Déconfinement n’est pas égal à relâchement. Telle est la première parole de Naaba Saaga 1er, chef d’Issouka, avant l’entame de la réouverture du musée. Il dit également que les consignes de l’Etat face au Covid-19 doivent être respectées pour conjurer la maladie. Nous allons, dit-il, faire en sorte que tous ceux qui viennent ici puissent porter le cache-nez, se laver les mains… afin que le Covid-19 soit très loin de Koudougou et du Burkina Faso.

Le musée de Rayimi était fermé à cause du Covid-19. Mais aujourd’hui, souligne le chef d’Issouka, « les chiffres sont bien à la baisse. Aussi, les autorités ont permis que certaines activités reprennent. » C’est pourquoi, dans l’après-midi du samedi 13 juin 2020, Naaba Saaga 1er a procédé à la réouverture du musée, en présence de la directrice générale des arts, Tanly Alimata Sawadogo.

La cérémonie s’est déroulée dans une ambiance de retrouvailles, de joie et de convivialité, en présence des autorités coutumières et administratives, des visiteurs, des invités et de la population. Le musée, qui a refait peau neuve à l’occasion, a accueilli tous les visiteurs visiblement heureux pour une visite guidée par Patrick Rossi, qui anime bien les lieux depuis des années.

Tous ont été conviés sur la terrasse du palais pour la visite de l’exposition de dessins de presse, intitulée « Sur les coulisses du procès du putsch manqué en 2015 » de l’artiste peintre caricaturiste, décorateur de cinéma, Hamidou Zoétaaba. Mais pour aujourd’hui, comme le dit l’artiste, « c’est une partie des images du procès que j’expose ici qui se composent de six étapes, à savoir les débats procéduraux, l’audition des accusées, la confrontation entre accusés, l’audition des témoins, les plaidoiries de la partie civile et de la défense, et enfin les réquisitions du parquet ».

C’est en échangeant avec le directeur général de la Radiodiffusion télévision du Burkina, poursuit-il, qu’est venue l’idée d’aller suivre le procès et faire des dessins qui pourraient aider le public à bien suivre et comprendre à travers les caricatures.

Il y a, selon l’artiste, une guéguerre qu’on ne peut pas dire dans les médias, mais qu’il a pu illustrer dans ses dessins. Le choix de Koudougou est un symbole pour rendre hommage à Norbert Zongo qui fut un brillant journaliste d’investigation. Norbert Zongo était aussi un fils d’Issouka qui abrite ce musée de Rayimi.

La prochaine exposition comportera près de 400 images qui couvrent les deux années du procès. Hamidou Zoétaaba lance un appel aux bailleurs de fonds afin de pouvoir réaliser une plus grande exposition en 2021. Il compte aussi éditer un livre regroupant toutes ses caricatures. Pour l’heure, la présente exposition est ouverte au public et prend fin le 27 juin.

Naaba Saaga 1er se dit très heureux d’accueillir cette exposition à l’occasion de la réouverture du musée de Rayimi qui a reçu les félicitations du ministre de la Culture, pour avoir été le musée le plus visité du Burkina en 2019, avec 8 491 visiteurs.

Service de la communication du musée de Rayimi
Sébastien OUEDRAOGO