Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent : « Si ces terroristes ont pu s’installer dans notre pays, c’est parce que nous sommes divisés »
Sommes-nous dans une autre phase dans le phénomène terroriste au Burkina Faso ? En tout cas, tout porte à le croire. Si au début c’étaient les forces de défense et de sécurité qui étaient surtout harcelées par les groupes armés terroristes, la donne semble avoir changé depuis quelques temps. De plus en plus, ce sont des populations civiles qui sont les cibles. Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent et à radicalisation, nous explique les raisons de ce changement de stratégie. Avec lui, nous avons également abordé les questions de négociation avec les terroristes. Faut-il franchir ce pas, comme le Mali l’envisage ? L’auteur du livre « Actions de développement du système national de sécurité » nous propose sa grille d’analyse, non sans proposer des solutions qui, selon lui, permettront au Burkina de panser sa plaie terroriste.
Lefaso.net : Depuis quelques temps, on assiste à une recrudescence des attaques. Au début, c’étaient surtout les Forces de défense et de sécurité (FDS) qui étaient harcelées ; mais de plus en plus, ce sont les populations civiles qui payent le lourd tribut. Qu’est-ce qui, selon vous, explique ce changement de donne ?
Laurent Kibora : Avant de répondre à votre question, il faut dire pourquoi nous sommes attaqués. Ceux qui nous attaquent ont clairement manifesté leur motivation. Au mois d’octobre 2019, le GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) a publié un communiqué dans lequel il s’en prenait au Burkina. La gouvernance suite à l’insurrection populaire, les liens avec les forces étrangères sont entre autres pointés du doigt.
Aussi, Abdoul Hakim Al-Sahraoui, qui est le bras droit du patron de l’EIGS (Etat islamique dans le Grand Sahara), a lancé un message très menaçant aux dirigeants pour dire qu’il y aura des opérations de grande envergure. Nous sommes dans cette dynamique actuellement. On a eu Sokoto au Mali, Chinagoder au Niger, Silgadji et Arbinda au Burkina Faso.
Pour revenir à votre question, il faut dire que les terroristes sont des grands stratèges. Tantôt ils mettent la presse sur un point, tantôt ils changent de stratégie et mettent la pression sur un autre point. Pendant longtemps, ils ont harcelé nos Forces de défense et de sécurité parce qu’ils ont vu que la faille était à ce niveau. Cependant, notre armée a commencé à s’adapter à la menace, à engranger des victoires. Cela ne laisse pas l’ennemi indifférent. Du coup, il a changé de stratégie.
Selon les informations qui nous parviennent, après la cuisante défaite des terroristes à Arbinda, beaucoup auraient fait défection. Certains sont impotents à vie. Cela a porté un coup au moral des éléments de leurs troupes qui ont décidé de se venger à tout prix.
Nous sommes dans un contexte où les solutions que nous croyons avoir trouvées ne produisent pas de résultats probants. Nous avons utilisé les couvre-feu, l’Etat d’urgence, mais les terroristes continuent de gagner du terrain. Nous avons impliqué la chefferie coutumière, les religieux et maintenant nous sommes en train de parler de volontaires pour la défense de la patrie.
Justement, a-t-on enfin trouvé la solution avec ces volontaires pour la défense de la patrie ?
Je l’ai toujours dit, c’est une bonne-mauvaise idée. Bonne dans la mesure où avec ces volontaires, il y a un mécanisme de défense automatique. Les FDS ne peuvent pas être partout pour riposter, contre-attaquer. En plus, on ne peut pas rester les bras croisés. Vu dans ce sens, c’est une bonne idée.
Dans un autre sens, il faut être objectif. Si avec les FDS nous peinons à faire face à ces terroristes, est-ce que ce sont les volontaires qui vont réussir ? Ils auront une formation de deux semaines. En 14 jours, qu’est-ce qu’une personne peut apprendre pour face à ces hommes armés ? En plus, il y a l’équipement. Déjà, l’armée se plaint de la qualité de son équipement qui n’est pas adapté. Il y a des problèmes de primes, de coordinations, de commandement, et on ajoute une autre donne. Cela risque d’envoyer d’autres problèmes. Mais, cela interpelle les autorités à prendre de bonnes décisions. Selon moi, la solution est en trois phases…
Lesquelles ?
