Sit-in à l’hôpital Yalgado : Un accord trouvé, mais si rien de concret n’est fait d’ici là, le syndicat promet de sortir
Pour exprimer leur ras-le-bol face aux difficiles conditions de travail auxquels ils sont confrontés, les membres de la sous-section du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale du Centre hospitalier universitaire-Yalgado Ouédraogo (SYNTSHA du CHU-YO), avaient en projet la tenue d’un sit-in les 12 et 13 novembre 2020. Finalement, ils ont trouvé des motifs de conciliation avec la direction générale de l’hôpital, ce qui les a amenés à sursoir au mot d’ordre initialement annoncé.
De l’avis de la sous-section SYNTSHA du CHU-YO, le 1er hôpital du Burkina n’est plus que l’ombre de lui-même. En effet, le syndicat affirme que les services manquent de tout y compris parfois du minimum, rendant difficile voire impossible la prise en charge des malades. Aussi, les capacités d’accueil sont dépassées si bien que le personnel soignant se voit obligé d’hospitaliser les malades, surtout en situation d’urgence, dans les couloirs et à même le sol.
A cela s’ajoutent les pannes fréquentes d’équipements comme le scanner, les ruptures des consommables et des réactifs. "Aujourd’hui, tous les services fonctionnent au ralenti du fait de la volonté des travailleurs qui caracolent autant que possible pour soigner les populations, sinon le CHU-YO devrait être fermé. Nous pensons que pour gérer les vies humaines en matière de santé, il faut disposer de moyens adéquats. Ce n’est vraiment pas le domaine où il faut bricoler", constate amèrement le syndicat.
Le personnel soignant n’est pas non plus épargné par les difficultés. Le syndicat soutient que l’accès au parking est laborieux pour entrer ou sortir du centre hospitalier, les salles de garde sont restreintes avec insuffisance de lits, de matelas pour le repos des travailleurs et les climatiseurs manquent ou sont en panne, sans compter l’absence de toilettes dans certains services.
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En plus, "la gestion des carrières des agents n’est pas satisfaisante et contribue à la démotivation des travailleurs sans oublier que la direction du CHU-YO ne respecte pas ses engagements comme c’est le cas pour la paie du rappel des indemnités de garde 2019 des fonctionnaires propres au CHU-YO qui piétine toujours", note la sous-section SYNTSHA du CHU-YO.
Le contenu de l’accord trouvé
C’est face à tous ces constats, que les membres de la sous-section SYNTSHA du CHU-YO avaient décidé d’engager des actions de lutte notamment un sit-in, en vue d’exiger le fonctionnement correct du CHU-YO. Ils seront stoppés dans leur élan, puisque dans la soirée du 11 novembre 2020 les discussions engagées aboutissent à la signature d’un protocole d’accord avec la direction générale de l’hôpital Yalgado Ouédraogo. Dans le document paraphé par les deux parties, la direction de l’hôpital s’engage à payer la totalité des rappels des indemnités de garde de l’année 2019 au plus tard le 15 décembre 2020.
En ce qui concerne l’équipement et les consommables, le personnel a été rassuré que du matériel a été commandé et est cours d’acheminement et des techniciens contactés pour la réparation du scanner. Pour ce qui est du parking, des démarches seront entreprises pour la résolution du problème. La direction a aussi promis plus d’équité et de justice dans le traitement des agents.
Le syndicat lui s’est engagé à suspendre le sit-in prévu. Cependant, Hamadi Konfé, secrétaire général de la sous-section SYNTSHA du CHU-YO, rappelle que cet accord n’est qu’un ensemble d’engagements dont ils attendent la matérialisation afin de croire à la bonne foi de leurs interlocuteurs. Il ajoute que si rien de concret n’est fait d’ici les différentes dates butoirs qui leur ont été données, ses camarades de lutte et lui engageront d’autres actions en vue de la satisfaction de leur plateforme revendicative.
