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Faso-foot : Ces difficultés financières des clubs qui plombent le championnat

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Publié le mardi 2 juin 2020 à 14h17min

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Faso-foot : Ces difficultés financières des clubs qui plombent le championnat

Ce n’est plus un secret pour personne. La grosse difficulté des clubs burkinabè de football est le manque de finances qui entraine des arriérés de salaires pouvant atteindre près de cinq mois chez certains. Faisant des encadreurs techniques et des joueurs des misérables.

Dans presque tous les clubs, la situation est pareille. Des salaires impayés pendant plusieurs mois. Les primes, on n’en parle pas. Les clubs, surtout ceux de la première division, traversent presque tous des moments difficiles sur le plan financier.

A l’arrêt du championnat au mois de mars, près de la moitié des clubs cumulaient au moins deux mois d’arriérés de salaires et des primes impayées. Selon certaines sources, au moins huit des seize clubs devaient de l’argent à leurs joueurs et entraineurs. Parmi ces équipes fautives, on compte des clubs mythiques du championnat burkinabè. L’ASFA-Yennenga, l’EFO, le Rail club du Kadiogo (RCK), l’Union sportive de Ouagadougou (USO), l’AS Police y figurent.

Comme pour ne rien arranger, la maladie à coronavirus est passée par là. Tout est à l’arrêt. Les dirigeants et les joueurs sont dans la nature. Le manque de finances se fait de plus en plus criard pour les clubs. Même ceux qui sont dirigés par des riches hommes d’affaires s’enlisent dans la crise financière. Les dettes envers les joueurs et les entraineurs s’accumulent.

L’Etoile filante de Ouagadougou doit cinq mois de salaire à ses pensionnaires. La grogne monte au sein des hommes. « Abandonnés à nous-mêmes, nous vivons la galère à l’EFO », soutient un membre de l’équipe des « bleus et blancs ».

L’encadrement technique a fini par programmer une rencontre avec les joueurs pour « les encourager à tenir encore dans cette situation difficile ». Informés de cela, les dirigeants, comme pour sauver l’honneur, avancent un demi-salaire d’un mois aux joueurs et aux membres du staff technique avec la ferme promesse de verser les salaires de deux autres mois si la subvention du ministère des sports et des loisirs est servie aux clubs.

L’ASFA-Yennega, l’AS Police, le RCK trainent aussi des mois d’impayés. La situation est si difficile que les entrainements sont suspendus dans les clubs qui doivent de l’argent aux joueurs. « Nous n’avons plus le moral pour nous entrainer. Même les programmes d’entrainement individuel, nous n’en avons pas donné aux joueurs », indique l’entraineur d’un club de première division. C’est aussi le cas pour presque tous les clubs qui ont des arriérés. Cela se ressent sur les performances des équipes pendant le championnat. D’où ces matchs qui n’incitent pas les supporters à aller au stade.

La précarité financière des clubs explique leur mauvais classement. La Reine des Stades en est une parfaite illustration. « La dixième place ne sied pas pour l’EFO. Dès le début du championnat, on a tous remarqué que le club avait le potentiel pour jouer le haut du tableau. Dès les cinq premières journées, l’EFO était parmi les cinq premiers du championnat », regrette un membre de l’équipe dirigeante.

L’USO, dont le président, Laurent Blaise Kaboré, est candidat à la présidence de la Fédération burkinabè, a quant à elle soldé ses arriérées de salaire. Salitas du colonel Yacouba Ouédraogo l’avait déjà fait. Ces exemples pourraient être suivis par beaucoup d’autres clubs dans les prochains jours grâce aux subventions accordées par le ministère des sports et des loisirs.

En effet, dans un communiqué en date du vendredi 29 mai 2020, la fédération burkinabè de football informait les dirigeants des clubs que les sommes de 3 millions et de 1,5 million ont été déposées sur les comptes respectivement des clubs de D1 et de D2. De l’argent frais qui va permettre d’éponger les dettes des équipes auprès des joueurs et de leurs encadreurs.

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