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Etalons : Les leçons d’une élimination ?

Publié le mardi 11 octobre 2005 à 06h54min

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La sanction du terrain est tombée : les Etalons n’iront pas à la CAN2006. Eliminés pour la première fois à une phase finale de Coupe d’Afrique des nations, et ce depuis 1996, ils se doivent de se remettre en cause. Retour sur leur parcours.

Nous sommes le 5 juin 2004. Le stade du 4-Août de Ouagadougou jubile. L’unique but de Mamadou Zongo donnait le Burkina victorieux devant les Black Stars du Ghana. L’entraîneur Todorov, qui venait de remplacer Jean-Paul Rabier dont le contrat n’avait pas été renouvelé, enregistrait sa première victoire.

Ça commence bien pour les Etalons, jusqu’à cette date du 20 juin 2004 où un arbitre togolais fit la force au Burkina à Kinshasa en anéantissant les 2 buts de Amadou Touré et de Moumouni Dagano par ce penalty imaginaire de fin de match qui donne la victoire à la RDC (3-2). Les Etalons ne finissent pas de sécher leurs larmes quand les Bafana Bafana leur infligent une défaite à Johannesburg (2-0). C’était le 4 juillet 2004. Le deuxième match à domicile s’est joué le 4 septembre 2004 contre l’Ouganda.

Ce jour-là, Moumouni Dagano et Aziz Nikiéma donnent la victoire aux Etalons (2-0). Todorov et ses poulains feront par la suite un voyage infructueux à Praia où ce but matinal capverdien de la 6e mn ne sera jamais enlevé. Une défaite (0-1) qui coûta la place à l’entraîneur d’alors, Ivica Todorov, jugé en son temps trop bavard et "n’ayant pas une équipe type". Visiblement, la Fédération burkinabè de football n’avait pas digéré cette défaite.

Ainsi un "pompier" est vite sollicité : le Français Bernard Simondi qui n’avait jamais entraîné une équipe nationale. Son tout premier match sera encore contre le Cap Vert, le 27 mars 2006 au stade du 4 Août. C’était le match à ne pas perdre. Mais Bernard Simondi et ses hommes l’ont perdu, à domicile. Les Burkinabè avaient assisté à une défaite à domicile de leur équipe nationale il y avait déjà plus de 10 ans.

La honte est bue. Le "pompier" espère éteindre le feu à Kumasi le 5 juin 2005 face aux Black Stars. Tout commence bien ce jour-là avec ce but de Dagano. Mais, comme d’habitude, les Etalons préservent difficilement un acquis. Le Ghana prend finalement sa revanche (2-1). Tous les espoirs de qualification venaient de s’envoler. La victoire et la revanche contre la RDC (2-0) le 19 juin 2005 à Ouagadougou permet aux Etalons de se remettre à rêver. L’Afrique du Sud, en échouant à Ouaga par 1 but à 3 grâce à un doublé de Abdoulaye Cissé et à Yahia Kébé renforce le rêve des Etalons.

Il ne fallait donc pas perdre à Kampala lors du dernier match, le 8 octobre 2005. Non seulement les Etalons se devaient de gagner, mais aussi espérer qu’il n’y ait pas de nul entre l’Afrique du Sud et la RDC. Aucune de ces conditions n’a été remplie : le match Afrique du Sud-RDC se solde par un nul (2-2) à l’image de celui de Kampala Ouganda-Burkina. Les deux buts de Yahia Kébé devenus et de Florent Rouamba sont dès lors inutiles. Le vrai problème des Etalons est qu’ils n’ont pas su voyager : 4 défaites et un nul à l’extérieur, pour 4 victoires et une défaite à domicile.

Il manque la matière première dans notre football, même si de jeunes valeureux sont en train de monter. La formation à la base tant souhaitée doit davantage se renforcer.
Les Etalons ne seront pas à la CAN. Mauvaise ou bonne chose ? On sait seulement qu’ils n’ont jamais franchi le premier tour à une phase finale de CAN, sauf celle de 1998 que le Burkina a organisée (4e place). Ce temps de jachère sera, espérons-le, mis à profit pour mieux aguérir le potentiel présent.

Aziz Nikiéma, Florent Rouamba, Mady Panintiguiri, Enock Conombo et bien d’autres talents ont de beaux jours devant eux. Pourvu que le groupe soit conservé et que le travail se poursuive. Ainsi, on pourrait espérer goutter un jour aux fruits de la patience et du travail bien accompli.

Par Alexandre Le Grand ROUAMBA


Un lion dompté, de valeureux novices

Lions indomptables du Cameroun et Pharaons d’Egypte étaient à égalité (1-1) ce 8 octobre 2005, lorsque l’arbitre malien Konam Coulibaly a octroyé un penalty contesté par l’Egypte. Il ne restait plus que 30 secondes à jouer dans le temps additionnel.

Le public camerounais retient son souffle. Pierre Womé voit son tir échouer sur le montant gauche du portier égyptien. Fin du match. Le Cameroun venait de qualifier la Côte d’Ivoire au Mondial allemand tout en s’éliminant. Les Lions indomptables, peut-on le dire, se sont domptés eux-mêmes.

Ainsi, le Nigeria, le Cameroun et le Sénégal, qui étaient du rendez-vous nippo-coréen en 2002, resteront à la maison. Ils cèdent ainsi leurs places à de valeureux novices comme le Togo, l’Angola, la Côte d’Ivoire, le Ghana. Un seul ancien, la Tunisie, sera du rendez-vous allemand. Sauront-ils se comporter comme le Cameroun en 1990 ou le Sénégal en 2002 ? Wait and see.

A. L. G

Le Pays

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