Dans la région des Hauts-Bassins, la visite de la délégation a concerné les provinces du Houet et du Tuy. En effet, dans le Houet, le ministre en charge de l’agriculture, Salifou Ouédraogo, a visité dans le village de Dan, commune de Karangasso-Vigué, le site d’aménagement d’un bas-fond rizicole de 32 hectares et deux hectares de périmètre maraicher avec huit puits à grand diamètre en cours de réalisation. Ces réalisations s’inscrivent dans l’un des trois composantes du projet à savoir « Amélioration de la productivité et la production agricole ».

A travers cette composante, le PAPFA travaille à mettre à la disposition des producteurs, des intrants, du matériel et des conseils agricoles. Ce qui va permettre l’amélioration significative des rendements des cultures dans les régions concernées. Selon les techniciens du projet, cette composante vise la valorisation de la ressource en terre et en eau dans une démarche d’intégration et de diversification des activités. Les interventions se concentreront au niveau des bas-fonds à vocation rizicole, des périmètres maraîchers pouvant être équipés de forage, des petits barrages existants mais faiblement valorisés et des sources artésiennes.

Le ministre en charge de l’agriculture échange avec des populations de Dan

Après avoir visité le bas-fond, le ministre a profité également échanger avec des producteurs de la localité autour de leurs préoccupations. Il a saisi cette occasion pour inviter les fils et filles de Dan à plus d’abnégation au travail, afin de pouvoir atteindre l’objectif de l’initiative du président du Faso qui est de produire un million de tonnes de riz paddy cette année. Selon lui, cette ambition se réalisera si seulement les bénéficiaires s’accaparent judicieusement ce projet mis à leur disposition.

Les populations de Dan, par la voix de leur porte-parole, ont promis à leur tour de relever le défi à travers leurs contributions dans la production du riz. Pour cela, elles ont posé certaines doléances qui seront surement examinées très prochainement, foi du ministre Ouédraogo. Ainsi c’est sur une note d’espoir que la délégation a quitté le village de Dan pour celui de Karaba, dans la commune de Houndé, province du Tuy.

Une vue du site d’aménagement du bas-fond rizicole de 32 hectares dans le village de Dan

Là, le ministre en charge de l’agriculture, Salifou Ouédraogo, a échangé avec des bénéficiaires d’un sous-projet d’accès au marché sésame (SPAM/Sésame) et d’un autre sous-projet de développement de filière tracteur (SPDF/Tracteur). Cette OPB a pu mobiliser ses différents apports (20% tracteur et 40% SPAM) pour pouvoir bénéficier de l’accompagnement du projet. Elle est déjà dans la dynamique de la contractualisation. Cette initiative fait partir de la composante B du PAPFA à savoir « Appui à l’amélioration de la valorisation et à la commercialisation des produits agricoles, à travers l’engagement des citoyens ». Elle a pour objectif d’appuyer la structuration des chaines de valeur et l’augmentation de la valeur ajoutée pour les produits agricoles ciblés (riz, maraichage, niébé, sésame) en soutenant en particulier des microentreprises rurales (MER), y compris celles qui fournissent des services en amont et en aval de la chaine de production.

Le ministre Salifou Ouédraogo échange avec des bénéficiaires du sous-projet d’accès au marché sésame à Karaba

Cette visite a ainsi permis à la délégation d’apprécier sur le terrain, le niveau d’avancement des réalisations du Projet d’appui à la promotion des filières agricoles (PAPFA). « Nous sommes dans le Tuy pour visiter des sous-projets d’accès aux marchés », a laissé entendre le ministre Salifou Ouédraogo. Avant d’expliquer que « ce sous-projet permet aux producteurs de pouvoir identifier des micro-projets dans différentes filières notamment celle du sésame et le financement apporté est de façon dégressive. C’est-à-dire qu’en élaborant ce micro-projet, le PAPFA apporte 20% à la première année, 40% à la deuxième année, 60% à la troisième année et à la quatrième année c’est la coopérative qui prend en charge la totalité des dépenses ».