D’abord politique, ensuite diplomatique et enfin patriotique. Sur le plan politique, parce que je pense que ça sera difficile de sortir de ce problème sans une véritable réconciliation nationale. Il faudrait que cessent ces règlements de comptes, ces vendettas. Dans une situation pareille, c’est le moindre mal qu’il faudra chercher. Il y a beaucoup de dossiers en suspens en justice actuellement.
Vous ne prônez pas une certaine impunité-là ?
Au regard de l’urgence du moment, je pense qu’il faut prôner le rassemblement autour d’une seule cause. Cette union nationale ne peut être obtenue sans qu’on ne passe par le pardon, l’absolution. Si ces terroristes ont pu s’installer dans notre pays, c’est parce que nous sommes divisés. Il y a beaucoup de personnes frustrées, et cela se sent. La preuve, des informations confidentielles se retrouvent souvent sur les réseaux sociaux. Combien de fois on a enregistré des grèves au niveau de la police nationale dans ce contexte ? Devant tout cela, il faut une solution politique. On dit souvent qu’un mauvais arrangement vaut mieux qu’on bon procès.
Et sur le plan diplomatique ?
Il faut le dialogue, il faut le bâton et la carotte comme on le dit. Le Mali est sur cette voie. Le Haut-représentant du chef de l’Etat pour le Centre, Dioncounda Traoré, a avoué avoir envoyé des émissaires pour discuter avec Iyad Ag Ghaly, Amadou Kouffa. Les autres l’ont expérimenté et ont eu de bons résultats. L’Algérie l’a essayé et a trouvé une accalmie. La Mauritanie également. Le Burkina, de par son rôle de facilitateur et de médiateur dans le passé, a eu à établir des liens avec quelques dirigeants de ces groupes. C’est une solution à envisager.
Mais sur quoi négocier avec ces groupes dont certains réclament qu’une partie du territoire leur soit cédée ? Peut-on négocier l’intégrité territoriale du pays ou le caractère laïc de l’Etat ? N’est-ce pas un aveu d’impuissance ?
Non, pas du tout. Quand vous décidez déjà de négocier, il y a le respect de l’adversaire. Concernant toutes ces revendications territoriales, idéologiques, des analystes ont révélé qu’il n’en est rien. Mais c’est juste un problème financier. Le terrorisme et l’insécurité nourrissent beaucoup de personnes. C’est un gros business qui fait couler beaucoup d’argent, c’est un peu comme l’immigration clandestine qui génère beaucoup de milliards pour les passeurs. Si vous partez par exemple à Agadez au Niger, avec l’intervention de l’Union européenne qui contribue à bloquer le passage, cela a créé beaucoup de problèmes. L’économie parallèle qui s’était développée autour de ce trafic s’est effondrée du jour au lendemain. Cela a poussé beaucoup de gens dans des activités plus criminelles : le terrorisme, le grand banditisme.
Dans ce contexte, il serait très judicieux et stratégique de ne pas se mettre en marge. Les Occidentaux eux-mêmes condamnent ces groupes le jour ; mais la nuit, ils vont dialoguer avec eux. De par le passé, c’est ce que le Burkina aussi faisait. Il ne s’agit pas de dire que nous allons céder une partie du territoire ou que nous allons accepter l’application de la charia dans une partie du territoire, mais c’est de leur proposer de gagner autrement leur vie, sans tuer.
Qu’en est-il de la solution patriotique que vous prônez ?
Elle s’inscrit sur le socle de l’union sacrée, de la réconciliation nationale et de la cohésion. Ce patriotisme commande que le Burkinabè dise non au terrorisme, non au grand banditisme. Il y a certaine responsabilité citoyenne dans la lutte contre le terrorisme qu’il fait prôner et défendre. Si nous-mêmes livrons nos frères et sœurs, nous rendrons compte à l’histoire.
Une autre chose, selon que l’on est dans ces zones très marquées par le terrorisme ou dans les grands centres urbains comme Ouagadougou, l’on se rend compte que les Burkinabè n’ont pas les mêmes problèmes. A Ouagadougou, l’on ne semble pas se préoccuper du phénomène qui a occasionné des milliers de déplacés internes et qui provoque des morts presque quotidiennement….
