Les malvoyants (c’est le terme approprié) ont poussé la chansonnette au cours de cette cérémonie d’ouverture, à l’image du participant béninois, Roger. Celui-ci a chanté l’hymne des personnes handicapées, "la main tendue", au son de sa guitare.

L’essentiel étant invisible dans l’homme, on voit mieux avec le cœur, tel est le message que véhicule cet hymne. C’est manifestement un congrès cosmopolite avec des participants venus de pays voisins comme le Mali, le Bénin, le Niger, le Togo. C’est donc dire toute l’importance du combat contre cette maladie invalidante.

En effet, la cécité, au regard des chiffres, est un problème majeur de santé, mais aussi un problème économique et social, par le handicap physique et la marginalisation qui en résultent souvent.

Les chiffres sont éloquents. Il y a 40 à 45 millions d’aveugles dans le monde, dont 9 millions en Afrique, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

C’est dans les pays en développement que vit la majorité des aveugles. D’ailleurs, 80% de ces cas sont dus à des causes évitables ou curables. Le Burkina, pour ce qui nous concerne directement, a une prévalence de cécité supérieure à la prévalence moyenne en Afrique subsaharienne, soit 1,5%, avec 175 000 aveugles recensés.

Malgré les efforts consentis par les autorités burkinabè, le taux de prise en charge reste très faible et le nombre d’aveugles tend plutôt à augmenter.

Au nombre de ces efforts, on peut noter la coopération entre la section burkinabè de SHC, l’Association burkinabè des personnes aveugles et des malvoyants (ABPAM) et le ministère de la Santé. Aussi, l’onchocercose, première cause de cécité, est aujourd’hui maîtrisée au Burkina. L’initiative du camion ophtalmologique a, dans ce sens, permis d’opérer des personnes souffrant de cataracte, de trichiasis.

La SHC est une ONG qui œuvre depuis quelques années, aux côtés du ministère de la Santé, dans les programmes de prévention de la cécité. Elle vise la promotion des handicapés visuels, le changement de mentalité, de l’environnement social à leur égard, le renforcement de leur capacité organisationnelle.

Le Dr Ousmane Sanfo, qui représentait le ministre de la Santé, a salué l’initiative du congrès dont les thèmes, dira-t-il, sont en harmonie avec la politique sanitaire du Burkina Faso. Le présent congrès prend fin demain au Centre Nong-taaba de l’ABPAM. 

Pierre Tapsoba

Mahamadi Tiégna (Stagiaire)

Le congrès sur la cécité abordera les thèmes suivants :
 Politique et stratégie de lutte contre la cécité au Burkina Faso ;
 Chirurgie ambulatoire, stratégie avancée au Burkina Faso et retombées de l’action ABPAM-SHC sur le terrain ;

 Réadaptation des aveugles en milieu rural ;
 Pathologie oculaire et VIH/Sida ;
 Ophtalmologie privée en ville ;
 Lutte contre la cécité en milieu rural ;

 Education et postscolarisation des personnes handicapées visuelles. Il faut noter que des travaux de groupes sont prévus et porteront sur :
 Les maladies cécitantes et la prévention de la cécité ;
 la réadaptation des personnes aveugles en Afrique de l’Ouest ;

 la coopération internationale en faveur de la prévention de la cécité et la réadaptation des personnes aveugles ;
 les programmes nationaux de lutte contre la cécité et vision 2020 ;
 éducation et scolarisation des jeunes aveugles en Afrique de l’Ouest.

Observateur Paalga