Actualités :: Politique : La pensée unique est-elle une solution de temps de crise (...)

« Nous devons faire encore un effort et réactiver nos cerveaux pendant qu’il est encore temps », alerte dans cette tribune Sylvestre Ouédraogo, « libre penseur », en soulignant les risques que fait peser la dictature de la pensée unique sur le Burkina et l’Afrique de l’Ouest.

Depuis la chute du mur de Berlin, la pensée unique dominante fut la pensée capitalistique avec la démocratie comme norme/repère de base. Alors, on a forcé toute l’humanité à s’ouvrir à la démocratie au pas forcé.

Avec les printemps arabes, les mouvements en Europe (gilets jaunes) et aux USA avec TRUMP, en Amérique latine également où certains pays ont basculé de tous les côtés, et le printemps « harmatisé » ou printemps noir avec les vagues de coup d’État en Afrique, on se rend compte de la limite de la pensée unique.

Actuellement nous sommes en train de faire un virage serré non pas pour reprendre d’autres pensées (socialisme par exemple) mais pour embrasser de nouvelles avec un mélange (socialo islamisant ou islamique djihadiste arabisant) avec à la soupe les gouvernements de transition.

Au niveau local, la pensée unique ou le fait de se dire que quand une personne est contre un régime ou une politique en place ou contre certaines mesures ou décisions prises par un régime en place est contre le sauvetage du pays : celui qui n’est pas avec nous est contre nous ! entend-on de plus en plus.

Cela est extrêmement grave que nous laissions véhiculer de tels messages parce que c’est la voie du chaos qui va s’ouvrir pour nous : règlements de comptes, musellement de la presse, cerveau en mode avion pour éviter de réfléchir et de parler pour se traiter d’apatride, boulevards pour des exactions et des détournements poussés de deniers publics (comme tout est urgent, laissons faire, on va sanctionner après).

Dans l’histoire de la planète, la pensée unique n’a jamais donné des résultats probants dans un pays ou continent sauf à court terme pour les intérêts privés des dirigeants et leurs prés carrés.

De plus en plus en Afrique de l’Ouest, les populations sont excédées par la crise sécuritaire à un niveau tellement grave qu’elles sont prêtes à tout. Les chapelets de changements de régime sont légion et les mesures pour s’en sortir foisonnants. Le tâtonnement et la navigation à vue sont devenus courants : les politiques de développement sont mises en berne et sont remplacées par celles liées à la crise sécuritaire ou à fort impact sur la crise sécuritaire.

On dirait que la Check-List de développement est jetée à la poubelle : nous avons tout essayé de nous développer sans réussir, on nous a forcé avec la pensée unique et pas de résultats et donc, pourquoi ne pas jeter la check-list à la poubelle et croire seulement en Dieu ?

Il est encore temps de prendre notre constitution comme un guide pour ne pas nous perdre davantage et laisser tout le monde s’exprimer librement et donner son appréciation dans les limites de la loi. Parfois, les solutions les plus inattendues peuvent donner des résultats intéressants. D’ores et déjà, nous avons des centaines de milliers de pages de réflexion sur la situation de nos pays, des propositions de solutions intéressantes pour des sorties de crise, mais l’urgence des urgences semble avoir mis tout cela en veille.

Pourtant, nous savons bien que dans une situation d’urgence non hiérarchisée, tout revient à une situation de non-urgence et de banalisation, porte ouverte à une navigation à vue avec la propagande comme mode opératoire et comme résultat alors que c’est juste un instrument d’embrouillement.

La tendance de l’économie sociale et solidaire qui met l’homme au centre de la dynamique qui était une approche centrale des communautés africaines ne serait-elle pas une pensée à prospecter également dans ce monde où le capitalisme, le socialisme et tous les ismes ont montré leurs limites ?

Nous avons assez de ressources pour tout le monde si le partage est équitable et le fait d’entreprendre en commun en pensant à l’homme, l’économie et l’environnement peuvent nous sauver dans l’avenir. Le déséquilibre entre riches et pauvres ne fait que se creuser et nous devons rapidement travailler à réguler les systèmes, je ne vais pas rappeler ici les milliers de personnes qui périssent dans la mer en voulant joindre l’occident pour une vie meilleure.

Avec la forte utilisation de l’Intelligence artificielle de nos jours, la balance est en train de peser fortement sur le vide en matière de réflexion critique et objective. Nous l’avons vu avec l’élection de TRUMP, le BREXIT, la COVID 19, la guerre en Ukraine, mais nous n’en tirons aucune leçon. On consomme 90% de fake news et on les traduit en mesures opérationnelles. Les USA viennent d’interdire le réseau CHAT RBG dans les écoles et lycées, ce n’est pas pour rien. Dans les mois à venir, nous allons assister à des licenciements sans précédent dans l’histoire du monde moderne. Cela a d’ailleurs commencé. Ces choses vont encore venir nous impacter parce que fragilisées par de multiples maux.

Nous devons faire encore un effort et réactiver nos cerveaux pendant qu’il est encore temps.
Que la RAISON nous guide vers le sens du COMMUN !, Dieu sauve le Monde et le Burkina !
Un libre penseur passait ici…

Sylvestre Ouédraogo

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