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Mobilité pastorale transfrontalière au Sahel : Le MOPSS pour renforcer la résilience des populations agropastorales

Publié le vendredi 19 mars 2021 à 17h38min

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Mobilité pastorale transfrontalière au Sahel : Le MOPSS pour renforcer la résilience des populations agropastorales

L’organisation néerlandaise de développement (SNV) en collaboration avec ses partenaires, a lancé ce vendredi 19 mars 2021 à Ouagadougou, le Programme de mobilité pastorale transfrontalière apaisée et de stabilité sociale au Sahel (MOPSS). Un projet d’envergure régionale qui vise à renforcer la résilience des populations agropastorales et la stabilité sociale au Sahel. Il couvrira 54 communes de trois espaces transfrontaliers que sont le Liptako-Gourma, le Kénédougou et le Wapo.

Dans les zones arides et semi-arides, l’élevage pastoral est l’activité productive la plus importante. Des dizaines de millions de personnes y tirent leurs ressources. Pourtant, la croissance démographique et la faible amélioration de la productivité́ agricole entrainent une expansion des terres agricoles au détriment des espaces pastoraux et des couloirs de mobilité. Cette situation est favorisée par la non-application des politiques et règlementations régionales et nationales. Ces zones de mobilité connaissent aussi un niveau d’insécurité élevé consécutif à des violences par des bandes armées et des groupes terroristes. Les femmes et les jeunes sont particulièrement vulnérables face à ces risques d’insécurité et d’extrémisme violent.

Le représentant de l’Agence suédoise de coopération internationale au développement, Erik Johnson : « le pastoralisme demeure un fort potentiel de création de valeur ajoutée »

C’est dans ce contexte qu’est né le programme MOPSS : mobilité pastorale transfrontalière apaisée et stabilité sociale dans le sahel mis en œuvre par SNV en
consortium avec le Réseau Billital Maroobé (RBM), l’Association de Promotion de l’élevage au Sahel et en Savane (APESS), le Réseau des Organisations Paysannes et des Producteurs de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA), la plateforme multi-acteurs d’appui aux dialogues politiques agricoles en Afrique de l’Ouest et Centrale (Hub Rural) et CARE. Le programme est financé par ASDI dans le cadre de sa stratégie de coopération régionale au Sahel sur la « Sécurité humaine et l’absence de violence ».

Le MOPSS couvrira 54 communes de trois espaces transfrontaliers

D’après le coordinateur régional du projet, Amadi Coulibaly, le MOPSS vise principalement la résilience des populations agro-pastorales et la stabilité sociale au Sahel et ce, à travers la prévention, l’atténuation et la gestion des conflits ; il a une durée de trois ans. Il couvrira en tout 54 communes dans trois espaces transfrontaliers que sont le Liptako-Gourma, le Kénédougou et le Wapo. Les pays concernés sont le Burkina, le Benin, le Niger, le Mali et le Togo. Pour M. Coulibaly, la valeur distinctive du MOPSS réside notamment dans le rôle central joué par les Organisation de Producteurs dans l’impulsion du dialogue inclusif, particulièrement au niveau national et local, gage de politiques consensuelles et appropriées sur le pastoralisme et le développement agricole au sens large. Le lancement du Programme MOPSS est intervenu ce vendredi 19 mars 2021 à Ouagadougou.

Le coordinateur régional du projet, Amadi Coulibaly

Il n’y a pas de doute, il faut dépasser la perception des intérêts conflictuels et démontrer qu’à la longue, les agriculteurs et les éleveurs ont un intérêt commun dans la gestion paisible de l’espace de pastoralisme et des ressources naturelles. C’est du moins, la conviction de l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (ASDI)
Pour elle, le pastoralisme reste un important levier de croissance économique. C’est pourquoi elle a financé ce Programme.

Selon Erik Johnson, chargé de Programme à l’ambassade de Suède au Burkina, le pastoralisme demeure un fort potentiel de création de valeur ajoutée et d’impulsion d’une transformation sociale propice à la paix et au développement des pays sahéliens et côtiers d’Afrique de l’Ouest. « L’ASDI a la certitude que toutes les difficultés liées au pastoralisme transfrontalier seront relevées avec le MOPSS », a déclaré Erik Johnson. Cependant, a-t-il précisé, à condition que les communautés économiques régionales, les organisations professionnelles à vocation pastorale, agropastorale et agricole, la société civile pastorale s’impliquent. L’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), par la voix de son commissaire chargé du département de l’agriculture, des ressources en eau et de l’environnement, Sidi N’Diaye, a soutenu que cette initiative en faveur de l’élevage pastoral, permettra certainement de contribuer au renforcement de la résilience des populations agropastorales et à la stabilité au Sahel. Car il adresse des solutions innovantes en faveur des femmes et des jeunes. « Je puis vous assurer de l’engagement total de la Commission de l’UEMOA aux côtés de la CEDEAO, du CILSS, et de tous les intervenants du secteur de l’élevage, à accompagner la mise en œuvre du MOPSS », a rassuré Sidi N’Diaye.

Le commissaire du CILSS, Abdoulaye Mahamoudou a déclaré que la pertinence de ce projet n’est plus à démontrer

Même son de cloche pour le commissaire du Conseil inter états de lutte contre la sècheresse au sahel (CILSS), Abdoulaye Mahamoudou. En effet, pour lui, la pertinence de ce projet n’est plus à démontrer au regard des défis auxquels les populations du Sahel sont confrontées. M. Mahamoudou a témoigné sa reconnaissance aux partenaires techniques et financiers pour l’originalité du projet.

Pour rappel, SNV est présente au Burkina depuis 1970, elle appuie l’émergence des expertises locales, renforce les systèmes de gouvernance et facilite l’accès des populations démunies aux opportunités de marché et aux services de base. SNV travaille dans trois principaux secteurs que sont l’Agriculture, les Energies Renouvelables et l’Eau – l’Hygiène et l’Assainissement.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

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