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Dossier Thomas Sankara : Une dizaine de personnes dont Blaise Compaoré poursuivies en jugement

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Publié le mardi 13 avril 2021 à 23h00min

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Dossier Thomas Sankara : Une dizaine de personnes dont Blaise Compaoré poursuivies en jugement

Le délibéré de la chambre d’accusation portant confirmation des charges contre les personnes mises en accusation dans l’affaire Thomas Sankara est tombé ce mardi 13 avril 2021, au Tribunal militaire de Ouagadougou. Une dizaine de personnes sont poursuivies en jugement.

Au cours de cette audience, la chambre de contrôle de l’instruction a prononcé la mise en accusation d’une dizaine de personnes. Il s’agit de Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré, Yacinthe Kafando, Bossobè Traoré, Nabonswendé Ouédraogo, Idrissa Sawadogo, Yamba Elysée Ilboudo, Tibo Ouédraogo, Albert Pascal Sibidi Belemlilga, Diakalia Démé, Mori Aldjouma Jean-Pierre Palm, Alidou Jean Christophe Diébré, Hamado Kafando et Ninda Tondé dit Pascal.

Ils sont renvoyés « devant la juridiction de jugement afin d’être jugés conformément à la loi », peut-on lire sur le dossier du délibéré. A ce stade, la date du jugement n’est pas encore programmée.

« L’heure de la justice a enfin sonné »

Selon Me Hervé Kam de la partie civile, « l’heure de la justice a enfin sonné, un procès peut s’ouvrir ». Lui qui défend les intérêts des victimes du 15 octobre 1987, est visiblement prêt pour la prochaine étape de ce dossier. Me Kam qui défend Frédéric Kiemdé, Babou Paulin Bamouni et Mamadou Sawadogo, rappelle qu’il y a « beaucoup de prescriptions », car beaucoup d’accusés sont décédés.

En droit, la prescription est un principe général de droit qui désigne la durée au-delà de laquelle une action en justice, civile ou pénale, n’est plus recevable.

Me Hervé Kam de la partie civile

La chambre a déclaré « l’action publique éteinte » à l’égard de Wampasba Nacoulma, Alain Laurent Bonkian, Tasséré Dianda, Simon Bambara et Salam Yerbanga pour cause de décès.

« Nous ne sommes pas du tout satisfaits de cette décision »

Du côté de la défense, ce délibéré ne passe pas. Ils ne sont pas satisfaits et le font savoir. « Nous ne sommes pas du tout satisfaits de cette décision qui a été rendue. Nous avons des moyens qui existent mais il faut reconnaître que c’est difficile, comme je l’ai toujours dit, de trouver quelqu’un de courageux qui puisse apprécier certains faits mais la vérité va nous rattraper sûrement », a laissé entendre Me Mathieu Somé, conseil de Gilbert Diendéré, l’un des accusés.

Parmi les raisons qui motivent cette insatisfaction, Me Somé pointe du doigt « la prescription ». Pour la défense, « avant même de rentrer dans le fond, sur la forme, cette affaire date d’octobre 1987 ».

Requalification des faits

La chambre de contrôle de l’instruction a requalifié les faits et déclaré suffisantes des charges. Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et Yacinthe Kafando sont poursuivis pour « attentat à la sûreté de l’Etat ». La « complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat » est retenue contre Bossobè Traoré.

Me Mathieu Somé, avocat de Gilbert Diendéré

Naboswendé Ouédraogo, Idrissa Sawadogo, Yamba Elysée Ilboudo et Yacinthe Kafando sont poursuivis pour « assassinat ». La « complicité d’assassinat » est retenue contre Blaise Compaoré et Bossobè Traoré.

Alidou Jean Christophe Diébré et Hamado Kafando sont poursuivis pour « faux en écriture publique ».

Gilbert Diendéré et Ninda Tondé dit Pascal sont poursivis pour « subornation de témoins ». Gilbert Diendéré est également poursuivi pour « recel de cadavres ».

Au cours de cette audience, la chambre a ordonné « la prise de corps de ceux qui ne sont pas détenus », a indiqué Me Somé. Pendant que le mandat de dépôt décerné contre Gilbert Diendéré et les mandats d’arrêts lancés contre Blaise Compaoré et Yacinthe Kafando sont maintenus, le mandat d’arrêt émis contre Omar Traoré est annulé.

La chambre a aussi ordonné la transmission des scellés à la juridiction de jugement.

Cryspin Masneang Laoundiki
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