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Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente », selon Dr Salifou Idani, historien

Publié le dimanche 6 décembre 2020 à 22h00min

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Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente », selon Dr Salifou Idani, historien

Dans une interview accordée à Lefaso.net, le mercredi 2 décembre 2020, Dr Salifou Idani, enseignant-chercheur en Histoire de l’Université Norbert Zongo de Koudougou et vice-président chargé de la recherche et de la coopération internationale à l’Université de Fada N’Gourma, énumère les avantages liés au redécoupage de la région de l’Est en trois régions, comme l’a promis Roch Marc Christian Kaboré lors de sa campagne électorale. L’occasion a été mise à profit pour aborder l’histoire de la conquête du Gulmu et son organisation administrative. Ce tour d’histoire permet de comprendre le point de vue de ceux qui estiment aujourd’hui que la région est délaissée, malgré ses potentialités économiques.

Lefaso.net : Le président Roch Marc Christian Kaboré, alors candidat à sa propre succession et réélu après le double scrutin du 22 novembre dernier, a lors de son meeting de campagne, le 7 novembre 2020 à Fada N’Gourma promis que s’il est réélu pour un second mandat, il va procéder au redécoupage de la région de l’Est pour un meilleur renforcement de l’administration. En quoi cette proposition est-elle pertinente selon vous ?

Dr Salifou Idani : Je voudrais rappeler que cette proposition est contenue dans un mémorandum qui a été réalisé et largement diffusé depuis quelques années. La promesse du chef de l’Etat est très pertinente pour plusieurs raisons. En effet, la région est très vaste avec près de 50 000 km2 soit 17% du territoire national, le maillage administratif et sécuritaire est très faible par rapport à ce que nous constatons en franchissant une frontière et la région occupe une position stratégique car elle s’ouvre sur trois frontières (Benin, Niger et Togo).

Depuis la création des régions, tous les programmes et projets de développement sont centrés sur celles-ci et les épicentres de pilotages sont les chefs-lieux de région, ce qui favorise une amorce de développement. A titre d’exemple, nous rappelons qu’à la création de la Haute-Volta en 1919, il y avait entre autres le cercle du Mossi, chef-lieu Ouagadougou et celui du Gourma, chef-lieu Fada N’Gourma. De nos jours, cet ancien cercle de Ouagadougou est subdivisé en 7 régions administratives tandis que l’ex-cercle du Gourma correspond à la seule région de l’Est moins les départements de Comin-Yanga, Soudougui et Yondé qui sont de nos jours rattachés à la province du Koulpélogo au Centre-Est.

Lefaso.net : Quels peuvent être les enjeux socio-politique, économique et sécuritaire d’une telle décision ?

Dr Salifou Idani : Les principaux enjeux peuvent être déclinés en un maillage administratif et sécuritaire très important qui va mettre en confiance les populations et permettre notamment à celles des zones frontalières de se reconnaître Burkinabè, parce qu’il y aura un rapprochement sensible de l’administration des administrés. De plus, les chefs-lieux des deux (2) nouvelles régions bénéficieraient des avantages liés à leur nouveau statut notamment les Universités, les Centres Hospitalier régionaux (CHR), les lycées scientifiques et professionnels sans oublier les différentes directions régionales, les projets et programmes spécifiques de développement qui seront implantés, etc.

Enfin, l’organisation des fêtes de l’Indépendance dans les nouveaux chefs-lieux de région favorisera la création de nouveaux pools de développement dans cette partie du pays. Au regard des investissements massifs qui seront faits, il est évident que la création de ces nouvelles régions favorisera une répartition rationnelle des biens et services destinés aux populations sur l’ensemble du territoire national. Les déséquilibres constatés çà et là seront corrigés au fil des années.

Lefaso.net : Sur le plan administratif, comment cela peut-il se faire sans incident entre les quatre provinces qui composent la région ?

