pagnes tissés. J’étais obligé de montrer des photos et des vidéos de nos tisserands en plein travail comme preuve. Les gens étaient fiers de voir ce tissu made in Burkina, ils étaient fiers de savoir que ce sont des productions africaines. Depuis notre passage, nous honorons des commandes dans ces deux pays. Nous avons été reçus par le ministère de l’Artisanat de la Côte d’Ivoire.

Il a souhaité que nous venions partager notre savoir-faire avec nos frères ivoiriens. Le ministère de la Culture a invité la marque François premier à Yamoussoukro. Le stand, la nourriture, l’hébergement ont été pris en charge par ce ministère. A Djibouti, le ministère de la Culture et celui du Commerce ont passé des commandes. Là-bas, le coton travaillé de cette manière, ils ne l’avaient jamais vu. Nous avons eu beaucoup de contacts. La majorité des tenues que nous avons envoyées ont été vendues.

Vous pouvez nous parler de votre exposition qui se déroule actuellement au Salon internationale du prêt-à-porter africain de Ouagadougou (SIPAO) ?

Le SIPAO a débuté le 17 et se poursuit jusqu’au 30 décembre 2021. Ici, nous sommes au stand numéro 97 au niveau de la Place de la nation. Depuis la naissance du SIPAO, la marque a toujours été présente. C’est le marché des créateurs, c’est l’occasion de venir échanger avec eux. Ceux qui n’ont pas la chance de voir les créateurs ont la chance de venir discuter avec eux, faire des photos, et acheter leurs tenues. La particularité du SIPAO, c’est qu’il offre l’occasion de vendre ce qu’on produit et de consommer ce que nous produisons, comme le prônait Thomas Sankara.

Quelles sont les ambitions de la marque pour 2O22 ?

Pour ce que sais de l’homme, c’est-à-dire François premier, il ne réfléchit pas à court terme. Il se projette déjà dans trois ou cinq ans. C’est un créateur futuriste. Je suis avec lui depuis plus de 15 ans, mais on le découvre tous les jours. Il travaille beaucoup à Koudougou, nous avons beaucoup de surprises pour la population. Nous voulons être une marque de référence qui va inonder le monde. Nous voulons que ceux de l’extérieur puissent porter le Faso dan fani sans se poser de question comme c’est le cas avec le jean.

Le terrorisme et la pandémie à covid-19 ont-ils impacté négativement vos ventes ?
Oui bien sûr, les touristes étrangers n’affluent plus comme auparavant. Nous prions pour que cette situation cesse. Mais par patriotisme, les gens achètent nos tenues, nous faisons beaucoup de ventes.

Quels sont vos vœux pour l’année 2022 ?

Nous voulons la paix, que Dieu étende sa lumière sur le Burkina Faso. Que nous ne puissions pas perdre certaines valeurs, surtout le vivre ensemble, et la solidarité. C’est le seul moyen de s’en sortir.

Samirah Bationo
Lefaso.net

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