Actualités :: Burkina Faso : Est-ce que nous ne mélangeons pas tout ?

La société humaine distingue les manquements. Il y a les erreurs, les fautes venielles, les larcins, les délits et les crimes.
Les erreurs, tout le monde sait que l’erreur est humaine. On ne va donc pas gaspiller du temps, de l’argent et des énergies pour une chose banale.

Les fautes venielles, ce sont des manquements sans gravité. Aucun des protagonistes n’a subi de dommage, et il n’y a pas d’intention de nuire. On peut passer dessus, pour s’occuper d’affaires plus sérieuses.

Les délits, je ne sais pas si la définition est adroite, mais ce sont des crimes légers. Il faut punir, mais la peine doit être proportionnée.

Les crimes, c’est le dessus du panier. Et même là, si le criminel demande pardon, la famille de la victime peut lui accorder ce pardon. C’est suivant la religion ou la philosophie de vie de cette famille.

A présent le pardon et la punition. Et c’est à ce niveau qu’il faut examiner les choses avec beaucoup de soin.

La famille de la victime accorde son pardon au criminel. Mais, ce criminel va quand même en prison. Parce que le judiciaire relève de l’Etat.

Il faut faire la part des choses. Une famille a subi un grave dommage. Elle recherche la vérité, pour l’aider à soigner ses blessures. Et le pardon peut aider dans la recherche de cette paix des cœurs.

L’Etat, c’est tout le monde et personne. Son rôle n’est pas moral. L’Etat n’a pas à perdre son temps avec les aspects psychologiques. L’Etat a pour mission de protéger tous les citoyens. Et cette action passe nécessairement par la justice.

Il se trouve que la justice est sourde, aveugle et muette. Si vous regardez toutes les statues symbolisant la justice, il y a un bandeau de tissu qui cache tous les sens.

La justice ne choisit pas ses clients. La justice ne regarde pas le visage de quelqu’un avant de punir. C’est même peine pour tout le monde. Et dans son travail, la justice n’a pas prévu de pardon.

Il y a ce que les juristes appellent les circonstances atténuantes. Par exemple, quand le criminel regrette sincèrement ce qu’il a fait. Mais, demander pardon, et rentrer librement chez soi, la justice n’a pas prévu ça dans ses gros bouquins.

Je crois que nous mélangeons tout. La famille ou les victimes pardonnent. Mais la justice sanctionne. Chacun ses prérogatives et son boulot.

Si on met tout dans un bol, on prend une cuillère et on mélange tout, on ne comprend plus rien. Ou alors, il faut accepter de dire qu’on fait de la politique. Au moins, ce sera plus clair pour tout le monde. Parce qu’en politique, on peut se tromper volontairement.

Sayouba Traoré
Journaliste, écrivain

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