A l’en croire, ces dépenses permettent aux producteurs de pouvoir avoir accès aux intrants et aux équipements, mais permettent également de mettre en place une nouvelle dynamique qui permettra de booster les filières non seulement en termes de rendement mais aussi en termes de revenus. « Nous sommes sortis pour voir un certain nombre de coopératifs qui ont bénéficié des équipements agricoles comme les tracteurs. Dans la province du Tuy, il y a deux coopératifs qui en ont bénéficiés et déjà chaque coopératif est à près de 60 hectares de labour pour, non seulement ses membres, mais pour d’autres services de labour. A terme, nous voulons que ces coopératifs mettent en place des coopératifs d’unité de mécanisation agricole (CUMA).

Le ministre en charge de l’agriculture, Salifou Ouédraogo

Ces coopératifs vont au fur et à mesure associer d’autres équipements agricoles comme les semoirs, les motoculteurs pour mettre en place tout un ensemble d’équipements qui vont permettre d’offrir des services de labour et d’autres services aux producteurs. Et nous sommes en train de voir comment nous pouvons mettre en place, dans chaque commune, des guichets villageois uniques pour les offres de services agro-sylvo-pastoraux. Cela va permettre aux producteurs de chaque commune de pouvoir bénéficier de l’ensemble des services (services financier, technique) », a-t-il expliqué.

Le PAPFA, dit-il, va permettre de développer sur l’ensemble des régions concernées, ces types de projets. Toutefois, le ministre se réjouit du constat qui se dégage de ces visites. « Nous avons vu des coopératifs qui travaillent dans les filières sésame, niébé et oignon. Les producteurs de sésame ont souhaité avoir des équipements pour la transformation. L’année prochaine au plus tard, ces équipements seront mis à leur disposition, mais également des magasins de stockage et des systèmes de soufflage pour qu’on ait du sésame de bonne qualité, qui pourra être exporté sans problème », a-t-il rassuré les producteurs.

La délégation rend visite aux femmes de la « SCOOPS Zemstaaba » de Houndé

Après le village de Karaba, les visiteurs ont mis cap sur la ville de Houndé où ils ont rendu visite aux femmes de la « SCOOPS Zemstaaba » qui est une micro-entreprise rurale (MER). Elle a bénéficié d’une subvention du PAPFA pour ses activités d’étuvage de riz afin de créer de l’emploi pour ses membres et générer de la valeur ajoutée. Déjà en 2019, ce sont huit MER de la province du Tuy qui avaient bénéficié des subventions du projet d’un montant de 8 614 700 FCFA.

Le coordonnateur national du PAPFA, Salif Sié Stéphan Kambou, s’est réjouit également au terme de la visite. « Nous sommes globalement satisfaits du parcours. Nous avons fait le tour des sites pour permettre à l’autorité de s’enquérir de la mise en œuvre du projet, afin de pouvoir donner des mesures correctives s’il y a lieu, pour nous permettre d’aller de l’avant pour l’atteinte des performances. Nous avons constaté à Dan, l’aménagement et la mise en valeur d’un bas-fond couplé à un périmètre maraicher avec puits et le niveau d’exécution est au-delà 80%. Ce qui est très satisfaisants pour nous », s’est-il réjouit. Il a par ailleurs rassuré les bénéficiaires que leurs préoccupations seront prises en compte.

Le coordonnateur national du PAPFA, Salif Sié Stéphan Kambou

Faut-il le rappeler, le Projet d’appui à la promotion des filières agricoles (PAPFA) est une initiative du gouvernement burkinabè mise en œuvre avec l’appui technique et financier du Fonds international de développement agricole FIDA et le Fonds de l’OPEC (OFID). Ce projet vise à améliorer durablement la sécurité alimentaire et les revenus des exploitations agricoles intervenant dans la production et la valorisation de produits dans les filières riz, maraichage, sésame et niébé. Il permettra de contribuer à la réduction de la pauvreté et stimuler la croissance économique dans les régions de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, des Hauts-Bassins et du Sud-Ouest.

Romuald Dofini
Lefaso.net