Actualités :: Médecins burkinabè : "Grands de coeur pauvres de sous"

Ce médecin interpelle les autorités publiques sur la nessité de revaloriser la profession de médecin.

"La médecine est un sacerdoce". Cette phrase a été prononcée par le ministre de la Santé lors de sa tournée dans les différentes régions sanitaires du pays. J’adhère parfaitement à cette opinion de monsieur le ministre dans la mesure où la plupart d’entre nous (étant du domaine moi-même) ont choisi cette profession depuis notre tendre enfance. Combien de parents espèrent que leur enfant devienne un jour médecin ?

Je ne saurai les dénombrer.
Je me rappelle, pour ma part, que depuis l’école primaire, j’aimais la science naturelle comme nous l’appelions. A la bibliothèque du centre culturel Henri Matisse que nous fréquentions tous les week-end, je ne choisissais que des livres de biologie. Je n’avais aucune notion de richesse matérielle ; le choix de cette profession était guidé par sa noblesse : on voulait être médecin pour soulager les maux des personnes et surtout pour sauver des vies. C’est donc par amour pour le corps outre, le serment d’Hippocrate que les médecins prêtent pour couronner la fin de leurs études médicales témoigne avec emphase de cette mission sacerdotale.

Par contre, ce que semble ignorer le public en général et monsieur le ministre en particulier, c’est que sacerdoce ne rime pas avec disette. Même les prêtres ont besoin d’encouragement : les fidèles ne font-ils pas des dons et aumônes pour permettre au clergé d’assumer ses fonctions ? Et tout le monde sait que les prêtres ne sont pas pauvres. Combien de gens savent que les médecins sont grands de coeur et d’âme, mais pauvres de par leurs poches. Pourtant, ils font 7, 8 ans d’études après le BAC, sans oublier les 2, 3, 4 ans pour la spécialisation.

Avec un Doctorat et après ce dur labeur, le corps médical est classé en catégorie A1 pendant que d’autres comme les magistrats sont en catégorie P sur les grilles de la fonction publique ; alors qu’ils n’ont qu’une maîtrise et quelques mois de formation en magistrature. Nous ne comprenons pas cette mesure : est-ce parce que la médecine est moins noble et moins utile que la magistrature ?

Je pense que pour encourager les médecins dans leur lourde tâche quotidienne et faire en sorte que les jeunes embrassent les études médicales pour qu’il y ait plus de médecins car notre pays en a vraiment besoin, il faut des mesures d’incitation non seulement pécuniaires mais aussi des mesures de revalorisation qui permettent une meilleure respectabilité et une meilleure responsabilisation de cette profession.

Je dis aussi qu’il faut penser à tous ceux du corps des services de santé qui travaillent nuit et jour avec conscience et amour pour préserver la santé de nos populations plutôt qu’à ces quelques brebis galeuses dont les pratiques avilissent notre profession et font dire au REN-LAC que la santé est l’un des corps les plus corrompus du Burkina."

Dr Abdoul Karim GUIRO

CHR de Ouahigouya

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