Actualités :: Burkina/Gouvernance : Faut-il espérer la fin de l’errance institutionnelle (...)

Le Conseil des ministres de ce mercredi 19 juillet 2023 a acté la création d’une Caisse de dépôts et d’investissements, faisant ainsi le deuil de la Caisse de dépôts et de consignations du Burkina Faso, dont elle se veut la version améliorée et qui n’a vécu qu’à peine cinq ans (mai 2017-décembre 2022). La tradition du perpétuel recommencement se poursuit… et sans que personne n’endosse la responsabilité, ne serait-ce que morale, des gâchis. Une situation qui devrait interpeller chaque équipe dirigeante à avoir plus de rigueur et de sens de l’intérêt global des Burkinabè dans la création des institutions et la prise des initiatives.

Tout porte à croire que la seule motivation qui guide la création de certaines institutions est personnelle, loin de l’intérêt général et des projections dans le temps. La suppression de la Caisse des dépôts et des consignations, immédiatement suivie de la création de sa remplaçante (et ce, après la dissolution du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale, et du Haut conseil pour le dialogue social…), vient consolider ce sentiment de jeu d’intérêts personnels et égoïstes qui entourent souvent la création de certaines structures. Des procédés efficaces pour faire main basse ou gaspiller les ressources publiques.

La nouvelle institution, la Caisse de dépôts et d’investissements, se veut la version parfaite de l’ancienne, selon les explications du gouvernement. Soit ! Mais, et en attendant que le temps jauge la pertinence de cette dernière, que s’est-il passé avec la Caisse des dépôts et des consignations ? Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Quelle responsabilité pour qui et à quel niveau ? Qu’est-ce qu’y a été mobilisé et engagé comme ressources financières et matérielles ? Quels ont été les principaux soucis et comment peuvent-ils servir à l’avenir ?

Ce sont autant de questions dont les réponses doivent être servies aux Burkinabè. Pas dans une intention de charger qui que ce soit, mais parce que compte doit leur être rendu sur de telles initiatives et également pour que cela puisse servir à tous les dirigeants dans la conception des institutions et la prise d’initiatives qui engagent les ressources nationales. Cela est également gage de transparence et de bonne foi du pouvoir en place, car il est facile d’incriminer l’acte des prédécesseurs pour ne pas aussi faire mieux. Ce n’est pas nouveau.

Il est donc important de cultiver le devoir de redevabilité envers les citoyens burkinabè, que les initiatives nationales soient un succès ou un fiasco.
Une telle démarche paraît propice à la moralisation de la vie publique et à l’appropriation des institutions et initiatives par les Burkinabè eux-mêmes, caution de leur longévité et de leur succès.

S’il est vrai que la vie d’un pays est dynamique, y compris au plan des institutions, il faut aussi regretter cette tradition dans les errements institutionnels qui caractérisent la gouvernance et qui consistent, pour chaque pouvoir, à balayer d’un revers de main des initiatives et idées du prédécesseur pour ensuite les reprendre autrement, et souvent même en deçà. On reprend les mêmes, on recommence avec un peu de cosmétique, mais avec des ressources encore en jeu.

L’absurdité également, c’est lorsqu’on se rend compte que des initiatives qui avaient été applaudies par les Burkinabè dans leur ensemble sont abandonnées, et sans dire pourquoi. On peut citer au passage le recrutement des directeurs généraux des sociétés d’Etat, qui devrait l’être par appel à candidatures par les conseils d’administration, mais qui a été abandonné, sans sourciller.

Les Burkinabè ont donc droit à des explications sur la disparition des initiatives, institutionnelles ou non, qui engagent leur vie et qu’ils ont épousées. C’est une démarche qui pourrait éviter que beaucoup d’initiatives subissent les désidératas de chaque pouvoir ou groupe d’individus. On fait, on défait, et sans que personne n’en soit responsable, ne serait-ce que moralement. On s’en fout ! On passe par pertes et profits des ressources publiques, comme si cela était dans l’ordre du normal. On s’en fout !
Peut-on continuer avec ce « un pas en avant, un pas en arrière » et espérer le développement ?

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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