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net
- protocole d’accord signé
Vos commentaires
1. Le 12 novembre 2020 à 18:47, par WENDNAYO En réponse à : Sit-in à l’hôpital Yalgado : Un accord trouvé, mais si rien de concret n’est fait d’ici là, le syndicat promet de sortir
le syndicat s’est reveillé tard mais mieux vaut tard que jamais.Depuis l’arrivée de cette equipe les dysfonctionnements se sont accentués : mauvais tratement des travailleurs, non prise en compte des recommandations et suggestions, abus de pouvoir par coupures de certaines indemnités sous pretexte que les textes n’ont pas été signés mais appliqués pour une partie des travailleurs, instauration de gardes adminstratives incluant presque tous les agents de la direction , refus d’indemnité de garde et d’astreintes à d’autres agents des services techniques, ... . des fois on se demande si on met les hommes qu’il faut à la place qu’il faut d’où tous ces dysfonctionnements
Le 13 novembre 2020 à 10:58, par Ne soignons pas egoiste En réponse à : Sit-in à l’hôpital Yalgado : Un accord trouvé, mais si rien de concret n’est fait d’ici là, le syndicat promet de sortir
C’est parce qu’il y a la tête qu’il y a la queue. Tu oublies qu’un jour tu peux être amené à travailler dans l’administration. Il ne faut pas être égoiste. Quand tu seras à la retraite avec tes maladies chroniques(diabète, tension....etc) ton enfant qui travaille dans une administration qui n’a rien ne pourra pas te soigner tu vas l’en vouloir pour rien. Pourquoi de nos jours en Afrique on continue à aller se soigner en Europe ? C’est parce qu’on s’est mis en tête que c’est les autres qui vont se soigner là-bas. Si ça chauffe nous allons aller se soigner en Europe. Quittons dans l’égoisme là c’est pas bien.
2. Le 13 novembre 2020 à 08:05, par Mirage En réponse à : Sit-in à l’hôpital Yalgado : Un accord trouvé, mais si rien de concret n’est fait d’ici là, le syndicat promet de sortir
Le problème de l’hôpital yalgado est dû à une mauvaise gouvernance tant au niveau de la direction centrale mais aussi au niveau des différents services de l’hôpital. Les recettes de l’hôpital proviennent généralement de la pharmacie, des examens cliniques à faire au sein de l’hôpital. Malheureusement, le système est tel que si un agent est de mauvaise intention, il peut faire un acte et empocher l’argent sans que le service d’entrée de paiement des actes ne soit au courant. J’étais tellement surpris il y a environ deux semaines, j’avais un malade à Yalgado et il me fallait payer les médicaments à la pharmacie. Une fois à la pharmacie, je tend mon ordonnance sans souche biensûr. Le monsieur me vend les produits et encaisse l’argent. Je n’ai constaté aucune preuve d’enregistrement de cette vente. Ce monsieur peut si il le désire empocher l’argent. Je ne crois pas qu’il y a un système de contrôle rigoureux à savoir une caméra et consort. J’en suis sûr que certains se servent dans la caisse. Le résultats est tel que rupture de médicament tout le temps. Il faudra aussi que le syndicat soit honnête dans sa démarche et aller dans le sens de la bonne gouvernance et non seulement tout le temps réclamer de l’argent. Il faudra aussi que la direction oeuvre à bien assurer une bonne gouvernances des actes publics à mettant un système anti-vol rigoureux partout où l’argent peut rentrer. Il faut vraiment mouiller le maillot. Sinon ça sera toujours la même chose. L’argent sera détourné par les agents eux-mêmes, l’hôpital manquera de l’argent pour payer ces agents de façon officielle et le cycle reprend.
3. Le 13 novembre 2020 à 08:55, par koh En réponse à : Sit-in à l’hôpital Yalgado : Un accord trouvé, mais si rien de concret n’est fait d’ici là, le syndicat promet de sortir
le problème n’est pas résolu car la direction de l’Hôpital ne pourra pas dans le temps qu’elle a donné régler cela. Maintenant l’urgent c’est quoi ? le matériel pour la prise en charge des malades ou ce sont les indemnités ?
4. Le 13 novembre 2020 à 19:15, par HUG En réponse à : Sit-in à l’hôpital Yalgado : Un accord trouvé, mais si rien de concret n’est fait d’ici là, le syndicat promet de sortir
Après avoir ferme les maternites pour une question de fonction publique hospitalière ils reviennent encore car les rappels ont été bouffes donc ils faut sortir encore. Vous avez raison car le mpp tremble devant vous