Actualités :: Nurukyor Claude Somda : "Il nous faut tirer leçons de l’aventure des anciens (...)

En marge des festivités marquant la première Journée du tirailleur, une table ronde sur le rôle de ces combattants de la liberté a été organisée dans la capitale sénégalaise. Notre compatriote, Nurukyor Claude Somda, qui était invité à cette rencontre, nous en fait l’économie.

Nurukyor Claude Somda : Cette table a eu lieu sous forme de panels. Elle a regroupé des historiens de pays où proviennent les tirailleurs. Au cours des débats, on a évoqué le rôle des anciens combattants, par rapport à leur participation à la guerre, aussi bien à la première qu’à la seconde guerre mondiale. Trois panels ont eu lieu. Le premier panel a surtout travaillé sur le combat mené par les tirailleurs sur le champ de bataille, leurs hauts faits de guerre.

Le deuxième point abordé portait sur la non reconnaissance par les autorités françaises du rôle joué par les tirailleurs sénégalais. Le dernier thème était bien sûr, la reconnaissance qui est faite aujourd’hui, de façon tardive. Les historiens avaient à démontrer qu’on a mis du temps avant de reconnaître à ces hommes qui ont tout donné, dans certains cas, jusqu’au sacrifice ultime, leur vie. Et, il a fallu attendre 60 ans avant qu’on le reconnaisse qu’ils ont été les promoteurs de la victoire avec l’empire colonial. A cela, leur rôle a été déterminant. Nous avons aussi rappelé aux uns et aux autres que lorsque la France a été occupée en 1940, la capitale française a été transférée en Afrique (Algérie). Tout le trésor, notamment l’or était, pendant ce temps, transféré à Bamako au Mali. Toutes choses qui montrent qu’au moment de ces grands événements, l’Afrique était présente.

Un panel a aussi examiné les leçons, les expériences que nous pouvons tirer de la participation des tirailleurs sénégalais à ces grands événements. Un exercice qui visait à tracer également des perspectives d’avenir.

En tous les cas, il faut réincrire tous ces événements dans un contexte colonial. En effet, bien qu’il y ait des Français qui ont de la gratitude pour l’œuvre accomplie par les tirailleurs lorsqu’ils contribuaient à la libération de la France, il y en a d’autres qui ont voulu qu’un Blanc vaille mille Noirs.

Cette mentalité s’est malheureusement perpétuée au niveau de certains colonialistes qui n’ont pas voulu reconnaître tous les hauts faits de guerre dont les tirailleurs sénégalais ont été les auteurs. Ce qui pouvait expliquer la reconnaissance tardive même en Afrique d’autant plus qu’il y a eu parfois une instrumentalisation des tirailleurs sénégalais, des rôles qui n’étaient pas les leurs.

Ce qui explique que le mouvement de Thiaroye, un certain matin du 1er décembre 1944, n’était en réalité qu’une simple revendication de solde, ait été réprimé dans le sang. Une quarantaine d’anciens combattants qui s’apprêtaient à rentrer chez eux y ont trouvé la mort.

C’est dans cette logique que s’inscrivait sans doute la mesure de cristallisation des pensions des anciens combattants dès les indépendances. Fort heureusement, que ce soient les anciens combattants français ou africains, tous sont unanimes à dire qu’il y a une injustice quelque part. Ils estiment par ailleurs, qu’il faut corriger au plus vite cette injustice pour donner à tous, les mêmes droits...Sur les champs de bataille, les balles et les obus ne faisaient pas de différence entre la peau noire et celle blanche.

Ils ont combattu sous la même bannière. Ils ont aussi reçu les mêmes décorations. Il n’y a pas de raison qu’on ne leur reconnaisse pas leur droits. Le combat qui est engagé va dans ce sens. Nous avons loué l’initiative du président Abdoulaye Wade du Sénégal en disant qu’il fallait tard que jamais.

Les débats ont été très riches et les uns et les autres ont proposé l’institutionnalisation de cette journée. Chose que le président sénégalais a acceptée, proposant même qu’elle soit tournante au niveau des Etats africains pour lui donner toute sa signification et rétablir l’histoire dans sa vérité initiale.

Propos recueillis par V.A.S
Sidwaya

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