Il ne faut pas faire la sourde oreille. Ce sont des messages que ces groupes terroristes nous envoient. J’ai l’impression que jusqu’à présent, les autorités font la sourde oreille et n’essaient pas de trouver les solutions face aux messages qu’on leur envoie.
Par exemple, vous prenez la ville de Djibo où la population a doublé à cause de l’afflux des populations fuyant le terrorisme ; c’est pareil pour les communes de Barsalogho, de Kaya. C’est une autre réalité qui contraste avec le vécu dans les grands centres urbains comme Ouagadougou. Cela nous laisse voir que les Burkinabè n’ont pas encore compris, n’ont pas encore saisi qu’ils sont en guerre.
Ces temps d’accalmie, de quiétude et de sérénité que nous avons connus de par le passé sont révolus. Nous sommes dans une nouvelle donne et nos comportements, nos agissements doivent être en adéquation avec cette nouvelle donne. Cela commence par nos autorités ; elles doivent sonner l’alerte, donner l’exemple, fédérer les énergies. Le président du Faso fait certes des efforts, mais nous avons remarqué qu’il est beaucoup dehors ; il voyage beaucoup, pendant qu’à l’intérieur, des Burkinabè souffrent dans leur chair.
Dans une de vos solutions pour lutter contre le terrorisme, il y a quelques mois, vous avez proposé le rouleau-compresseur russe. Une stratégie de coordination entre les différentes forces impliquées dans cette lutte. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Le rouleau-compresseur russe est une réponse face à un constat : il n’y a pas suffisamment de collaboration, de coordination entre les différents corps de Forces de défense et de sécurité, c’est-à-dire les forces militaires et paramilitaires. Ce que j’ai proposé est un peu un travail à la chaîne, où chaque maillon a un rôle précis à jouer.
Les Gardes de sécurité pénitentiaire par exemple, qui sont chargés de surveiller des présumés terroristes, récoltent les informations qui seront transmises à la police qui est très futée dans le renseignement. La police, à son tour, traite ce renseignement et la transmet à la gendarmerie. De là, en coordination avec l’armée, des opérations peuvent être organisées pour aller à l’action. C’est donc un mécanise où militaires, gendarmes, policiers, GSP, douaniers et forestiers doivent coordonner les efforts pour que la lutte soit plus efficace. Si toutes ces entités sont unies, soudées, je crois que les résultats seront entre meilleurs.
Entretien réalisé par Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 11 février 2020 à 01:33, par Sacksida En réponse à : Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent : « Si ces terroristes ont pu s’installer dans notre pays, c’est parce que nous sommes divisés »
Dans tout conflit ou probleme, il faut qu’il y’ait la Justice, des reparations et la Reconciliation. Une vraie Justice peut reconcilier des adversaires ou des ennemis. L’impunite ne fera que renforcer des rescentiments et lesquels peut conduire droit a la vengence. Le terrorisme est une consequence de la malgouvernance et de l’injustice economique et sociale sur des populations donnees pendants des decennies. De plus, des facteurs exogenes y ont contribues egalement dans le cas du Burkina Faso.
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2. Le 11 février 2020 à 07:07, par Candy En réponse à : Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent : « Si ces terroristes ont pu s’installer dans notre pays, c’est parce que nous sommes divisés »
Thanks for finally talking about > Sommes-nous dans
une autre phase dans le phénomène terroriste au Burkina Faso ?
En tout cas, tout porte à le croire. Si au début c’étaient les forces de défense
et de sécurité qui étaient surtout harcelées par les groupes armés terroristes, la donne semble avoir changé depuis quelques temps.
De plus en plus, ce sont des populations civiles qui
sont les cibles. Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent et à
radicalisation, nous explique les raisons de ce changement de stratégie.
