Actualités :: Exactions en Côte d’Ivoire : La commission d’enquête dans le Passoré

Une commission des Nations unies composée de 5 enquêteurs séjourne depuis le 22 août dernier au Burkina Faso dans le cadre des enquêtes sur les exactions subies par des Burkinabè en Côte d’Ivoire. Deux membres de cette commission se sont rendus hier 24 août à Yako dans la Passoré pour s’entretenir avec d’éventuels témoins et victimes.

Quelques-uns des 13 211 rapatriés de Côte d’Ivoire que le Passoré a enregistrés ont pu "déballer’’ devant la commission d’enquête des Nations unies ce qu’ils ont subi comme violences physiques et morales sur la lagune Ebrié. C’était au haut commissariat de la province à Yako. A l’occasion, des victimes ayant perdu leurs biens, leurs parents ou ayant subi des exactions de tous genres (coups et blessures, viols, etc) se sont manifestées.

En plus des "directement concernés’’, des associations organisations, de la société civile du Passoré se sont prêtées à l’audition de la mission onusienne. Et ce, sans complexe ni crainte. La délégation de la Commission internationale d’enquête à Yako composée de Mme Radhia Nasroui et de M. Jean Marie Rusimbuka ayant d’entrée de jeu, rassuré les différents intervenants de la confidentialité des témoignages. A l’issue des entretiens à huis clos, la partie onusienne s’est dit satisfaite des "entretiens enrichissants’’.

Même si la mission s’est interdit tout commentaire sur le contenu des témoignages. Selon elle, l’échéance de trois jours et demi (du 22 eu 25 août) du Burkina Faso a surtout pour but de compléter la masse d’informations déjà recueillies en Côte d’Ivoire. Avec ces données et celles qui seront collectées au Mali, au Ghana et au Liberia, la commission fera tout pour que son rapport soit le plus proche possible de la réalité.

Le haut-commissaire de la province du Passoré, M. Réné Compaoré n’a pas manqué de traduire son soulagement avec la venue de la Commission internationale d’enquête sur les exactions en Côte d’Ivoire. Il a soutenu par ailleurs que les rapatriés dans sa province ont été socialement réinsérés à travers des groupements d’agriculteurs et d’éleveurs. Toutefois, certains rapatriés vivent des difficultés. C’est le cas de M. Boureima Ouédraogo revenu de la Côte d’Ivoire depuis 2002 pour qui l’accès à la terre passe parfois par un combat de titans.

"Ils ont été dépouillés’’

Dans leur confession, MM Sayouba Ouédraogo et Rahamani Ouédraogo ont dit avoir été obligés de laisser leurs "plumes’’ en Côte d’Ivoire. Sayouba relate avec amertume : "Je résidais en Côte d’Ivoire dans une localité appelée Bitou. J’avais un champ de colas qui me permettait de gagner ma vie. J’avais économisé 1,3 million de F CFA.

Mais avec la crise, cette somme ainsi que d’autres biens m’appartenant ont été rétirés de force par des Ivoiriens. Avec l’aggravation de la situation, j’ai d’abord fait venir ma femme et mes enfants en 2002. C’est tout récemment que moi-même je suis rentré. Actuellement, je vis avec ma famille à Téma-Bokin. Pour le moment, j’aide mon frère à cultiver son champ. Heureusement, je n’ai pas enregistré de perte en vie humaine dans ma famille. Cependant, j’ai été témoin oculaire de tueries et de blessures graves...’’.

Tout comme Sayouba, Rahamani était vendeur de colas dans le pays de feu Houphouët-Boigny. Il a vécu à Agboville pendant plus de 10 ans. Il affirme avoir été contraint de rejoindre le Burkina Faso avec sa famille. Pendant le trajet du retour, les "pilleurs’’ ne lui ont laissé que 25 F, a-t-il défendu. Aujourd’hui à Téma-Bokin (Burkina Faso), il se débrouille avec son petit champ de maïs et des petits boulots...’’.

Alassane KARAMA
Sidwaya

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