Le torchon brûle entre le ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Vincent Dabilgou, et les transporteurs routiers du Burkina Faso. Pour cause, ces derniers estiment que le patron du département des transports travaille à les diviser et à imposer le Haut conseil des transports comme l’interlocuteur du gouvernement au détriment de leur faitière unique (FUTRB).

Face à la presse, ils ont dit tout leur mécontentement suite aux agissements du ministre Dabilgou. « Cela fait deux ans que nous suivons ensemble les remous dans le secteur du transport routier. Pour une fois de plus, nous voudrons prendre toute la communauté burkinabè à témoin…de la nuisance de notre ministère de tutelle qui entrave l’organisation parfaite de notre profession au profit des intérêts inavoués », a indiqué d’entrée, Bonaventure Kéré, secrétaire général de la Faitière unique des transporteurs routiers du Burkina Faso.

La raison de la sortie des responsables de la FUTRB est la création du Haut conseil des transporteurs et sa considération comme une autre faîtière du secteur. Pourtant, selon les conférenciers, le 23 février 2020 a été créée à Bobo-Dioulasso la FUTRB sur recommandation des partenaires techniques et financiers dont la Banque mondiale. La FUTRB regroupait quinze associations sur les 19 que le ministère avait recensées. « La création de la FUTRB a été félicitée par le Conseil des ministres du 26 février 2020 », se rappelle Bonaventure Kéré.

Chemin faisant, les responsables de la faitière sont convoqués le 20 avril 2020 par le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale de l’époque, Siméon Sawadogo, pour s’entendre dire qu’il avait « délivré par erreur », le 17 avril 2020, un récépissé d’association au Haut conseil des transporteurs et qu’il les invitait à une fusion.

« Malgré cette erreur du MATDCS, notre position d’interlocutrice unique a été confirmée par correspondance du 27 juillet 2020 de son excellence monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement », soutient Bonaventure Kéré.
Les transporteurs routiers sont d’autant plus révoltés par la volonté du ministre Dabilgou d’imposer le Haut conseil, un regroupement de quatre associations, à la FUTRB.

Cela se ressent, selon eux, au niveau de la gestion du fret. « Pendant que nous pensions que tout semblait rentrer dans l’ordre, le représentant du CBC au port de Lomé informait le nôtre qu’instruction leur a été donnée par leur hiérarchie de repartir le quota du fret burkinabè à tous les acteurs. Ce qui constitue une remise en cause flagrante des dispositions de l’arrêté en ses articles n°7 et 10 », s’est offusqué le secrétaire général de la FUTRB.

Face à cette situation, les conférenciers ont invité le ministre Dabilgou à revenir à de meilleurs sentiments en reconnaissant la FUTRB comme l’unique porte-parole des transporteurs routiers auprès du gouvernement.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net