Avec lui, nous avons également abordé les questions de
négociation avec les terroristes. Faut-il franchir ce pas, comme
le Mali l’envisage ? L’auteur du livre
3. Le 11 février 2020 à 07:48, par boer En réponse à : Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent : « Si ces terroristes ont pu s’installer dans notre pays, c’est parce que nous sommes divisés »
no comment sauf que les autorités du Burkina sont bizzar
4. Le 11 février 2020 à 08:39, par TANGA En réponse à : Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent : « Si ces terroristes ont pu s’installer dans notre pays, c’est parce que nous sommes divisés »
Ça c’est des questions et de réponses de deux personnes bien formatées à l’occidentale. C’est ça qui fait que nous ne pouvons pas nous en sortir de cette spirale du mal.
Nos pays sont attaqués par qui ? Ne voyez pas les loques tenant les armes sur le terrain, non. Ces loques là ne sont pas capables de s’acheter de bonnes chaussures donc ce ne sont pas des armes de 900 Euro minimum qu’ils pourront s’offrir. Alors il est clair que les combattants sur le terrain sont armés et entrainés par des mercenaires à la solde de qui peut les payer.
De là, nous voyons qu’il n’est pas possible de négocier quoi que ce soit avec les cheffyons de combattants car eux même ne maitrisent pas le pourquoi et le comment de leurs rebellions.
Comme signifié plus haut, les tempêtes de sable et les pluies du sahel n’apportent pas des armes, non ! Des personnes ont apporté ces armes, monté ces populations et leur ajouter des formateurs et autres djihadistes.
De la stratégie de combat, il faut dire que la rapidité des déplacements, l’exactitude des coups portés par les terroristes font que l’on sait que la logistique utilisées est digne de ’’grande puissance militaire’’.
Avec qui voulez vous négocier alors ?
C’est simple comme bonjour, il faut dire oui à l’occident pour l’occupation du sahel pour puis attaquer l’Algérie, occupation et exploitation des ressources de nos pays, renier notre monnaie unique et rester dans le CFA, envoyez les plus intelligents de nos enfants en occident (immigration choisie) etc.
Cela revient à dire nous devons reconnaitre et accepter d’être la poubelle (où l’occident jette ce dont il n’ont pas besoin, où il retire du fumier (intellectuels et minerais)) de l’occident ; poubelle qu’elle pourra raser un jour pour d’autre besoins comme l’occupation.
Mais faisant de la sorte nous ne compromettons pas seulement l’avenir de nos enfants mais nous condamnons à mort nous même et notre futur.
Pour se sortir de cette spirale, il faut utiliser tous les moyens. Nous pourrons mettre en face de qui nous brime, l’entité qui est sa hantise : l’Iran et la Russie suivie par le Chine.
Webmaster, laisse passer stp.
tangatapsoba@yahoo.fr
Le 12 février 2020 à 16:57, par OUEDRAOGO Nobila Bernard En réponse à : Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent : « Si ces terroristes ont pu s’installer dans notre pays, c’est parce que nous sommes divisés »
Bonsoir très cher ! J’ai lu avec attention votre intervention. Cependant, je voudrais vous dire que ce n’est pas avec ceux que vous qualifiez de loques qu’il faut négocier mais avec ceux qui les commandent. C’est une question d’intérêt. Si ces derniers savent qu’ils peuvent gagner autrement leur vie, ils changeront le fusil d’épaule.
En tout état de cause aucune guerre ne finit par les armes. L’on finit toujours par négocier. Je préfère mieux que nous perdons des milliards au profit des vies humaines. Nous redresserons notre économie avec eux.
5. Le 11 février 2020 à 08:58, par Coolio En réponse à : Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent : « Si ces terroristes ont pu s’installer dans notre pays, c’est parce que nous sommes divisés »
A mon humble avis le livre intitulé "L’Empire peul du Macina" d’Amadou Hampâté Bâ nous donne des explications
6. Le 11 février 2020 à 09:16, par Tagnabiu O. jean-Noel En réponse à : Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent : « Si ces terroristes ont pu s’installer dans notre pays, c’est parce que nous sommes divisés »
Cette réflexion est digne d’intérêt, sans passion et fondée sur des éléments , à mon avis convaincants.
7. Le 11 février 2020 à 09:20, par Tagnabiu O. jean-Noel En réponse à : Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent : « Si ces terroristes ont pu s’installer dans notre pays, c’est parce que nous sommes divisés »
Cette réflexion est digne d’intérêt, sans passion et fondée sur des éléments , à mon avis convaincants.
