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19e Tour du Faso : Enseignements d’une compétition

Publié le mardi 8 novembre 2005 à 08h08min

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La 19e édition du Tour du Faso a désigné son vainqueur le 6 novembre dernier en la personne de Jérémie Ouédraogo. Que retenir au delà de cette brillante victoire ?

Jamais un Tour du Faso n’aura réservé autant de suspense. Tout commence par une victoire de Jérémie Ouédraogo dès la 1ère étape à Boromo. Victoire, mais le maillot jaune est sur les épaules de Stefan Roosen de la Belgique. Puis, chaque étape a son leader. Le Burkina décide de clore les débats à la 5e étape à Kaya. C’est là que Jérémie Ouédraogo rafle presque tous les maillots (6 au total).

Mais la menace demeure car il est à égalité avec Saïdou Rouamba du Burkina et Téga Martinien du Cameroun. La bravoure et l’esprit d’équipe permettent aux Etalons cyclistes de défier les vaillants "Lions" venus du Cameroun, les Belges et les Français. Sur les 11 étapes, le partage des victoires semble équitable : 4 victoires pour le Burkina, (dont 2 pour Jérémie), 3 victoires pour la Belgique (dont 2 pour Christof Marien) et 3 autres pour l’Alsace (France). Preuve que la bataille était serrée.

Les 111 coureurs (89 ont terminé la course) des 19 équipes ont disputé les 11 étapes sans gros actes d’anti-jeu, même si le président du jury, Jean-François Camoin et son collège de commissaires ont dû sévir en mettant hors course des coureurs s’étant accrochés à des véhicules. Dans les 5 premiers du classement général au temps, on retrouve 4 Burkinabè. Le seul étranger est le Belge Karel Patyn. Il n’y a que 26 secondes entre Jérémie Ouédraogo et lui.

Les co-directeurs du Tour, Jean-Claude Hérault et Adama Diallo et l’ensemble des organisateurs peuvent se satisfaire d’avoir pu mener jusqu’à terme cette belle épreuve. La moyenne générale de 40,124 km/h sur les 1381 km est la preuve que malgré la canicule qui a accompagné le peloton, les coureurs ont accepté de se dépenser pour toujours faire de ce Tour, une référence en Afrique. Le Cameroun a séduit, le Japon est à ses débuts, le Mali a progressé, le Niger reste toujours à la recherche de ses marques, le Gabon est venu apprendre devant le talent du Burkina, de la Belgique et de la France. Le Sénégal a mieux terminé qu’il n’a commencé. L’Angola a parfois inquiété ses adversaires.

Au cours de la cérémonie de remise des prix qui s’est déroulée le 6 novembre 2005 au Mess des Officiers, le ministre des Sports et des Loisirs, Jean-Pierre Palm a félicité tous les acteurs de cette compétition pour les résultats obtenus. Jean-Claude Hérault et Adama Diallo parleront d’intensité sportive à l’esprit sportif loyal.

Par Alexandre Le Grand ROUAMBA


Les distinctions

Meilleure équipe : Café Samba du Burkina

Super - Combatif (SOFITEX) : Abdoulaye Thiam (Sénégal)

Maillot de l’intégration sous-régionale UEMOA : Jérémie Ouédraogo (Burkina Faso)

Meilleur Africain (ONATEL) : Jérémie Ouédraogo (Burkina Faso)

Meilleur Jeune (Jumbo) : Igor Alberto Sylva (Angola)

Sprint intermédiaires (Castel Beer) : Christof Marien (Belgique)

Maillot vert (LONAB) : Jérémie Ouédraogo (Burkina Faso)

Maillot jaune (LCL, Siemens : Jérémie Ouédraogo (Burkina Faso)

Distance : 1381 km

Moyenne du premier : 40,053 km/h

Moyenne de l’épreuve : 40,124km/h


Ils apprécient ....

Adama Diallo (co-directeur du Tour et président de la FBC) : C’est un grand plaisir de voir le Burkina remporter ce Tour. Je retiens comme leçon qu’au fur et à mesure que les éditions se succèdent, les Burkinabè arrivent à mieux lire la course. Un bon travail a donc été fait dans ce sens. Il y a un net progrès parce que dans les 5 premiers au classement général, nous avons 4 Burkinabè. Au niveau africain, on note également un net progrès. Vous avez vu les Maliens qui se sont accrochés sur certaines étapes. Je ne peux qu’être satisfait.

