Actualités :: Dialogue politique : « Nous avons déjoué les pronostics », retient Simon (...)

Trois jours après la clôture du dialogue politique, l’Alliance des partis et formations politiques de la majorité (APMP) a, ce jeudi, 25 juillet 2019 à Ouagadougou, animé une conférence de presse autour des travaux de cette assise. Comme l’opposition politique, la majorité a montré sa satisfaction pour l’esprit qui a prévalu lors des échanges.

Les conférenciers ont, après avoir revisité les travaux et leurs contours, salué la pertinence des recommandations et des résolutions qui ont été prises sur les autres questions soumises au dialogue politique. Au titre de ces dernières, on liste l’évaluation à mi-parcours de la mise en œuvre dupacte national pour le renouveau de la justice ; la négociation avec les partenaires sociaux pour obtenir une trêve sociale ; la prise de mesures pour établir l’équité dans le traitement des rémunérations des agents publics de l’Etat et pour évaluer l’efficacité du service public rendu par le travailleur en fonction de sa rémunération. Toujours dans ce chapitre, on lit la prise de mesures pour mieux encadrer les opérations foncières et immobilières ; l’apurement du passif foncier partout au Burkina Faso ; une lutte acharnée contre l’incivisme, la stigmatisation des communautés, la corruption, l’impunité et toute forme d’injustice. Les travaux ont, en outre, pris des résolutions visant au renforcement des mesures de réduction du train de vie de l’Etat ; le renforcement de l’employabilité des jeunes et des femmes par leur promotion aux postes nominatifs et électifs.

Un seul point n’a pas reçu l’assentiment des parties ; il s’agit de celui relatif à la carte consulaire. Là-dessus, Simon Compaoré a rappelé que la question a été largement débattue, lorsqu’il s’est agi d’adopter le Code électoral et la position de l’APMP n’a pas non plus varié sur la question. Pour le président de la délégation de l’APMP au cadre de dialogue, le souci, c’est de préserver la sincérité et la transparence des élections. De son avis, le Burkina étant à la première expérience dans le vote de sa diaspora, il sied de prendre toutes les dispositions pour minimiser les contestations post-électorales.

La question des Koglwéogo n’a pas été occultée

Le débat sur la sécurité a été longtemps alimenté par la question des groupes d’auto-défense, notamment les Koglwéogo. A en croire Simon Compaoré, le sujet n’a pas été occulté au dialogue politique, même si aucune recommandation y relative ne figure dans le rapport de synthèse. Les Koglwéogo et les autres structures, telles que les dozos. « C’est une question controversée », avoue Simon Compaoré, rappelant les positions exprimées au sein de l’opinion nationale sur le sujet.

« Aujourd’hui, nous sommes à Ouagadougou, celui qui est à pratiquement un demi-millier de kilomètres, vit une autre réalité. Il y a plein de villages où il n’y a pas de gendarmes, pas de policiers. Pourtant, dans ces villages-là, il y a des bandits de grands chemins, il y a ce qu’on appelle l’insécurité ; on tue des gens pour les déposséder de leurs biens. Donc, ce sont des situations qui peuvent amener certains à s’organiser de leur manière pour se défendre. On peut dire que ce n’est pas à eux de s’organiser, mais c’est facile de le dire quand on est assis dans un bureau climatisé. Mais quand vous subissez des contre-coups du terrain, à plusieurs centaines de kilomètres de la capitale (où il y a toutes les forces de défense et de sécurité), on ne peut pas parler de la même manière. On est obligé de tenir compte donc des réalités de terrain », convainc M. Compaoré.

Simon Compaoré (au milieu) avec à sa droite Zalissa Koumaré du NTD, Issa Tiemtoré du PNDP et à sa gauche Clément Sawadogo du MPP et T. François Kaboré du PPR

La position de l’Etat et celle de l’APMP ne se contredisent pas, réitère le président de la délégation de l’APMP. « Cette position est même confortée par la situation que nous vivons ; aujourd’hui, tout le monde reconnaît que la question sécuritaire n’est pas la seule affaire ni des militaires, ni des gendarmes ni des policiers. (…). Si on est d’accord que c’est à chacun d’apporter sa contribution pour qu’on puisse avoir le dessus sur les forces du mal, on peut comprendre aisément que, même si les Koglwéogo et d’autres forces d’auto-défense ont eu, certaines, à poser des actes qu’on peut qualifier de négatifs, il y en a, par contre, qui ont posé des actes positifs. Des exemples nous ont été donnés, où dans certaines régions, les gendarmes et les policiers apprécient le concours de ces forces. Là où il y a des problèmes, c’est là où il faut concentrer les efforts pour qu’il y ait une bonne collaboration entre ces forces régulières et les groupes d’auto-défense », argue Simon Compaoré.

‘’ Nous allons féliciter le président Diabré et toute l’opposition ’’

Les conférenciers sont revenus sur le dialogue politique lui-même. Simon Compaoré retient que dans l’histoire récente du pays, c’est une première. « D’aucuns se disaient que c’était du cocktail Molotov ; ça va sauter en un quart de tour, ça va se bloquer, ça n’ira nulle part. (…). Tout en gardant nos différences, nous avons su prendre de la hauteur. C’est pourquoi, nous allons féliciter le président Diabré, Chef de file de l’opposition, et toutes les composantes du CFOP-BF, qui ont eu de la hauteur, qui ont compris que même s’ils ne sont pas au pouvoir, celui-là qui est président aujourd’hui l’est pour tous les Burkinabè. Ça, c’est extrêmement important. Deuxièmement, ils ont fait confiance à leurs capacités à discuter avec nous de la majorité. Ce n’est pas toujours que c’est possible, mais cette fois-ci, ils y ont cru et nous ne pouvons pas ne pas leur dire merci. Dans un Etat civilisé, c’est comme cela qu’on doit avoir des rapports. Il y en a qui pensent que, parce que c’est l’opposition et la majorité, elles doivent toujours sortir avec des haches », prête Simon Compaoré.

A l’en croire, cet exercice-là a été l’occasion pour discuter et chercher à pacifier certaines situations ; ce qui serait bon à prendre. « C’est une leçon que nous venons de donner, comme on l’a fait lors de l’insurrection. Et certainement qu’il y en a qui vont chercher à savoir comment on est arrivé à ce que tout ce beau monde, qui ne se parlait pas, ou qui se parlait par médias interposés, arrive maintenant à prendre la parole, l’un après l’autre, et à arriver à une synthèse. C’est cela aussi la beauté de la chose. Nous avons accepté qu’il y a un point sur lequel, nous n’avons pas pu faire bouger les lignes. Et ça, c’est beau ! Ce n’est pas parce qu’on n’a pas pu faire bouger les lignes qu’on est sorti en désordre. Non, on est sorti en rangs serrés… Il ne faut jamais dire que ceci ou cela est impossible. Non, ça n’existe jamais en politique. En politique, tout est possible. Tout est mouvant », a conclu le président de la délégation de l’APMP, Simon Compaoré, par ailleurs président par intérim du MPP (parti au pouvoir).

O.L.O
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