8. Le 11 février 2020 à 09:30, par À qui la faute ? En réponse à : Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent : « Si ces terroristes ont pu s’installer dans notre pays, c’est parce que nous sommes divisés »
Merci pour votre contribution.
Dès le début j’ai toujours soutenu que la cause du terrorisme dans le Sahel c’est l’abandon des populations par les États respectifs. Souvenez-vous comment l’état malien à martyrisé Kidal et les touaregs. Souvenez-vous comment au Burkina des programmes entiers de construction de barrages, de routes et d’écoles ont été détournés. Certains sont encore à la direction de ce pays avec un patrimoine infini et une mal-cause de princes. À l’opposé regardez comment le Sénégal a su gérer l’épineuse question de la Casamance. Mais s’ils sont loin d’être un très bon exemple, au moins il y a la répression et les coups d’État en moins. Moins de plains à penser= moins de vengeance. Tout autour de nous le Ghana, la côte d’Ivoire malgré son passé récent, l’Algérie, le Maroc sont des pays qui partagent mieux la chose publique. Cela fait des années que nous partons étudier ou nous soigner en Algérie et surtout au Maroc, un pays qui n’a rien dans son sous-sol. Les vrais criminels sont tous ceux qui dans l’histoire du Burkina ont mal géré l’argent public. Les autres facteurs sont en réalité des conséquences
9. Le 11 février 2020 à 09:31, par Desire Camille En réponse à : Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent : « Si ces terroristes ont pu s’installer dans notre pays, c’est parce que nous sommes divisés »
La 1ere phrase du dernier paragraphe de ce riche interview me met dans une colere noire. En effet pourquoi "garder des terroristes" et pour quel jugement ? Pourquoi l’idiote pretention de leur appliquer ce qu’ils n’appliquent pas aux autres humains ? Il vous reviendra a l’esprit que la Brigade de Gendarmerie de Kongoussi a ete attaquee et saccagee par qu’elle gardait des terroristes et un couple de civil a ete victime.
Pour ma part, une terroriste est arrete pour juste une heure (60 mns). Il parle ou il ne parle pas : IL DOIT MOURIR. Pourquoi s’encombrer ??????
10. Le 11 février 2020 à 11:42, par simplicité En réponse à : Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent : « Si ces terroristes ont pu s’installer dans notre pays, c’est parce que nous sommes divisés »
Bonjour M. Kibora
J’aurais voulu vous contacter inbox pour échanger avec vous sur la posture générale de cette sortie qui répose si je ne m’abuse sur l’unité fruit d’une réconciliation.
Je voudrais savoir de quelle unité il s’agit ? La reconciliation, si vous la mettez au titre politique, cela voudrait-il dire qu’après la reconciliation on aura plus de contraditions, des adversités politiques ?
Quelle unité nationale à votre avis fait défaut et avec laquelle nous serons à bout de la nébuleuse ?
J’espère avoir bientôt l’occasion déchanger face à face avec vous.
Merci
11. Le 11 février 2020 à 12:25, par Atrap Le Moize En réponse à : Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent : « Si ces terroristes ont pu s’installer dans notre pays, c’est parce que nous sommes divisés »
Très belle analyse appuyée de propositions concrètes. Rien à dire ; ça vaut d’être pris en considération. Bon courage.
12. Le 11 février 2020 à 13:38, par Coolio En réponse à : Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent : « Si ces terroristes ont pu s’installer dans notre pays, c’est parce que nous sommes divisés »
A mon humble avis le livre intitulé "L’Empire peul du Macina" d’Amadou Hampâté Bâ nous donne des explications
13. Le 11 février 2020 à 13:59, par Sacksida En réponse à : Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent : « Si ces terroristes ont pu s’installer dans notre pays, c’est parce que nous sommes divisés »
Je suis tout fait d’accord avec TANGA, car le cote exogene de ce phenomene est bien sur l’imperialisme exploitateur qui s’est transforme en terrorisme. C’est tres profond et donc nos armee (FDS) ne sont pas en train de lutter contre des ennemis invisibles. Qui tire les ficelles de ce terrorisme, si ce n"est ceux qui veulent recoloniser nos pays par des voies detournees. Il faut donc une alliance forte de nos etats nations et de nos vrais amis ; et tout cela combines avec une reelle bonne gestion economique et sociale de nos pays.
