Actualités :: Gilbert Ouédraogo : Sa méthode n’a pas fait sa preuve !

Le challenge de Gilbert Ouédraogo était de faire mieux qu’en 2000. A défaut, faire autant. Selon que l’on considère la chose de manière optimiste ou pessimiste, on pourrait voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. A l’ADF/RDA, on s’en tient au verre à moitié plein. Il reste que la méthode Gilbert Ouédraogo doit encore convaincre !

Au sortir de ces municipales, l’ADF/RDA peut se consoler d’avoir pu confirmer sa position de deuxième parti politique du pays après le CDP. En effet, la formation de Gilbert Ouédraogo, avec ses 1637 conseillers, peut se targuer de rester le plus important parti politique après le CDP. Mais comme il est au gouvernement et qu’il soutient le programme du chef de l’Etat, peut-il revendiquer le statut de chef de file de l’opposition ? C’est bien difficile.

C’est pourtant l’idée que défend les premiers responsables du parti : " Quand nous nous sommes séparés de Hermann Yaméogo, beaucoup nous ont fait le grief de ne plus être tout à fait le premier parti de l’opposition. Ces élections nous rétablissent dans notre droit.... " C’est le sentiment des premiers responsables de l’Eléphant qui veulent vite tourner la page de ces municipales, où le moins que l’on puisse dire, les fruits n’ont pas répondu à la promesse des fleurs. Ouahigouya et Gourcy sont restés les bastions inexpugnables d’un Salif Diallo, qui a montré que l’heure n’est pas venue de le considérer comme un " has been ". A Bobo-Dioulasso, la machine Koussoubé a coulé de façon inattendue, entraînant finalement une victoire trop facile du CDP qui lui retire la mairie de façon insolente.

Au final, l’ADF/RDA pourra gérer quelques communes urbaines et rurales, dont les plus significatives sont Diébougou et Toma, et la plus symbolique Tikaré, la ville d’origine du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Issouf Ouédraogo. Mais enfin ! rien de comparable à ce qui était espéré. Mais comme il faut se comparer à moins nantis que soi, pour mieux supporter ses propres misères ; si l’UNIR/MS dit qu’il est heureux avec ses 164 conseillers, l’ADF/RDA devrait l’être encore plus avec son millier d’élus. Même si les deux n’ont pas joué dans le même registre.

Voir l’avenir...

Le parti de l’Eléphant n’a pas fait la performance qu’il projetait. Mais il ne voudrait pas non plus en rester là. C’est pourquoi les regards sont déjà tournés vers les échéances politiques à venir. Pour Gilbert Ouédraogo, la leçon qu’il tire de cet échec, c’est que " nous nous sommes beaucoup préoccupés des questions de mobilisation, nous avons bien réussi, mais avons oublié les questions de procédure et de mécanisme de vote. Ce qui nous a coûté... ". Le parti préfère dès à présent s’investir dans ces nouvelles tâches.

Mais il reste cependant, qu’il faudra bien s’interroger sur la stratégie Gilbert : " prendre la citadelle de l’intérieur en composant autant que faire se peut avec celui que l’on envisage détrôner ". Si vis-à-vis de Blaise Compaoré, cette stratégie ne représente aucun risque, dans l’immédiat, pour le CDP, sa formation politique d’origine, il en va tout autrement, puisque cela n’est rien d’autre qu’une mise à mort programmée. Inacceptable évidemment (lire à ce propos l’interview de Salif Diallo).

Si un individu s’invite dans votre famille et vous fait savoir qu’il souhaite se restaurer pour avoir des forces afin de vous renvoyer et prendre votre place, si vous êtes gentil, vous lui refusez la nourriture. Si vous êtes méchant, vous mettez du poison dans la nourriture que vous lui tendez. Caricaturalement, c’est le problème avec la méthode de Gilbert Ouédraogo. L’objectif de son compagnonnage avec le pouvoir, c’est in fine, se donner les moyens de ravir le pouvoir à ses détenteurs actuels. Ce qui naturellement le met en situation de concurrence directe avec le parti au pouvoir. La concurrence est d’autant plus féroce qu’il s’agit là d’une question d’espace vital pour chacun.

Pour l’instant, ceux qui ont expérimenté cette méthode ne l’ont pas emporté au paradis. Hermann Yaméogo le chantre de la démocratie consensuelle, ne faisait pas autre chose jusqu’en 1997. Le CDP ne l’a pas ménagé pour autant. Aux législatives de 1997, son parti a été totalement laminé. De cette déroute, il ne s’en est jamais remis. Pour l’instant, Gilbert Ouédraogo ne croit pas que pareille éventualité lui arrive. La parenthèse des municipales est fermée à l’ADF/RDA. Les regards sont tournés vers les législatives.

Par Newton Ahmed Barry

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