Au regard du contexte que connait la région du Sahel, le terrorisme, les conflits intercommunautaires, il est grand temps de considérer que tous les maillons qui forment la société sont indispensables pour parvenir à un bon vivre-ensemble dans la région du Sahel sans distinction. Le monde éducatif n’est pas en reste. À cet effet, l’Union fraternelle des croyants de Dori (UFC-Dori), chef de file de consortium tripartite du projet Promotion du Dialogue interreligieux et du vivre-ensemble au Burkina Faso (PRO_DIVE), consciente que la jeunesse, et plus précisément le monde scolaire, est l’avenir du Burkina, a initié une causerie-débat à l’endroit de cette frange de la population ce 26 mai à Dori. Au tour d’un thé-débat, cette causerie était de bon train et a porté sur le thème « Mécanisme endogène des gestions de conflits : la parenté à plaisanterie/alliance à plaisanterie, source de prévention et de résolution de conflits ».

Damien Tiendrébéogo, directeur provincial du post-primaire et du secondaire

Le thème a été développé par Sigui Véronique Zida, professeure au lycée municipal de Dori, avec comme invité spécial, le directeur provincial du post-primaire et secondaire du Séno, Damien Tiendrébéogo. De son avis, cette causerie est la bienvenue car elle va permettre aux étudiants et élèves de revenir à un certain nombre de valeurs ; des valeurs ancestrales, des valeurs africaines, de gestion et de résolution de crise personnelle et interpersonnelle. Elle va permettre aussi selon lui aux participants d’être des acteurs de la paix. « Je souhaite qu’a l’issue de cette causerie qu’ils soient des constructeurs de ponts, des relais auprès de leurs camarades par rapport à ce qu’ils ont appris à la causerie. Qu’ils soient des messagers de la paix là où ils seront », a souhaité M. Tiendrébéogo.

Abdoulaye Joseph Ouédraogo est responsable du projet PRO_DIVE. Il estime que cette causerie va permettre de souder non seulement les liens entre ces étudiants et élèves de différents bords religieux mais aussi une cohésion entre eux. Toute chose qui, selon lui, contribuera à la recherche de la paix et du vivre-ensemble dans la différence entre cette frange de la société.

Farida Sidibé, étudiante catholique

De l’avis de Farida Sidibé, étudiante catholique, ils sont beaucoup paris. « Nous avons connu toutes les facettes des conflits et les avantages de la parenté à plaisanterie qui permettent de résoudre un problème, un conflit sans pour autant frustrer l’autre. Au sein de l’université, nous essayerons d’organiser aussi des débats sur ces thèmes qui ont trait avec les religions allant dans le sens du vivre-ensemble, la paix et la cohésion sociale » a-t-elle dit.

Selon le coordonnateur de l’UFC-Dori, François Paul Ramdé, l’autre facette de cette causerie éducative c’est d’accroitre la sensibilisation sur les conflits intra et intercommunautaires, l’intégrisme religieux, l’extrémisme violent, la radicalisation et les violences liées aux différences de plus en plus vives et qui sapent le vivre-ensemble harmonieux dans la région du Sahel.

Daoula Bagnon
Correspondant Dori