14. Le 11 février 2020 à 14:17, par Joseph En réponse à : Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent : « Si ces terroristes ont pu s’installer dans notre pays, c’est parce que nous sommes divisés »
Mr Kibora je me permet de vous poser des questions et cela est valable pour tout ce qui prône la réconciliation et le pardon tout azimut. Les autres aspects de votre interview sont dignes d’intérêt.
Pouvez-vous faire accepter la réconciliation à la famille Norbert ZONGO celui-là qui a été tué et brûler sans oublier la famille de SANKARA et autres sans les soulager par la justice ? Mr Kibora et autre chantre de la réconciliation accepterez-vous que je vous fasse subir le sort de Sankara et Norbert et vous me pardonner ? Si oui on peut faire l’expérience. Ce que tu veux pas qu’on te fasse ne le fait pas à ton semblable.
Si toi et ceux qui veulent la réconciliation sans se soucier des victimes, parce que ce sont les victimes qui pardonnent et non les victimes et les bourreaux qui font actes de contrition !
De toutes façons moi je dis et je redis que cette réconciliation ne concerne pas les populations, le peuple, ceux sont les politiciens qui doivent aller s’enfermer entre 4 murs et régler leurs problèmes.
Ce qui est sûr et certains sans la justice vous ne pourrai jamais apaiser les cœurs des victimes, donc vous ferai votre réconciliation sans les victimes comme la journée du pardon sous Blaise COMPAORE.
Nous sommes tous humains et je pense que si mon bourreau est jugé et condamner mon cœur s’adoucit et je serai plus enclin à l’écouter et le pardonner cela découle du bon sens ! La preuve en circulation quand quelqu’un s’excuse en levant la main pour avoir mal circuler tu te ramollies et salue aussi, c’est parce que tu es apaisé.
15. Le 11 février 2020 à 16:25, par Pam En réponse à : Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent : « Si ces terroristes ont pu s’installer dans notre pays, c’est parce que nous sommes divisés »
Nos spécialistes risques de nous égarer plutôt que de nous proposer des solutions durables ’’ c’est parce que nous ne nous entendons pas que nous sommes attaqués’’ qui sont sont les protagonistes dans cette mésentente ? Quel est l’objet des mésententes ?quelles est la responsabilité de chacun des protagonistes dans cette mésentente ? Est-ce que ceux qui nous attaquent ont un intérêt avec un quelconque des protagonistes ? Comment nous entendre ? Est ce que celui qui n’a pas raison est prêt à reconnaitre son tort et à faire profil bas ? Ou la victime doit endurer sa douleur, la digérer et aller à la réconciliation à n’importe quelle condition ? Je voudrais bien proposer à nos spécialistes éclaircissent bien leur pensée pour qu’on puisse les suivre et surtout s’approcher des historiens et procéder à des études sérieuses de terrains et des dynamiques sociales au BF s’ils veulent convaincre et participer une paix solide et durable pour notre cher Faso.
16. Le 11 février 2020 à 17:48, par triste En réponse à : Laurent Kibora, spécialiste des questions liées à l’extrémisme violent : « Si ces terroristes ont pu s’installer dans notre pays, c’est parce que nous sommes divisés »
Aujourd’hui, au Nord ou à l’Est, les bandes de terroristes qui tuent sont surtout des burkinabè recrutés par... ! Posons-nous les bonnes questions. Pourquoi ? la gangrène en cours d’un bon tiers du Burkina n’est pas venue du jour au lendemain ! Une bonne partie de nos problèmes sont un héritage de plusieurs décennies de mauvaise gouvernance jusqu’en 2020 ! Si on ne s’attaque pas aux racines profondes du problème comme le manque de développement de ces régions rurales... la spirale négative va se poursuivre... Et, la réponse ne se résume pas à recruter des volontaires... Au contraire, cette solution risque d’aggraver la situation délétère sur le terrain.