Actualités :: Burkina : « Si Yacouba Isaac Zida est candidat et président : YES à YIZ ! (...)

1/ Il ne refera pas de la politique, mais refera la politique. On ne dit pas que la politique est pourrie, pour ne pas sous-estimer le courage de ceux qui la font, mais elle est gâtée, il faut la réparer. A l’heure même où l’on nous rassasie de « dialogue national » et de « réconciliation », il faut remonter à Thomas Sankara pour voir des hommes politiques en contact et dialogue avec le peuple.

Si Zida est candidat et président, il rendra, de nouveau, la politique populaire : expliquer au peuple ce que l’on fait, en cohérence avec ce que l’on dit ; et aussi ce que l’on ne peut pas faire.

2/ Il ne confondra pas « dialogue national », « réconciliation nationale » et cohésion ou paix sociale : la réconciliation suppose des conflits et des divisions qui font appel au dialogue comme moyen de les dépasser et de les résorber, afin de préserver la paix sociale.

Parce que la paix sociale est à préserver et à cultiver dans tout Etat civilisé, il nommera un ministère de la Cohésion sociale plutôt que des instances supplémentaires de « réconciliation nationale » sans conflits.

3/ S’il doit y avoir une réconciliation au Burkina Faso, qui soit véritablement « nationale », c’est celle de la politique et des politiciens avec le peuple. La « réconciliation nationale » souvent évoquée n’est que retrouvailles et compromis entre élites politiques et intellectuelles : on préfère ainsi la « main tendue » d’un seul citoyen (Blaise Compaoré) aux millions de mains burkinabè désespérément tendues pour vivre et survivre !

4/ Il offrira l’opportunité aux Burkinabè de toutes ethnies de se rencontrer pour se connaître, pour véritablement dialoguer. C’est un bien joli mythe de penser que parce que nous avons une même nationalité et une même citoyenneté, nous nous connaissons d’emblée ; un mythe de prétendre que parce que nous sommes tous Africains, nous nous connaissons depuis toujours et en toutes choses : alors il n’y aurait plus besoin de nous demander de nous réconcilier et de dialoguer !

La meilleure façon de connaître l’autre, Burkinabè et Africain, c’est de le rencontrer chez lui, dans son milieu culturel propre : des Mossé, des Peuls, des Gourounsi, des Bobo, des esclaves Goin, et même des voisins Lobis seront ainsi invités à une initiation traditionnelle dagara ; les région et culture dagara seront ainsi valorisées ; et vice versa, les déplacements croisés chez les uns et les autres, à l’occasion d’événements traditionnels marquants (initiation, masques, funérailles…) constituant en soi de véritables échanges, et un tourisme interne véritable qui valorise chaque région et ses spécificités traditionnelles.

5/ Il battra en brèche le mythe de l’armée politiquement neutre : aucune armée n’est neutre ; soit elle fait le choix de la démocratie en restant dans les casernes, soit elle fait le choix d’être le bras armé des dictateurs et des mandats présidentiels à vie. Une armée qui ne fait pas de politique et reste dans ses casernes, dans une démocratie, n’est pas neutre ; elle a choisi la démocratie et y adhère.

Mais si l’on veut que l’armée fasse le choix de la démocratie, il faut aussi permettre l’exercice de la démocratie en son propre sein : la discipline militaire étant préservée, que les officiers burkinabè et africains élisent démocratiquement le chef d’état- major des armées, au lieu que celui-ci soit nommé par le chef de l’Etat. Car, on le voit, quand l’armée est soumise à un président non démocrate, c’est condamner toute chance de démocratie que de la faire dépendre du président de la République.

Zida candidat et président rompra donc avec cette tradition royaliste, à laquelle même les vieilles démocraties occidentales restent fidèles tout en nous nous vendant leur démocratie ; tradition qui soumet l’armée, la force nationale, à un seul individu (le chef de l’Etat) …

Si l’on peut sortir du franc CFA, on peut aussi sortir d’une vieille façon à nous léguée de faire de la politique, loin des populations, sans contacts avec elles, si ce n’est pour des campagnes électorales.

Kwesi Debrsèoyir Christophe DABIRE

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