Actualités :: Mission onusienne sur les exactions en Côte d’Ivoire : Les enquêteurs étaient (...)

Une délégation de la mission onusienne d’enquête, venue rencontrer les Burkinabè rapatriés de Côte d’Ivoire et victimes d’exactions a séjourné les 23 et 24 août 2004 à Pô, porte d’entrée d’une bonne partie de nos compatriotes. Cette délégation forte de 3 membres était composée de M. Almiro Simes Rodrigues (chef de mission) M. Ahowanou Agbessi et M. Charles Hock.

Arrivée dans la capitale du Nahouri, lundi 23 août 2004 aux environs de 16 heures, la délégation de la mission onusienne d’enquête n’a pas du tout chômé. Elle a entrepris des échanges formelles avec le premier responsable de la province, la représentation de la Croix-Rouge, les sœurs de la mission catholique, l’action sociale et les populations rapatriées de Côte d’Ivoire. Ceux-ci se sont regroupés après leur retour au bercail dans une association dénommée "Kossongokara" (chez soi est mieux en langue nationale Kassena).

Mais les populations de Pô ont déploré le fait qu’elles n’étaient pas averties à temps, si bien que plusieurs personnes victimes de sévices corporelles graves n’ont pu être présentes. Elles seraient allées cultiver leurs champs. C’est seulement une vingtaine de rapatriés qui ont pu s’entretenir avec les enquêteurs de l’ONU. "Nous aurions voulu que les choses soient organisées comme l’a fait Amnesty International il y a un mois de cela. Nous avons été informés de leur arrivée quelques jours avant et nous avons pu réunir plusieurs de nos frères qui ne résident pas à Pô. Nous sommes 1 333 rapatriés de la Côte d’Ivoire dans la province du Nahouri. Le plus gros lot se trouve à Tiébélé et Kampala. Et c’est parmis eux qu’il y a beaucoup de personnes victimes de violences corporelles", affirme Akoyé Dramane Gomgnimbou, président de l’association "Kossongokora". Mais le chef de la mission d’enquête de l’ONU, M. Almiro Simoes Rodrigues a déclaré qu’ils avaient préparé le terrain depuis la Côte d’Ivoire. "Et puis, nous ne pouvons pas entendre tout le monde. Nous avons cherché à connaître des échantillons de plusieurs problèmes. Nous travaillons aussi dans la discrétion", renchérit-il.

Plus jamais ça

Aux termes de leurs échanges avec les rapatriés de Pô, les enquêteurs de l’ONU ont pu se rendre compte d’une évidence : les Burkinabè ont payé un lourd tribut dans la crise ivoirienne. Femmes, enfants, vieillards étaient obligés de rentrer au pays d’urgence pour fuir "l’horreur", laissant derrière eux tous leurs biens, amassés depuis des décennies. A Pô, le cas de Bouniratou Abembou a ému plus d’une personne. C’est avec beaucoup d’émotion qu’elle a relaté les conditions dans lesquelles elle est revenue au pays en 2002. Vivant à Gagnoa, fief des Bété (ethnie du président Gbagbo) depuis 7 ans avec son mari chauffeur de taxi, celui-ci aurait été extirpé de son véhicule une nuit pour être ensuite abattu. Ayant appris cette nouvelle, Bouniratou Abembou aurait fui la région avec ses deux enfants. Depuis qu’elle est rentrée à Pô, elle vit grâce à un petit commerce qu’elle fait au marché de ladite ville.

Chaque homme, chaque femme est venue devant les enquêteurs pour raconter les difficultés qu’il a vécues en Côte d’ivoire depuis l’épisode de Tabou en 1999.

Les enquêteurs onusiens repartent de Pô avec le regret que des populations burkinabè ait été victimes d’exactions en Côte d’Ivoire. "Nous travaillerons à endiguer ces actes qui occasionnent de graves conséquences, surtout pour les femmes et les enfants" conclut M. Almiro Simoes Rodrigues.

Le rapport sera remis au secrétaire général de l’ONU M. Kofi Annan vers la fin du mois d’octobre 2004.

Romaric DOULKOM (romarikom @ yahoo. fr)
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