En octobre 2017, le Burkina Faso a lancé son plan d’urgence d’accélération de la lutte contre le SIDA et le plan d’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, a expliqué Sika Kaboré, présidente de la cérémonie. Elle ajoute que c’est à cette même occasion que l’ONUSIDA lui a confié la lourde responsabilité d’être l’avocate pour l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH/SIDA au Burkina Faso, en la nommant ambassadrice de bonne volonté pour œuvrer à l’atteinte de cet objectif. « J’ai accepté cette mission parce que depuis décembre 2006 je me suis engagée à me battre pour le bien-être des femmes et des filles à travers les activités de ma fondation Kini », a-t-elle déclaré.

Sika Kaboré, présidente de la cérémonie

Selon elle, pour éliminer la transmission du VIH à l’enfant, il faut un changement radical des comportements dans les sociétés mais également une hygiène de vie, et cela nécessite aussi une solidarité de la société avec la future mère. « C’est dans cette optique que j’ai demandé et obtenu de notre partenaire de tous les jours, la République populaire de Chine, un appareil “Point of care“ afin de renforcer l’accès au diagnostic précoce et au traitement ARV des enfants », a expliqué Sika Kaboré.
Sans traitement, 50% des enfants décèdent avant leur 2e anniversaire

Les officiels ont posé avec les bénéficiaires

Pour la représentante de l’UNICEF au Burkina Faso, Sandra Latouff, malgré les efforts consentis, l’Afrique de l’Ouest accuse un retard pour le diagnostic des mères et des enfants. Seulement 2 sur 10 enfants sont diagnostiqués, selon elle. Pourtant, poursuit-elle, sans traitement, les estimations montrent que 50% des enfants décèdent avant leur 2e anniversaire. Pour elle, ce don de la République de Chine permettra de relever un double défi, celui de l’accès à la prévention et aux soins du VIH mais aussi celui de la stigmatisation de la mère ou de l’enfant atteint.

Le ministre de la Santé, Pr Charlemagne Ouédraogo, remet le matériel à une autorité administrative de la localité

L’ambassadeur de la Chine, Li Jian, a quant à lui félicité Sika Kaboré pour, dit-il, « son dynamisme et son engagement pour la santé de la population en générale et en particulier pour le bien-être de la mère et de l’enfant ». Il informe que l’appareil de dépistage et les vivres sont d’une valeur d’environ 15 millions de F CFA.

Les participants à la cérémonie de lancement du projet

« Depuis longtemps nous rencontrions des difficultés dans le suivi et surtout le dépistage précoce dès la sixième semaine de l’enfant », a expliqué Dr Sandrine Compaoré, médecin-chef par intérim du district sanitaire de Kombissiri. Avec l’acquisition de cet appareil, elle est convaincue que l’état de santé du couple mère-enfant va s’améliorer nettement parce que, dit-elle, « ils vont pouvoir faire facilement le dépistage précoce et également mettre sous traitement précoce les enfants. Ce qui va conduire à diminuer la transmission résiduelle du VIH de la mère à l’enfant ». Elle indique qu’auparavant, il fallait attendre deux à trois mois avant d’avoir le résultat des dépistages.

L’ambassadeur de Chine au Burkina, Li Jian

L’épouse du chef de l’Etat, Sika Kaboré, entend s’investir pour que chaque région puisse disposer du même appareil “Point of care“, avec l’appui des partenaires et dans le cadre du même projet.

Etienne Lankoandé
Lefaso.net