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Doctorat en science de gestion : Bertin Ouangraoua prône la « politique contractuelle » pour résoudre les problèmes dans les universités burkinabè

Publié le jeudi 18 février 2021 à 23h30min

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Doctorat en science de gestion : Bertin Ouangraoua prône la « politique contractuelle » pour résoudre les problèmes dans les universités burkinabè

Bertin Ouangraoua est désormais docteur en sciences de gestion. Il a soutenu sa thèse de doctorat le 30 décembre 2020 à l’Académie des Sciences de Management de Paris sous le thème : « Mise en perspective théorique et empirique de la contribution de la politique contractuelle à l’amélioration du pilotage des organisations universitaires au Burkina Faso : cas de l’université Joseph Ki-Zerbo ».

Les universités burkinabè rencontrent des difficultés dans leur fonctionnement. Pour Bertin Ouangraoua, pour résoudre les problèmes qui se posent, il est nécessaire de reformer le système universitaire. D’où le fait qu’il propose une politique contractuelle.

L’impétrant a d’abord fait un diagnostic qui remonte aux origines des maux qui minent la bonne marche des universités. Il dira, à cet effet que l’institution universitaire au Burkina Faso connait depuis plus de deux décennies des crises qui tirent leurs sources de la crise financière des années 1990 et de la politique d’accès à l’éducation menée par le gouvernement dans la même période. La crise financière a eu pour conséquence la diminution des ressources financières accordées à l’université et une rupture des investissements, dans un contexte de multiplication des effectifs d’étudiants. Ces crises atteignent leur paroxysme en 2000 et débouchent sur la refondation de l’université du Burkina Faso.

Des reformes de la gouvernance et du pilotage de l’université sont opérées, mais vingt (20) ans après, constate Bertin Ouangraoua, les mêmes problèmes demeurent : l’absence d’autonomie, l’insuffisance des ressources financières et humaines, l’insuffisance des infrastructures, inadaptation des textes et les difficultés de leur application au sein de l’université, les difficultés de pilotage et les problèmes de gouvernance. L’impétrant aboutit ainsi à la conclusion qu’il y a lieu de reformer de nouveau le système universitaire.

Dans cette perspective, indique-t-il, l’adoption d’une politique contractuelle est une piste intéressante au regard de l’expérience faite dans plusieurs pays tels que la France et le Maroc sur le continent africain. Ainsi, dans le cadre de l’élaboration de sa thèse de doctorat à l’Académie des Sciences de Management de Paris (ASMP) sur le thème de la « Mise en perspective théorique et empirique de la contribution de la politique contractuelle à l’amélioration du pilotage universitaire : cas de l’Université Joseph Ki-Zerbo », il met en perspective l’adoption de la politique contractuelle et sa contribution dans la résolutions des problèmes actuels de l’université Joseph Ki-Zerbo, ainsi que des autres universités du Burkina.

Comprendre le concept de la politique contractuelle

La politique contractuelle, définit Bertin Ouangraoua, est un mode de pilotage des universités consistant à instaurer une relation contractuelle entre l’Etat et les universités publiques. Elle consiste en ce que chaque université élabore un projet d’établissement qui peut être triennal, quadriennal ou quinquennal, qu’elle présente à l’Etat (ministère de l’Enseignement supérieur) en vue d’obtenir de lui des ressources pour la mise en œuvre du projet. L’Etat contractualise avec les universités dont les projets d’établissement auront été jugés pertinents, en phase avec sa politique universitaire, et octroie les ressources nécessaires à leur mise en œuvre.

A l’issue de la mise en œuvre des différents projets d’établissement, s’en suit leur évaluation. Les différentes universités dont les projets auront été performants pourront prétendre à une nouvelle contractualisation avec l’Etat. Il s’en suit que la politique contractuelle engendre des changements dans le mode de pilotage des universités qui, désormais, sont pilotées à travers les différents projets tant au niveau du ministère qu’au sein des universités elles-mêmes.

Telle que présentée, argumente l’impétrant, la politique contractuelle inspire des réponses aux différents problèmes rencontrés par les universités au Burkina Faso.

Sa mise en œuvre au Burkina permet d’engager les universités dans une dynamique de gestion prévisionnelle et de modifier la façon de travailler des acteurs, de les sortir du train-train quotidien. Ceux-ci seront amenés à travailler ensemble dans une logique d’élaboration d’un projet universitaire à travers la préparation d’un contrat d’établissement et sa mise en œuvre. Elle permet d’octroyer une véritable autonomie aux universités, jusqu’alors uniquement juridique, au travers du fait que celles-ci décident des actions qu’elles doivent mener.

Sa transposition au Burkina Faso et pour réussir, indique Bertin Ouangraoua, doit se fonder sur une véritable volonté politique d’améliorer le système universitaire du pays. Il y a lieu de tenir des états généraux sur les perspectives de mise en œuvre de la politique contractuelle pour associer les différentes parties prenantes dans le processus, recommande l’impétrant. Puis, il y a nécessité d’engager des reformes des textes universitaires en vue de créer un environnement juridique propice au succès de la politique contractuelle dans l’enseignement universitaire public, conclut-il.

Le Jury, après l’exposé et les réponses données aux questions par l’étudiant Bertin Ouangraoua, a décidé de le reconnaître digne de porter le grade de docteur en sciences de gestion.

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