Jérémie Ouédraogo (vainqueur du Tour’2005) : J’ai pris le maillot jaune depuis Kaya. Dès lors, tout le monde s’est mis à travailler pour moi. C’est pourquoi je tiens à remercier le capitaine des Etalons cyclistes, le DTN et surtout mes coéquipiers qui ont abattu un gros travail pour ma victoire et celle du Burkina. A vrai dire, ce Tour a été difficile. Il n’y avait qu’à voir les écarts. C’est la première fois que nous voyons un Tour aussi serré. Il est même arrivé que les 3 premiers soient à égalité parfaite. Merci encore à tous mes coéquipiers. Bravo à tout le monde.

Christof Marien (vainqueur de la dernière étape et détenteur du maillot des points chauds) : En venant à ce Tour, je comptais endosser le maillot vert. J’ai eu un peu de malchance dans les derniers kilomètres de la 4e étape (ndlr, Koudougou). J’ ai perdu beaucoup de points sur cette piste. Dès lors, j’ai changé d’objectif : gagner des étapes. Et j’en ai remporté deux, à Fada et à Ouaga, en plus du maillot rose des points chauds. Je retiens que ce fut un magnifique Tour. La dernière étape a été beaucoup plus charmante avec ce nombreux public. C’est la dernière course de ma carrière. Je vais arrêter après ce Tour. Je repars très heureux. Merci aux Burkinabè.

Aboubacar Tao (DTN des Etalons cyclistes) : Rien ne présageait une victoire burkinabè. Nous avons essayé de conforter notre classement au temps et aux points et grignoter quelques bonifications dans les différents points chauds. Jusqu’à la dernière étape , rien n’était gagné. Les écarts tenaient sur des secondes. Tout pouvait arriver. Je dois noter que le niveau, cette année a été très relevé. Reférez-vous à la vitesse horaire.

Jean-François Camoin (président du jury) : Je suis heureux de voir les Burkinabè s’imposer. C’est mon premier Tour du Faso (ndlr, il est Mauricien) et je repars avec un immense souvenir : une course bien disputée, des gens sympathiques, une population accueillante et un public discipliné. J’ai noté la progression des coureurs africains. Ils ont un très bon niveau. Ils ont joué à armes égales avec les Européens. On a roulé à vive allure (moyenne au-dessus de 40 km/h). Malheureusement, on a eu à sanctionner quelques coureurs. Sinon, tout s’est bien passé dans le peloton. Il y avait de la bonne guerre.

Alassane D. Ouangraoua (représentant de Nexans et 3e vice-président de la FBC : J’ai loué l’esprit de sportivité de tous les coureurs. La fête fut belle. Beaucoup d’invités davantage le Tour du Faso. Grande satisfaction de voir ce Tour bien se terminer. Nous espérons faire plus pour rehausser le flambeau de notre pays avec l’aide de tous.
En tant que président de la section cyclisme du RCK, je suis comblé de voir Jérémie Ouédraogo atteindre ce niveau après le championnat qu’il a remporté. C’est une saison bien pleine pour le RCK. Avec les responsables de Nexans présents sur le Tour, nous avons pu trouver une monture des opportunités de stage pour permettre à ce coureur de mieux se perfectionner.

Albert Bilgo (ONATEL) : Que dire de particulier en dehors du fait que je suis comblé. L’ONATEL a choisi de récompenser, comme chaque année, le meilleure des Africains. Il se trouve que c’est Jérémie, le Burkinabè. Bravo ! Son courage et son talent sont les motivations qui ont amené notre société à être sur le Tour.
Belle compétition, victoire burkinabè, le cyclisme burkinabè ne peut que s’en porter mieux.

Mohamed Sanogho (SOFITEX) : Après la Boucle du coton où Jérémie Ouédraogo s’était déjà bien illustré, il vient encore de démontrer ce dont il est capable. Je dois aussi noter que notre maillot, celui de la combativité, est effectivement allé à un jeune Sénégalais que j’ai personnellement apprécié sur ce parcours.

Propos recueillis par A.L.G.
Le Pays

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