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Dispensaire de Koko à Bobo : L’introuvable infirmière de garde

Publié le jeudi 13 octobre 2005 à 07h20min

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Cette histoire qui a irrité plus d’un patient est loin d’être considérée comme un banal fait divers. Elle traduit plutôt le laxisme qui prévaut au niveau administratif en général et particulièrement dans nos centres de santé où certains agents sont toujours inscrits...

...aux abonnés absents, même pendant les périodes de garde. Et c’est malheureusement le cas avec cet agent indélicat du dispensaire de Koko où des patients, las d’attendre pendant plus de deux heures, ont dû déserter les lieux, non sans laisser de trace.

S’il y a un corps de métier où certaines erreurs ne peuvent aucunement être tolérées, c’est bien la santé avec tout ce qu’elle comporte comme exigence.

La prestation de serment avant la prise de fonction traduit toute la noblesse de cette profession qui reste et demeure l’un des secteurs névralgiques du développement d’un pays. Au Burkina comme partout ailleurs, le problème de santé a toujours été au centre des préoccupations de nos gouvernants.

Et c’est d’ailleurs pourquoi des initiatives sont développées à tous les niveaux afin de rapprocher davantage les populations des structures de santé. Le dispensaire de Koko, de part sa situation géographique dans la ville de Sya, reste aujourd’hui l’un de ces centres les plus sollicités et qui ne désemplit pas de jour comme de nuit.

De nombreux patients y vont chaque jour soit pour des consultations soit pour suivre des traitements. Et pour bénéficier des services des agents du corps médical, les usagers de nos centres de santé sont souvent soumis à de longues attentes dues surtout au nombre élevé de malades.

Des patients qui n’ont pas d’autre choix que de prendre leur mal en patience en attendant leur tour pour paser devant le médecin ou l’infirmier traitant.

Le plus révoltant dans cette situation est que des patients en situation d’urgence se retrouvent abandonnés à eux-mêmes dans un service complètement désert et où l’on ne sait pratiquement pas à quel saint se vouer.

Un poste téléviseur emporté

C’est pourtant ce qu’il nous a été malheureusement donné de constater samedi dernier au dispensaire de Koko. Un premier groupe de patients, arrivés sur les lieux peu avant 20 heures, a en effet été désagréablement surpris de constater que les locaux étaient désespérément vides.

Le veilleur de nuit auprès de qui ils espéraient recueillir des informations sur la position de l’agent de garde était lui aussi introuvable. Seule une gamine âgée d’à peine 13 ans et habitant certainement dans les environs était là assise dans la salle en train de suivre la télé que l’infirmière de garde avait certainement mise en marche avant de s’éclipser.

Les visiteurs qui venaient à peine d’arriver croyaient qu’ils n’avaient juste que le temps de s’installer pour être reçus. Mais voilà que les minutes passent puis les heures sans qu’une blouse blanche n’apparaisse dans les couloirs.

Las d’attendre jusqu’après 22 heures, les patients dont le nombre ne cessait de croître vont finalement se décider à libérer les lieux. Ils prendront néanmoins le soin de rabattre la porte avant de s’en aller dans un autre centre beaucoup plus proche.

Et pour manifester sa colère, l’un des patients s’empara du poste téléviseur qu’il alla par la suite déposé auprès d’une autorité administrative après lui avoir bien évidemment raconté cette mésaventure. Mais depuis samedi, aucune réaction officielle de la part des responsables du dispensaire de Koko pour retrouver le poste téléviseur.

Ce qui à n’en pas douter aurait permis de comprendre le comportement indélicat de certains agents et aussi le calvaire des patients pendant certaines périodes de garde.

Visiblement ulcérés par cette absence, bon nombre de ces visiteurs attendent de connaître la suite à donner à cette affaire qui fait grand bruit à Sya, et même d’exprimer de vive voix leur indignation auprès de l’introuvable infirmière de garde.

Jonas A. Kaboré
L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 20 octobre 2005 à 10:06, par Somé Télesphore En réponse à : > Dispensaire de Koko à Bobo : L’introuvable infirmière de garde

    Cette histoire n’est pas seulement le propre du dispensaire de Kôkô. Tout ceci est à mettre au compte de l’impunité. Le dispensaire de Kôkô est en effet un centre stratégique de par sa position et sa relative accessibilité par rapport au CHUSS. Comment voulez vous que les malades puissent passer d’abord par le premier niveau de soin avant d’avoir recours au CHUSS si la nécessité de consulter un spécialiste s’imposait. C’est dommage que des comportements de ce genre puissent encore s’observer malgré les efforts que fournis le ministère de la santé et les responsables des districts pour l’amélioration des conditions de travail et surtout la motivatioon du personnel. Combien de formations sanitaires dans ce pays disposent d’un poste téléviseur pour accompagner les agents de garde pendant la nuit ? Ce poste téleviseur à coup sûr, a été acquis sur fond des contribuables et ces mêmes contribuables ne peuvent bénéficier à temps des services de ceux dont ils contribuent à améliorer les conditions de travail.
    Ce type de comportement est à bannir ; même le veilleur de nuit trouve le moyen de disparaître pendant ses heures de service. Où allons nous ? Que Dieu veille encore sur le bien public. Aurait-il été possible de se comporter ainsi dans une clinique privée ? je suis sûr que non ! Il nous reste encore beaucoup à faire pour NOUS inculquer des valeurs minimales de civisme, de respect de la chose publique.En attendant que les responsables du district 15 prennent leurs responsabilités pour ne pas être coupables de ce genre de comportements.
    Merci

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