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Coronavirus : A Ouagadougou, les marchés restés ouverts perdent aussi de leur affluence

Publié le lundi 30 mars 2020 à 22h25min

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Coronavirus : A Ouagadougou, les marchés restés ouverts perdent aussi de leur affluence

« A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles ». Pour lutter contre le Covid-19, les autorités ont pris plusieurs mesures drastiques dont la fermeture de 36 marchés et yaars de la ville de Ouagadougou. Quelques jours après l’entrée en vigueur de cette mesure, ce lundi 30 mars 2020, dans certains marchés mêmes restés ouverts, l’affluence n’est plus celle de tous les jours.

Ce lundi 30 mars 2020, ce sont des marchés, qui ne sont pourtant pas frappés par la mesure de fermeture, presque vides que l’on a constatés de visu à Ouagadougou. Une situation qui laisse des vendeuses aux regards inquiets, assises devant les étalages de leurs marchandises. Pendant au moins deux heures, c’est-à-dire, de 8 h30 à 10 h 30, nous avons parcouru quelques yaars et l’affluence n’était pas au rendez-vous. Coronavirus oblige, les clients se font de plus en plus rares à ces heures où l’affluence devrait être au rendez-vous en temps normal.

Une situation inquiétante pour la plupart des commerçantes rencontrées de ces yaars, restés ouverts parce que n’étant pas concernés par la mesure de fermeture. La raison selon Mamounata Wili, une vendeuse d’épices et de produits alimentaires importés de la Cote d’Ivoire est qu’avec la peur du coronavirus qui règne les populations préfèrent rester chez elles. Depuis quelques jours, observe-t-elle, c’est cette atmosphère qui règne dans le marché.

Mamounata Wili ,vendeuse de produits alimentaire ivoiriens

Et même si, dit-elle, ce marché n’a pas été fermé comme les autres, les vendeuses vivent la même situation. « Nous sommes assises avec des cœurs meurtris, parce qu’à peine si on a des clients, ils ne viennent plus parce que chacun a peur et avec les fermetures des frontières dans quelques jours, on n’aura plus de marchandises, si les stocks s’épuisent. Notre souhait, c’est que Dieu nous vienne en aide pour qu’on puisse avoir un remède de cette maladie », lance-t-elle.

Pour cette autre vendeuse de légumes et d’épices, cette fois-ci locaux, Mamounata Tapsoba, les populations ne veulent plus venir au marché, parce qu’elles se sont ravitaillées dès l’annonce de fermeture des autres marchés et elles ne veulent plus sortir de leurs maisons. « Chacun se protège, sauf quelques-unes qui viennent encore, elles disent avoir peur et avec juste raison. Nous aussi, on a peur, on n’a juste pas le choix, sinon, on ne viendrait pas. On a tous peur mais avec les enfants et sans de l’aide, on va faire comment ? C’est pourquoi, on a porté des gangs pour se protéger et nous crions vers Dieu pour qu’il vienne à notre secours et nous aide à sortir de cette situation ».

Mamounata Tapsoba

L’essentiel, c’est la santé

Quant à Rasmata Compaoré, la santé n’a pas de prix. C’est pourquoi, selon elle, le premier ennemi de l’être humain, c’est la maladie et il faut demander à Dieu de nous apporter la santé pour que tout le monde puisse retrouver une vie normale.
Et Rasmata Kafando de renchérir en soulignant que l’essentiel c’est la santé. Elle qui croyait que comme son marché fait partie de ceux désignés pour rester ouvert, elle ferait un bon chiffre d’affaire, c’est le contraire qui se présente.

D’une vente minimum de 30 000 F CFA par jour, avec la maladie qui angoisse les gens, elle dit ne même plus avoir la somme de 20 000 F CFA.
En somme toutes attendent le retour normal à la vie sociale et économique, en invoquant Dieu et en appellent toutes les populations au respect des mesures éditées pour freiner la propagation du virus au plus vite.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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