Dans le cadre du commandement de proximité, le ministre de la Défense, M. Yéro Boly a rendu visite au Régiment de sécurité présidentielle le 19 avril 2005, afin de prendre le pouls de cette unité de l’armée de terre spécialisée dans la protection du président du Faso.
Les militaires du Conseil de l’entente ou encore les hommes de rang du Régiment de la sécurité présidentielle (RSP) veulent savoir quand est-ce qu’il leur sera attribué un statut particulier. Ils veulent également comprendre pourquoi l’Etat se prépare à un recrutement de femmes dans les différents corps de l’armée nationale, et quel sort leur est réservé dans le cadre du "soutien" qu’ils souhaitent voir bénéficier les militaires qui se préparent à jouir de la retraite.
Ils ont eu l’occasion de poser ces questions au premier responsable de l’armée nationale, le ministre Yéro Boly, mardi 19 avril 2005, pendant toute la matinée. Cela, à l’occasion d’une visite que Yéro Boly et ses principaux collaborateurs (le chef d’Etat-major général des armées, Ali Traoré et les chefs d’Etat-major de l’armée de terre, Dominique Djendjéré, de la gendarmerie, El Hadj Madou Traoré et le chef d’Etat-major particulier de la présidence, Gilbert Diendéré) leur ont rendue.
Yéro Boly et sa délégation sont venus pour rappeler aux "commandos du Conseil", de tous rangs et grades confondus, leur devoir de don de soi à la nation, de discipline, de "bon comportement" en tout temps et en tout lieu. D’autant plus qu’avec l’Etat de droit en construction au Burkina, leurs pratiques quotidiennes doivent aller dans le sens d’un partenariat empreint de respect, de confiance et de complicité entre civils et militaires, pour la construction de la cité.
La retraite des militaires en question
En ce qui concerne la question de la retraite des militaires, le ministre de la Défense a saisi l’occasion pour rappeler qu’en prolongeant par deux fois, ces dernières années, l’âge de départ à la retraite des militaires, l’Etat contribue à la bonne préparation de leur départ de l’armée. De même, a dit Yéro Boly, une commission mise en place au sein de son ministère travaille à une meilleure préparation des départs à la retraite des militaires.
Déjà, aux dires de M. Boly, les ministères de l’Environnement, de l’Enseignement de base, de l’Agriculture sont intéressés par une collaboration avec les militaires mis en position de retraite, dans le cadre de la mise en œuvre de certains projets de développement.
Des femmes dans l’armée ? "Oui, il y en aura bel et bien et les études à cet effet sont très avancées. J’ai même l’impression que le Burkina est en retard sur cette question qui participe à la promotion de la femme dans les différents secteurs d’activité de la nation. Nous nous attelons actuellement à aménager un dispositif juridique et des centres d’accueil afin qu’il y ait davantage de femmes dans toutes les disciplines de l’armée nationale" : foi de Yéro Boly, ministre de la Défense.
Sur la question de l’adoption d’un statut pour le RSP, le chef d’Etat-major général des armées a laissé entendre que la plupart des unités de l’armée souhaitent également en bénéficier chacun. D’où, la question sera pour l’heure mise sous boisseau, afin qu’elle trouve une réponse dans le statut général des forces armées qui est valable pour tous les militaires.
Déménager la Sécurité présidentielle du centre-ville
Après ce "débat démocratique" entre gens de la grande muette (l’armée), le ministre de la Défense est allé à la découverte des différentes installations et du matériel des commandos de la sécurité présidentielle, tant au Conseil de l’entente qu’à la nouvelle caserne qui leur est destinée dans le quartier de Ouaga 2000. Une caserne modèle où soldats de tous les grades de ce corps sont réunis, logés, soignés, formés, pour les besoins de la sécurité des présidents du Faso.
Yéro Boly a d’ailleurs saisi l’occasion pour souhaiter que les différentes garnisons du Burkina soit construites, au fil des années, à l’image de la nouvelle caserne du Régiment de sécurité présidentielle.
Les commandos du RSP ont profité de cette visite ministérielle pour faire des démonstrations militaires relatives à la gestion de la sécurité des hommes d’Etat, en cas de tentative de trouble à l’ordre public...
C’est par des lever de verres entouré de garde-à-vous, entre brochettes de volaille et de ruminant que Yéro Boly a pris congé de ses hôtes du Régiment de sécurité présidentielle, avec l’espoir de les voir déménager dans les plus brefs délais dans la nouvelle caserne de Ouaga 2000.
El Hadj Ibrahiman SAKANDE (ibra.sak@caramail.com)
Sidwaya
