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Village de Nimpouy : Le meneur condamné à 12 mois avec sursis

Publié le jeudi 8 janvier 2004 à 10h05min

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A la cérémonie de remise de vêtements aux rapatriés du
Boulkiemdé par l’association le Tocsin le samedi 3 janvier
dernier à Godin dans le département de Poa, Salif Kaboré était
là. Il a même pris la parole en tant que représentant des
rapatriés du Boulkiemdé.

Salif Kaboré est celui-là même qui,
dit-on, avait favorisé l’installation de rapatriés au carrefour de la
route Ouaga-Bobo-Koudougou, après des démarches auprès
du chef de Thiou.

Considéré comme un semeur de troubles, il
fut arrêté et gardé à la gendarmerie de Koudougou puis libéré
quelque temps après. A Godin, le jour de la distribution des
vêtements, nous lui avons demandé ce qu’il en était de ce
problème. Suivez ses explications.

"Le 5 novembre dernier, j’étais à la maison quand des
gendarmes se sont présentés vers 14 h pour me dire que les
juges ont besoin de moi à Koudougou. Quand je suis arrivé,
ceux-ci m’ont demandé de dire pourquoi j’avais occupé les lieux
(l’espace du carrefour Ouaga-Bobo-Koudougou). J’ai répondu
que quand nous sommes revenus de la Côte d’Ivoire, on n’avait
plus de terre à cultiver.

Nos terres avaient été occupées par nos
frères restés au pays. On ne pouvait donc pas leur retirer ces
terres qu’ils exploitaient. Nous avons donc sollicité à nos oncles
des terres pour nous installer. Ce qui a été fait. Nous devrions y
être pour notre petit commerce et pour toute activité pour notre
survie.

Le juge a dit que moi je ne suis pas venu pour aider les
rapatriés, mais pour profiter de la situation pour les escroquer.
J’ai répondu que je ne suis pas venu pour escroquer les
rapatriés. Pour les cotisations de 1000 F CFA par personne que
nous avons instaurées, la somme avait été déposée en banque
au nom de tous les rapatriés qui étaient à Nimpouy et non à
mon nom. Mais si on dit que je veux escroquer les rapatriés, je
ne peux que me remettre à leur décision.

Le juge a donc dit que
j’allais faire 12 mois de prison et payer une amende de 431 000
francs CFA. Depuis lors, je suis parti et on ne m’a rien dit. J’avais
aussi expliqué au juge que pendant le déguerpissement de
Nimpouy, j’avais demandé aux gendarmes de me libérer pour
que j’aille récupérer de l’argent resté dans ma maison à
Nimpouy sinon avec les casses, mon argent risque de se
perdre.

Les gendarmes avaient refusé et l’argent est
effectivement perdu. Il y avait 130 000 francs CFA comme reste
des cotisations et 150 000 francs CFA pour moi-même. En plus
de cela, j’ai perdu des tôles. Le juge a répondu que ça ce n’est
pas son problème. Il m’a seulement dit de faire un effort pour
payer mon amende."

Propos recueillis par Noraggo Paul HIRY
Le Pays

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