Dr Salifou Idani : En réalité, les populations attendent un tel découpage de la région de l’Est car il n’entame en rien l’unité culturelle du Gulmu qui va au-delà des frontières nationales (Bénin, Niger et Togo). Le maillage administratif et sécuritaire sera une réalité car de nouvelles provinces et communes seront certainement créées sur la base de propositions objectives des structures compétentes du ministère en charge de l’Administration territoriales et ce, dans le seul but d’assurer la sécurité et le rapprochement de l’administration des administrés. En tous les cas, il y a un adage qui dit que la nature à horreur du vide.

Lefaso.net : A quand remonte la conquête du Gulmu et son organisation administrative ?

Dr Salifou Idani : Pour revenir à votre question, je dirai que l’occupation du Gulmu est partie de la signature du Traité de protectorat entre le Commandant Decoeur, représentant la France, et le roi Bancandé (Bantchandé) le 20 janvier 1895 à Diabo. L’occupation effective quant à elle est intervenue le 5 février 1897 avec la bataille du Jakpantugu qui a vu la défaite du Jakpanbado Yuabili (chef de Diapangou) le plus grand résistant à la pénétration coloniale dans cette région. Ce dernier, pour échapper à sa capture par les troupes coloniales conduites par le capitaine Baud, a préféré se suicider à Souloungou (province actuelle de la Gnagna), le 26 février 1897. Du reste le rapport de conquête réalisé par le capitaine Vermeersch le 29 mai 1897 à Madjaori détaille les péripéties de cette occupation coloniale.

Lefaso.net : Donnez-nous quelques rappels historiques de l’Est durant la période coloniale ?

Dr Salifou Idani : Suite à la victoire des troupes coloniales, le capitaine Baud est nommé résident de France en 1897 à Fada N’Gourma et cette circonscription est rattachée à la colonie du Dahomey (actuel Bénin). Par la suite ce territoire sera érigé en cercle du Gourma. A partir de 1907, cette circonscription administrative intègre le groupe des cercles civils de la colonie du Haut-Sénégal-Niger dont la capitale est Bamako. En 1919, date de la création de la colonie de Haute-Volta dont le territoire s’étend jusqu’au fleuve Niger qui forme la limite naturelle avec la colonie du Niger. En 1927, certaines parties des cercles de Dori et Say dans lesquels il y avait un important peuplement gulmance (du Gourmantché) ont été rattachées au Niger. Les arguments ethniques du colonisateur semblent l’avoir emporté pour reconstituer des allégeances historiques anciennes.

En 1932, avec la suppression de la Haute-Volta, le cercle de Fada N’Gourma est rattaché à la colonie du Niger. Dans cette colonie, le pays gulmance était appelé le « Niger utile » au regard des énormes potentialités quelle regorge par rapport aux autres régions de la colonie du Niger. Les autorités coloniales nigériennes accordaient une place de choix au Gourma et à son roi. En effet, le roi Simadoali bénéficiait des avantages qu’il n’avait pas en Haute-Volta, raison pour laquelle il s’opposa d’abord au projet de reconstitution de la Haute-Volta en 1947. A noter toutefois que les autorités coloniales, maîtres du jeu politique à cette période, avaient pris la décision irréversible de rétablir la Haute-Volta dans ses limites de 1932.

Toutefois, des alliés de Simadoali, notamment des chefs de canton, ont plaidé auprès du roi pour le retour à la Haute-Volta auprès des Mossé avec lesquels ils ont une histoire commune. Simadoali finira par entendre raison non sans avoir souhaité dans une lettre au gouvernement français datée du 18 mai 1947 que son pays ne soit pas le parent pauvre de la Haute-Volta reconstituée. Il a été soutenu dans son refus par le Gouverneur du Niger Jacques Gosselin qui voyait le Gulmu comme le levier pour le développement et l’autosuffisance alimentaire de son territoire.

Lefaso.net : Quelles ont été les grands projets de communication, de production hydroélectrique et ceux actuels de chemins de fer à l’époque ?

Dr Salifou Idani : En ce qui concerne les voies de communication sous la colonisation, on peut noter :

La route fédérale réalisée sous la colonisation et restée en l’état jusqu’en 1978 avant de voir le démarrage du bitumage de la portion Koupéla-Fada-frontière du Niger avec en sus une déviation qui prive le Département de Diabo d’une voie bitumée alors que pour la construction de cette route fédérale, les populations de Diabo ont grandement contribué à sa réalisation.

Le chemin de fer, notamment la Régie Abidjan Niger (RAN), devrait après Ouagadougou être prolongé au Niger en passant par Fada N’Gourma suivant le tracé de la route fédérale. Mais la découverte des gisements de manganèse à Tambao et du calcaire à Tin-rhassan a amené les autorités voltaïques à dévier le projet de ce chemin fer en direction de Tambao pour le transport du minerai vers le port d’Abidjan et son prolongement à Niamey en passant Tera (Niger).

De nos jours il y a des projets de chemin de fer qui peuvent concerner la région de l’Est. Il sagit du rail qui reliera Ouagadougou-Zorgho-Koupéla-Fada N’Gourma-Pama frontière du Togo (367 km). Il est porté par le Conseil de l’Entente et de l’itinéraire Ouagadougou-Manga-Tenkodogo-Zabré-Pô frontière du Ghana (320 km). Projet porté par la CEDEAO. La jonction de ces deux projets à Fada N’Gourma et leur prolongement au Niger et au Benin qui est à un jet de pierre du Nigeria, fera du chef-lieu de la région de l’Est une plaque tournante en matière de transport ferroviaire. Ce type de projets communautaires est très bénéfique pour l’ensemble des populations ouest-africaines. Toujours dans le chapitre des voies de communication, il y a également lieu de transformer l’aérodrome de Fada N’Gourma en un aéroport à même de recevoir de gros porteurs.

Pour ce qui est de l’énergie, à la découverte du site du barrage de la Kompienga autour des années 70, les économistes avaient trouvé que la production était juste pour alimenter les localités de la région notamment l’exploitation du gisement de phosphate. Entre temps, en 1973, il y a eu la guerre du Kippour entre Israéliens et Arabes entrainant le premier choc pétrolier faisant passer le prix du baril de pétrole de 3 dollars à près de 12 dollars. Cette flambée des prix du pétrole amena les autorités de l’époque à s’intéresser au projet Kompienga. En ce moment, les économistes ont jugé que la production électrique de Kompienga devenait rentable, tout en précisant qu’elle ne pouvait couvrir que 50% des besoins énergétiques de la capitale. Donc, il n’était pas question d’envisager l’électrification des villes comme Fada et même Pama qui se trouve à un jet de pierre du barrage.

Lefaso.net : Quel plaidoyer proposerez-vous en termes d’appuis conséquents pour un développement rapide de l’Université de Fada N’Gourma ?

Dr Salifou Idani : A ce sujet, je mène des plaidoyers pour un développement accéléré de l’université de Fada N’Gourma, le seul temple du savoir de l’Est Burkina qui fait prêt de 50 000 km2 avec de longues distances à parcourir d’un point à l’autre. Voyez-vous, sous la colonisation, l’administration avait imaginé trois régions naturelles avec comme épicentres Ouagadougou pour le Grand-Centre, Bobo-Dioulasso pour le Grand-Ouest et Fada N’Gourma pour le Grand-Est.

Ce système de gouvernance a prévalu même après l’Indépendance en 1960 dans l’objectif d’offrir de manière rationnelle et équitable les biens et services des citoyens. A titre illustratif, pour le Grand-Est, Fada N’Gourma abritait les structures dont les compétences territoriales s’étendaient sur les régions administratives actuelles de l’Est et du Centre-Est, du Sahel et la province du Ganzourgou du Plateau-central. Dans cette logique la ville de Fada N’gourma devrait abriter toutes les filières de formation comme celles qui existent à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso dans le souci de préserver un équilibre dans la répartition rationnelle des biens et services sociaux comme l’éducation.

A l’université de Fada N’Gourma jusqu’en 2019, il n’y avait que deux filières à savoir le Génie minier et le Génie civil réservées au BAC scientifique. Imaginez un bachelier de Logobou environ 250 km à l’Est du chef-lieu de la région qui ne peut pas trouver une filière d’orientation à l’université de Fada N’Gourma. Que deviendra-t-il à un moment où la prise en charge d’un étudiant n’est plus à la portée de beaucoup de citoyens ? Nous plaidons pour un investissement massif pour doter cette institution d’enseignement supérieur en infrastructures et équipements pédagogiques et en ressources humaines. Du reste des experts ont, au regard de la position stratégique de la ville de Fada N’Gourma, souligné qu’en faisant monter en puissance l’université de cette ville, elle pourra contribuer à désengorger les autres institutions publiques d’enseignement et de recherche du pays et juguler un tant soit peu les problèmes que connaît notre système éducatif au niveau de l’Enseignement supérieur.

Les forces vives de la région attendent impatiemment l’ouverture de l’Institut supérieur des Sciences de la Santé bloqué au motif que le plateau technique du Centre Hospitalier Universitaire (CHR) est inadapté. Nous savons tous que c’est à partir de la troisième année que les étudiants en médecine font leur stage dans les centres hospitaliers.

A ce sujet, le Président du Faso a dit devant les forces vives de la région le 7 novembre dernier que la construction du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) sera bientôt une réalité. Il y a lieu donc d’opérationnaliser l’Ecole de médecine qui dispose déjà d’un arrêté de création signé du ministre en charge de l’Enseignement supérieur, des curricula et de parcours validés par de grands professeurs de médecine de notre pays. En outre, le CHR de Tenkodogo devrait être mis à contribution pour accueillir les étudiants de médecine de l’université de Fada N’Gourma. Si cette faculté devenait opérationnelle, elle contribuerait grandement à la prise en charge non seulement des patients du Grand-Est du Burkina Faso mais également ceux des pays voisins dont nous partageons la même histoire et culture.

Entretien réalisé par Soumaïla SANA
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 6 décembre 2020 à 14:47, par HUG En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente... », selon Dr Salifou Idani, historien

    on croise les mains et on attend.On na pas besoin de creer des regions pour qu il y ait developpement.

    • Le 6 décembre 2020 à 19:36, par L’artiste En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente... », selon Dr Salifou Idani, historien

      Mon frère, peut être que vous n’êtes pas dans votre domaine d’activités et cela vous fait faire ce genre d’affirmation. Il serait bon pour vous de vous renseigner plus car la création d’une nouvelle entité administrative a toujours un impact sur une localité si l’intention n’est pas de sucer économiquement les populations. En attendant, les localités transformées en Chef-lieu de Region au Burkina on connu un développement certain. C’est tellement évident et palpable, mon frère !

  • Le 6 décembre 2020 à 16:49, par Toguyeni Harouna En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente... », selon Dr Salifou Idani, historien

    Dr Idani.

    Excellent plaidoyer et rappel historique. Le découpage du Gulmu en trois régions ne peut-être que bénéfique pour les populations.
    Félicitations

  • Le 6 décembre 2020 à 17:38, par DERA Adama En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente... », selon Dr Salifou Idani, historien

    Quelles seraient les nouvelles régions avec leurs emprises ?

  • Le 6 décembre 2020 à 19:55, par @@gog En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente... », selon Dr Salifou Idani, historien

    Dr IDANI est un promotionnaire depuis les années 1982 lorsque nous avions été recrutés pour le compte du ministère de l’éducation nationale .Il a fait belle carrière et je le félicite .Parlant du redéoupage de l’Est en trois régions, j’admire sa riche production.l’historique du Gulmu en lien avec les tracés de chemins de fer sont dignes d’intérêt. Egalement je partage la pertinence de la décision du Chef de l’Etat de faire de l’Est un pôle économique.

  • Le 6 décembre 2020 à 19:56, par Lompo Djasss En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente... », selon Dr Salifou Idani, historien

    Waouh très cool, c’est une bonne initiative de la part de son Excellence , vraiment le découpage va faire grandir la région

  • Le 6 décembre 2020 à 20:01, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente... », selon Dr Salifou Idani, historien

    Bravo !

    Il était plus que temps de s’attaquer à ce problème. La région de l’Est, composée de 5 provinces (Gnagna, Komandjari, Gourma, Kompienga et Tapoa) toutes plus étendues les unes que les autres n’est vraiment pas un exemple de bonne gestion territoriale.

    De façon grossière, on peut effectivement envisager la refonte des cinq (5) provinces et leur redécoupage en sept (7) à neuf (9) provinces et trois régions de deux (2) à trois (3) provinces chacune. Les localités de Kantchari et d’Arli venant s’ajouter à Bogandé, Fada N’Gourma, Gayéri, Diapaga et Pama comme chefs lieux de provinces "évidentes".

    On aurait alors Fada, Bogandé et Diapaga comme chefs lieux de régions. Le problème qui demeure, c’est la « zone grise » située entre Sebba, Bogandé, Fada et Kantchari où sur des centaines de kilomètres il n’y a pas de grande localité alors qu’il y a une longue frontière. A moins de forcer ériger une ou deux villes pas très peuplées en chefs lieux et les équiper vite et bien, nous risquons de ne pas finir le travail.

    Mais il n’y a pas que l’Est qui ait ce problème. Pendant qu’on y est, pourquoi ne pas redécouper les quatre (4) provinces de la région du sahel en six provinces et la diviser en deux régions pour mieux quadriller la zone et « rapprocher l’administration de l’administré » ?

    Là également, la localité d’Arbinda est un chef de lieu de province tout indiqué. Mais pour l’autre nouvelle province, il y a encore une « zone grise » entre Dori, Sebba et Kaya que d’ailleurs les terroristes exploitent. A moins d’aller jusqu’à Barsalogo pour créer une province aux confluents du Sanematenga, du Namentaga et du Seno ?

    Un nouveau Burkina donc, avec 48 à 51 provinces et 15 à 16 régions. Mais le plus gros problème de ces redécoupages, c’est bien sûr l’aspect politique. Qui dit nouvelles provinces dit nouveaux députés, et l’assemblée nationale risque de passer de 127 à 138 députés. Si on veut contenir le fameux « train de vie de l’état », il faudra faire des « économies », c’est-à-dire réduire la liste nationale et peut être fusionner des provinces ailleurs.

    On imagine la joie des ressortissants des nouvelles entités, mais aussi le tollé pour ceux dont les provinces pourraient faire l’objet de fusion. Sans compter les accusations de choix politiciens du nouveau découpage qui ne manquerons pas. Mais il faut le courage politique de faire le nécessaire.

    Ça tombe bien, le président n’a pas le souci de se faire réélire, il peut se permettre des choses !

    P.S. : Les quatre plus grandes provinces du pays étaient la Sissili, la Comoé, Le Gourma et la Tapoa. Le problème de la Sissili a été réglé avec la création du Ziro. Celui du Gourma et de la Tapoa seront réglés avec ce nouveau découpage. Mais malgré la création de la Léraba, la Comoé reste un (trop) gros morceau où des gens sont à des centaines de kilomètres de leur chef lieu. Et si, en « même temps »…

    Mais je n’ai rien dit, hein !

  • Le 6 décembre 2020 à 20:13, par A qui la faute ? En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente... », selon Dr Salifou Idani, historien

    C’est très intéressant pour les hauts fonctionnaires car ça fait 2 gouverneurs de plus avec leur cohorte de parasites et de voitures de services.
    Est-ce que le Burkina avant les régions est plus solidaire, ou plus efficace administrativement ? On fait toujours les passeports dans un quartier de Ouaga.
    Si ça peut résoudre le problème de sécurité ou améliorer quoi que ce soit, ça n’a pas de prix. Sinon bon appétit simplement aux heureux élus

  • Le 6 décembre 2020 à 20:38, par moctar En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente... », selon Dr Salifou Idani, historien

    en voulant fuir les querelles de chefferie, le clanisme et tribalisme va nous rattraper. C’est la pire des betises que de couper la region en 3 sous régions

  • Le 6 décembre 2020 à 21:32, par Le Vigilent En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente... », selon Dr Salifou Idani, historien

    C’est une très bonne chose que de découper le Gourmand en trois régions. J’imagine que les deux nouvelles régions auront pour capitale Bogande et Diapaga !
    Il faudra voir aussi le cas du Sahel qui ne sera pas facile à gérer en ses aspects territorial et surtout socio-culturel.

  • Le 6 décembre 2020 à 23:11, par Africa En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente... », selon Dr Salifou Idani, historien

    L’argument de Dr Idani selon lequel les populations des zones frontalières se sentiront eux aussi Burkinabè est pertinent. Car, le découpage actuel du pays en régions sème des veilléités ethno- régionalistes qui plombent le sentiment d’appartenance à une entité nationale une et indivisible. En effet, sur les 13 chefs-lieux de régions, 7 sont situés sur le plateau mossi dont 5 sont à moins de 100kms de la capitale. Et c’est dans ces lieux que se concentre désormais l’essentiel de la politique nationale d’aménagement du territoire : universités, CHR, centres d’excellence de formation, infrastructures de base (eau, électricité, voiries urbaines, etc ; etc).
    Pendant ce temps, des zones frontalières comme la Tapoa et toute la partie Sud du pays attendent, les uns résignés, les autres révoltés. En effet, Comment comprendre que dans le coupage actuel il n’existe pas de région Sud ? Et donc, pas de capitale régionale au Sud du pays. Le Nahouri est rattaché à Manga pour créer le Centre- Sud, la Sissili et le Ziro rattachés à Koudougou pour créer le Centre-Ouest,, le Ioba rattaché à Gaoua pour faire le Sud-Ouest.
    Le Président du Faso a vu juste en promettant un rédécoupage dans le Giurma. Mon souhait est qu’il fasse une revue globale de l’organisation administrative du pays en vue de corriger ces insuffisances qui ne sont pas de nature à rendre la fierté à chaque citoyen de se sentir dans un Burkina uni et unique. Si la Région des Cascades n’est constituée que de deux provinces pour des raisons stratégiques et géopolitiques, cela peut se concevoir aussi dans d’autres contrées du pays telles celles citées plus haut. Une ville historique comme Léo mérite aussi de bénéficier des infrastructures d’une capitale régionale au profit des populations frontalières, obligées souvent de passer la frontière pour bénéficier de la générosité légendaire du Ghana envers celles- ci. N’attendons pas que ça dégénère avant d’intervenir. La gestion des frontières passe aussi par là.

    • Le 7 décembre 2020 à 12:39, par @@GOG En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente... », selon Dr Salifou Idani, historien

      Pour des raisons politiques au temps de l’autre, l’administration au temps du Député Mahama Sawadogo,paix à son âme , a rattaché politiquement et siniquement le Kouwéogo au plateau central.Le redécoupage en question pourra ramener ladite province dans la région du centre-ouest . Dans la même optique digne de Machiavel, la province du passorê ,une province rattachée jadis à Koudougou a été également ,politiquement et maladroitement rattachée au nord.Il est temps de recréer l’union sacrée des ressortissants de ces dites localités en raison de la culture qui y prévaut .Nous sommes nés ensemble dans ces localités et il n’est pas normal de nous séparer.

  • Le 7 décembre 2020 à 06:42, par MonOpinion En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente », selon Dr Salifou Idani, historien

    “La Boucle du Mouhoun est aussi trop grande, tres peuplee, avec de nombreuses potentialites comme celle de l’Est. D’une pierre, il faut faire deux coups en scindant aussi la Boucle du Mouhoun en 3 Regions. Les arguments pour justifier cela sont legion.

  • Le 7 décembre 2020 à 07:50, par Manitu En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente », selon Dr Salifou Idani, historien

    Merci au Président d’avoir ramené la question. Il faut d’abord dire que c’était déjà dans son programme de 2015 et qu’il n’en a pas parlé du tout pendant tout son mandat, tout comme il a oublié la question de la constitution, etc.

    Pour en revenir au sujet, je pense que le fait de se concentrer sur l’Est et le Sahel ne suffit pas. Il faut une remise à plat total, supprimer des régions artificielles comme le plateau central, réorganiser les vastes zones difficile à administrer comme la BDM, l’Est, le Sahel, reconcilier les peuples avec les alliances ethniques et enfin permettre l’administration au niveau local par des élus et non des personnes nommées. Soit on est en démocratie, soit on ne l’est pas.

  • Le 7 décembre 2020 à 08:39, par Issiaka Zongo En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente », selon Dr Salifou Idani, historien

    Le découpage du territoire en région est une question d’aménagement du territoire et non une question d’histoire. Par conséquent, le découpage obéit à des critères qui vont au-delà des réalités historiques et de peuplement. La grande taille de la région de l’Est n’est pas la raison des problèmes qu’elle connait. Il faut éviter les raccourcis en pensant que c’est en cassant le thermomètre qu’on fera baisser la fièvre. Il faut une bonne vision pour le développement de nos régions et partant, de notre pays.

  • Le 7 décembre 2020 à 11:13, par caca En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente », selon Dr Salifou Idani, historien

    Je ne vois aucun intérêt concernant la promesse présidentielle de Rock de faire trois régions dans l’est du Burkina. Même si le récit historique nous renseigne le bien fonder de l’affaire, c’est une initiative mensongère et coûteuse. Le développement d’un pays ne dépend pas des recoupages administratives, mais la capacité des gouvernants à créer des pôles de croissance selon la richesse naturelle. Aucune région du Burkina ne d’ailleurs pas mieux développée que l’autre. Même Ouagadougou comme capitale, il demeure beaucoup de choses à faire. Il faudrait plutôt revoir l’organisation de la fête tournante du 11 décembre. Si on pense que cette fête nationale permette d’investir dans la région, il faut après Ziniaré refaire Fada et y mettre 200 milliards pour construire une université régionale digne de la région. Au Burkina, le problème est plutôt le manque de vision des ministères et le manque de budget conséquent. Il y a des ministères qui ne sont représentés dans les régions.

  • Le 7 décembre 2020 à 11:40, par NAKORBA En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente », selon Dr Salifou Idani, historien

    Le redécoupage est nécessaire et vraiment indispensable pour certaines actuelles régions trop vastes. Mais faire ce travail demande assez de moyens financiers, techniques et logistiques. Son excellence Monsieur le Président du Faso vise commencer avec la région de l’Est, c’est déjà une excellente idée. Il faut bien sûr qu’on commence à résoudre les problèmes territoriaux les uns après les autres... Le faire d’une manière simultanée serait du suicide !! Félicitations à notre président !!

  • Le 7 décembre 2020 à 12:17, par Verité En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente », selon Dr Salifou Idani, historien

    Logique pour logique, il faudra dans ce cas rattacher la zone Moore - phone (Diabo, Tibga, Diapangou) qui constituera une nouvelle province à la Région du Centre Est. Ceux ci se sentiraient mieux. Et aussi que toutes les autres régions du Burkina sur la base de cette logique de raisonnement demandent des redécoupages.
    J’estime que les arguments développées pour soutenir cette idée de recoupage de la région en trois peuvent trouver leurs réponses dans les communes. Il s’agit plus d’un problème de financement de la zone plutôt qu’un problème de gouvernance administrative. Noter qu’il faudra eouvrer à développer les communes plutôt que de chercher à s’égarer davantage.

  • Le 7 décembre 2020 à 12:17, par Le Sourouvien En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente », selon Dr Salifou Idani, historien

    Bien vu Internaute MonOpinion . Effectivement ,s’il y a bien une autre région qui mérite un nouveau découpage, c’est bien la BOUCLE DU MOUHOUN . Et le découpage de cette région en QUATRE nouvelles régions de dégage aisément et ne donnera pas lieu à des tiraillements entre les populations . En quatre régions c’est très simple et sa donnera les chefs lieux de région suivante : BOROMO ,DEDOUGOU, NOUNA ,TOUGAN ( ancien grand SOUROU ) . Il était d’ailleurs prévu en 2013 ou 2014 , la création de nouvelles communes sous l’ancien ,régime quand le MATD était dirigé par Monsieur Jérôme BOUGOUMA . Et cela avait donné lieu à des consultations avec les populations des différentes communes . Il suffit de ressortir et d’actualiser les anciennes demandes d’érection de gros villages en communes rurales ,de grosses communes en chefs lieux de nouvelles provinces ,pour mieux délimiter les nouvelles régions à créer, pas seulement à l’EST mais également dans les Régions de la BOUCLE DU MOUHOUN, et du SAHEL et même du HOUET ,car ORODARA pourrait aussi être un chef lieu de Région. Tant qu’à faire ,réorganisons donc convenablement tout notre territoire national , au regard des nouveaux défis et enjeux auxquels notre pays doit s’adapter pour mieux les maitriser ,tout en mettant en œuvre, une politique de développement équitable et équilibrée ,harmonieux qui renforce l’Unité ,et la Cohésion nationales et le Vivre -ensemble.

  • Le 7 décembre 2020 à 13:43, par Le Républicain En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente », selon Dr Salifou Idani, historien

    S’il doit avoir un redécoupage, je pense que ça doit se faire sur la bases de critères techniques pour que toutes les régions qui remplissent ces critères bénéficient aussi de redécoupage. c’est le chemin à suivre pour l’adhésion des populations
    En principe dans un Etat qui se respecte, quand il y a un problème, quelque soit sa nature, on recherche des solutions sans arrières pensées politiques.
    S’il s’avère que la région de l’Est ou tout autre région a des problèmes, ça doit être traiter dans ce esprit.
    Depuis 2012, il y a un problème politique car les circonscriptions électorales ne sont pas équitablement représenter à l’Assemblée National au regard de leur démographie. La création de nouvelles régions et peut être de nouvelles communes créera assez de problèmes si on n’y prend garde.

  • Le 7 décembre 2020 à 15:08, par Limari Yves Marius TINDANO En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente », selon Dr Salifou Idani, historien

    Vraiment un très bon projet pour région.que ce redécoupage se fasse vite car nous en avons besoin.merci au Docteur Idani pour cet éclairage.

  • Le 7 décembre 2020 à 21:31, par BELEM Y. En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente », selon Dr Salifou Idani, historien

    Dr IDANI,
    Je ne saurai que partager cette analyse brillante que vous venez de nous partager. Certains vont chercher à critiquer, mais tout compte fait c’est ce dont l’Est a besoin actuellement. Vous savez bien ce que vous dites. N’attendez pas que des analystes européens sur leur plateaux abordent le sujet avant de croire.
    Félicitation Dr, c’est ce dont on attend des professeurs.

  • Le 8 décembre 2020 à 21:40, par GAMBO En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente », selon Dr Salifou Idani, historien

    Bonjour à tous.ma proposition est la suivante :
    - 19 régions ( chef lieu : Diapaga, Bogandé, Fada, Dori, Djibo, Tenkodogo, Kaya, Ziniaré, Ouaga, Koudougou, Ouahigouya, Léo, Tougan, Dédougou, Nouna, Bobo, Orodara, Banfora et Gaoua ;
    - 75 provinces et 500 communes.
    Je propose également la suppression des préfectures et la nomination du Secrétaire Généraux des mairies comme représentants de l’Etat cumulativement avec leur mission actuelle.

  • Le 9 février 2021 à 09:20, par OUOBA Japhet En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente », selon Dr Salifou Idani, historien

    L’idée est la bienvenue ,et merci infiniment au Dr Idani pour tous ces efforts,nous restons à l’écoute voir la réaction de l’Etat .

  • Le 29 mars 2021 à 15:54, par SORGHO DÉNIS En réponse à : Redécoupage de l’Est en trois régions : « La promesse de Roch Kaboré est très pertinente », selon Dr Salifou Idani, historien

    Bonjour , très bonne idée de la part de Monsieur le Président

    Je voudrais suggérer le redécoupage de la région de l’Est en 3 régions (chefs lieu :Fada, Bogandé, Diapaga ).
    Si possible celle la région du Centre Est en 2 Régions :
    La région de zoungratenga (3 provinces)
    _zoungratenga : Tenkodogo
    - kouritenga :koupela
    - koulpelgo :Ouargaye.
    Et la région du Boulgou (3provinces)
    - Garango
    - zabre
    - bousma.

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