Philippe Ezri, fondateur de Planète Champion : "Le Centre risque de fermer en juillet"
Le fondateur du centre de football Planète champion
international, Philippe Ezri, a rencontré la presse le 6 octobre
2005 au siège dudit centre. Outre le bilan sportif et social des 10
ans, Philippe Ezri a confié qu’il fermerait le centre si ses
prévisions ne sont satisfaites.
Planète champion risque de fermer. C’est ce qu’a laissé
entendre le fondateur Philippe Ezri lors d’un point de presse
tenu le 6 octobre au siège de Planète champion international.
Visiblement déçu, M. Ezri clame tout haut : "Je veux un
continuateur. Mais pas sous n’importe quelle condition : "Ce
continuateur doit s’engager formellement et par écrit
financièrement à gérer le centre pendant 3 ans".
En clair, celui
qui se sentirait intéressé par cette offre, Burkinabè, Africain ou
Européen, doit pouvoir déposer une caution bancaire de 300
millions de FCFA. Planète champion occasionne des
dépenses mensuelles de l’ordre de 6 à 7 millions de FCFA et
annuelles de 100 millions de FCFA.
En plus de cet engagement
financier, le continuateur devra pouvoir garder les 20 personnes
de l’administration et les 23 pensionnaires.
Philippe Ezri se
donne comme délai fin juillet 2006 pour voir s’il fermera ou pas
(au cas où il n’y a pas de continuateur). Parmi les éventuels
continuateurs, on note le club de Fribourg en Allemagne,
Grenoble, et Jean-Marc Guilloux qui avait en charge les
Académiciens de l’ASEC d’Abidjan. Philippe Ezri pense-t-il
vraiment que quelqu’un accepterait de continuer avec ce centre ?
Il répond sans ambages. "Non".
Tout en atténuant
immédiatement : "On va se battre pour qu’il y ait un continuateur".
Créé en 1995, Planète champion a fait beaucoup de bonheur
au football burkinabè. En attestent les CAN cadettes de 1999,
2001 et le mondial cadet de 1999 et 2001 où 7 à 12 joueurs du
centre faisaient partie de l’effectif (avec entraîneurs et médecins)
qui a été 2 fois vice-champion d’Afrique, deux fois mondialitses
avec une 3e place mondiale au finish.
Ce centre, selon Ezri est d’abord une famille, sociale ; un centre
déficitaire qui atteste que son premier but n’est pas lucratif.
"L’aspect humain passa avant toute autre chose", lance le
fondateur.
De grands noms sont sortis de Planète champion : Aziz
Nikiéma, Ousséni Zongo, Lamine Traoré, Ennock Conombo,
Soumaïla Tassembedo, Boureima Maïga, etc. Mais voilà que le
géniteur est au bord du désarroi. Les joueurs de Planète
champion prêtés aux clubs Burkinabè ne lui procurent rien,
avoue M. Ezri.
Et au Commandant Paul Tondé, président du club
Planète champion de rappeler l’interdiction de Planète d’accéder
en D1. "La FBF ne nous avait jamais signifié qu’on ne monterait
pas.
D’une part, elle reconnait son tort , d’autre part, elle refuse
de le réparer", martèle-t-il non sans amertume.
La dernière note heureuse lors de ce point de presse est ce
transfert que Planète champion vient d’obtenir pour un de ses
jeunes pensionnaires, Alain Traoré (à peine 18 ans). Milieu
offensif, il intégrera la semaine prochaine Auxerre en France.
Guy Roux devrait descendre à Ouagadougou pour parapher le
contrat, mais sur conseil de son médecin, apprend-on, il fut
représenté : un talent qui fait donc déplacer Auxerre à Ouaga
pour un engagement devant la famille du jeune Alain.
Chacun doit faire quelque chose pour sauver ce centre qui aura
permis au football Burkinabè de collectionner ses plus grandes
performances. C’est le moment aujourd’hui. Demain sera trop
tard.
Alexandre Le Grand ROUAMBA
Le Pays