Ressortissant de la province du Soum, Idrissa Badini nous a confié, ce dimanche 2 octobre 2022, qu’il ne s’attendait pas au coup d’Etat du 24 janvier contre Roch Kaboré, encore moins à celui du 30 septembre 2022 contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba. Son vœu le plus cher est la dépolitisation de l’armée et la levée des blocus imposés par les groupes armés terroristes dans certaines villes du pays comme Djibo.
« Je ne m’attendais pas à un coup d’État, encore moins à celui-là. Quand les militaires ont fait le coup d’Etat du 24 janvier, certains de nos concitoyens ont parié que le Burkina avait enfin trouvé un Messi. Les putschistes ont été applaudis à travers toutes les rues. Personnellement, cela ne m’avait pas réjoui. Ce récent coup d’Etat, non plus, ne m’a pas réjoui.
Je suis conscient qu’une institution comme l’armée, affaiblie dans un pays qui a perdu 40% de son territoire, signifie qu’on est encore loin du bout du tunnel. Je suis surpris de voir des citoyens, qui avaient applaudi le coup d’Etat du 24 janvier, réclamer un autre coup d’Etat dont ils ignorent le contenu.
On ne peut pas dire qu’on n’attend rien des autorités même si l’on ne partage pas forcément cette manière de prendre le pouvoir. Nous attendons que les nouvelles autorités dépolitisent l’institution militaire pour la rendre plus stable, plus professionnelle pour la défense du territoire et la sécurisation des personnes et de leurs biens. Nous attendons également que les nouvelles autorités se concentrent surtout sur le retour de la paix et la levée des blocus, car bon nombre de nos villes sont inaccessibles et les populations souffrent énormément. »
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