LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Gestion immobilière : « La SOCOGIB fait face à des terroristes terriens », s’indigne un souscripteur

Publié le mercredi 3 mars 2021 à 23h10min

PARTAGER :                          
Gestion immobilière : « La SOCOGIB fait face à des terroristes terriens », s’indigne un souscripteur

Quelques jours après la sortie médiatique de la Coalition des associations pour la promotion du droit au logement, le 28 février dernier, la Société de construction et de gestion immobilière du Burkina (SOCOGIB) a donné la réplique le mardi 2 mars 2021. En effet, accusée d’être au cœur du conflit foncier dans le village de Balkuy, la société a voulu, par cette sortie médiatique, « restituer la vérité ».

Abdoulaye Ouédraogo, directeur général de la SOCOGIB

Abdoulaye Ouédraogo, directeur général de la Société de construction et de gestion immobilière du Burkina (SOCOGIB), a expliqué à la presse les détails de ce conflit foncier à Balkuy. A l’en croire, c’est en 2009 que la société a entrepris l’aménagement de la zone Ouaga 2000 et s’est heurtée sur le terrain à des exploitants agricoles qui ont réclamé à la SOCOGIB des dédommagements pour libérer les terres occupées.

Malgré le statut spécial de l’aménagement de cette partie de la zone de Ouaga 2000 déclarée d’utilité publique, donc appartenant à l’Etat, la SOCOGIB a consenti aux dédommagements suite à d’âpres négociations ayant connu la participation du Médiateur du Faso, du ministère de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, et du Comité de crise composé de représentants des exploitants dont Moro Yaméogo et les représentants de la famille Guigma. Au départ, les accords portaient sur 50 parcelles pour 171 hectares, sur la base d’un recensement préalable.

Représentant de la famille Guigma

En 2010, le comité de crise a unilatéralement porté le nombre à 75 parcelles pour la même superficie. La SOCOGIB a alors préconisé de reloger les exploitants sur une autre zone exempte de contraintes de cahier de charges. Il s’agissait donc de 56 hectares acquis dans les villages de Ponsomtenga et Sabtoana, avec mise à disposition de forages, d’écoles et d’un soutien financier pour leur installation. A l’insu de la SOCOGIB, les propriétaires terriens et leurs descendants ont revendu 50% des superficies des terrains de la société dans le village de Sabtoana. Malgré cet imprévu, la SOCOGIB (ex-SATMO) a initié d’autres démarches en vue d’acquérir de nouvelles terres complémentaires à proximité, pour tenir la promesse de lotissement.

Sous la pression des souscripteurs et eu égard à la situation exceptionnelle de ce dossier, la SATMO, la mairie et le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat n’ont ménagé aucun effort pour permettre la réalisation de cette trame d’accueil, grâce à des autorisations spéciales accordées. La commission ad hoc de l’apurement du passif foncier urbain de l’arrondissement 12 et les conseillers techniques du ministère de l’Urbanisme ont recommandé de s’en tenir au respect strict des clauses de la convention. C’est ainsi que le 6 avril 2020, l’opération proprement dite de dédommagement a débuté avec le bureau du comité de crise.

Mahama Nana, représentant des souscripteurs

Cette opération consistait en la remise de fiches à chaque personne dont le nom figurait sur la dernière liste soumise par le comité, avec apposition d’une signature sur un registre par le bénéficiaire. Par ailleurs, en 2018, lors de la reprise des négociations, un autre groupe s’est constitué, mené par le chef de Tobili, un hameau de Balkuy, dans le but de participer aux discussions et réclamer une part du gâteau.

Ainsi, une partie de la famille Guigma dont le nommé Koudbila, a demandé de mettre le nom de ses parents sur la liste des bénéficiaires des 300 parcelles, tandis que Koudbila lui-même et le reste de la famille se sont greffés à la liste du chef de Tobili. Pour preuve, le nom d’Etienne Guigma figure sur une liste et celui de son épouse sur une autre. Les noms de Ywaoga Guigma et de ses frères également figurent sur la liste pilotée par le comité de crise ; ils ont signé puis récupéré les fiches.

Pour ce qui concerne Moro Yaméogo, il est à noter qu’avant l’intervention de la société, il avait cessé toute activité et abandonné le site. C’est lors des négociations avec le comité de crise que l’intéressé est apparu. Malgré cet état de fait, il a été pris en compte par le comité de crise dans les dédommagements avec les mêmes propriétaires terriens qui lui avaient auparavant concédé ce site.

Malheureusement, eu égard au statut dont se prévaut Moro Yaméogo, le dédommagement prévu par le comité de crise n’était pas à la hauteur de ses attentes. Les efforts supplémentaires consentis par la société en vue de contenter Moro Yaméogo n’ont pas suffi à le raisonner. Avec les différentes concessions des divers groupes, la SOCOGIB a aujourd’hui plus de mille parcelles attribuées en vue d’aplanir les tensions et régler la situation.

Cependant, face à l’acharnement persistant de la famille Guigma et de ses acolytes dont les réelles motivations restent inquiétantes, la société s’en est remise à la justice pour trancher afin qu’elle puisse jouir de la pleine propriété de ses terrains et respecter ses engagements vis-à-vis de ses clients.

Pour finir, le directeur général de la SOCOGIB, Abdoulaye Ouédraogo, s’est prononcé sur le cas de Yagma : « Nous voudrions rassurer l’opinion publique que la démarche sera participative (mairie, MUH, propriétaires terriens, résidents, SOCOGIB) pour la recherche de solutions. Lorsque nous avons été saisis par l’autorité de tutelle au sujet de cette situation qui prévaut à Yagma, nous avons suggéré dans notre réponse que toutes les parties prenantes soient conviées à une rencontre afin que de bonnes décisions soient prises. »

membre du comité de crise

Mahama Nana, membre du comité souscripteur de la SOCOGIB, présent à la rencontre, a confié qu’environ 8 000 personnes ont souscrit aux logements de la SATMO devenue SOCOGIB. Mais une fois sur le terrain, les souscripteurs ont rencontré l’opposition farouche des propriétaires terriens à tel point qu’ils ne pouvaient pas investir sur leurs terrains. Pour lui, le véritable problème se situe au niveau des propriétaires terriens car, s’indigne-t-il, « la SOCOGIB fait face à des terroristes terriens en ce sens que ces derniers sont dans une dynamique permanente de remise en cause des clauses de la convention ». C’ est pourquoi, il a invité la SOCOGIB à prendre ses responsabilités vis-à-vis de ses détracteurs.

Il faut noter que les représentants des familles Guigma et Yaméogo étaient présents à la conférence pour témoigner. De leurs dires, il est ressorti qu’Etienne Guigma et Ywaoga Guigma sont des fauteurs de trouble.

Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique