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Epidémie de choléra : barrer, à tout prix, la propagation du virus du choléra

Publié le lundi 5 septembre 2005 à 07h15min

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Avec 108 cas, le disctrict sanitaire du secteur 30 est l’un des centres médicaux de la capitale qui accueille le plus de patients souffrant du choléra. Pour arrêter l’hémorragie, on a mis l’accent sur la sensibilitaion, le comportement de la population étant la principale cause de la propagation de la maladie.

Aucun décès n’est enregistré jusque-là au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) du secteur 30. Accompagnants et personnels soignants s’accordent, volontiers, à dire que la prise en charge gratuite des malades y est pour beaucoup.

A cela, on peut ajouter le fait que les malades (pas tous malheureusement) arrivent généralement tôt et peuvent donc bénéficier des soins.

En dehors de ce satisfecit, le désarroi s’est installé. Le personnel soignant du CMA est formel : "La plupart des malades qui arrivent au service d’urgence ont pris au moins une fois un repas hors de leur domicile". Les enquêtes préliminaires réalisées, soit avec les accompagnants des malades, soit à domicile lors des séances de désinfection attestent qu’en général, les patients n’ont pas mangé à la maison le jour précédant le déclenchement de la maladie.

Il faut donc prendre le taureau par les cornes et éviter que les habitudes alimentaires soient fossoyeuses de notre santé.

Dans les stratégies de combat, un accent particulier est mis sur la sensibilisation. Le responsable de l’hygiène et assainissement du disctict du secteur 30 chargé de l’information, de l’éducation et de la communication (IEC), Joseph Kouka Wangré parcourt les services médicaux et la mairie de Bogodogo, les structures de relais pour prêcher la bonne nouvelle, "les bonnes méthodes pour vous protéger du choléra".

A l’intérieur même du CMA, une équipe d’urgence est chargée de faire, au quotidien, le briefing de la surveillance épidémiologique, de la prise en charge médicale des cas et de la disponibilité des médicaments. Outre le renforcement des mesures d’hygiène et d’assainissement, le Comité d’urgence met l’accent sur la sensibilisation et la mobilisation sociale dans le CMA. C’est, en fait, la structure de gestion et de coordination de la gestion de l’épidémie.

Pour toucher les 470 000 personnes habitant les secteurs 14, 15, 28, 29 et 30 et les départements de Saaba, Koubri et Komsilga, zones qui relèvent du district, plusieurs moyens de communication sont mis en oeuvre. Dans le cadre de la sensibilisation de masse, un technicien d’assainissement à l’aide de haut-parleurs fixés sur une voiture, explique aux populations des secteurs concernés, les bonnes règles d’hygiène et d’assainissement à observer.

Il est relayé par les comités de gestion installés dans les différentes formations sanitaires du disctrict. A Saaba par exemple, les comités de gestion appelés aussi groupes intermédiaires ont rencontré les restaurateurs et les bouchers du département pour leur expliquer les mesures d’hygiène qui s’imposent à eux.

Le conseil munipal y est également impliqué. En tant que service de poximité, il lui est demandé de prendre une part active à la senbilisation.

A l’intérieur même du CMA, tous les moyens sont bons pour attteindre le maximum de gens. Dans les murs du CMA, sont dressés des messages de sensibilisation qui ont trait surtout aux mesures d’hygiène et d’assainissement à observer aussi bien dans les comportements de tous les jours que dans l’enceinte de l’établissement sanitaire.

Le CMA ne disposant pas d’infrastrucures d’accueil pour les maladies infectueuses, les malades du choléra ont été admis dans des salles ordinaires. Selon le Dr Sylvain Zabsonré, la situation s’est nettement améliorée, ces dernières semaines, puisqu’on est passé facilement d’un centre débordé de malades à une "période en plateau". Ils étaient, le mardi 31 août dernier, sept malades à occuper les lits sur les quinze disponibles.

Malgré cette "accalmie", la vigilance est de mise. Ici, on rappelle constamment que personne n’est épargné de la maladie. La preuve nous a été donnée dans la zone SONATUR de Saaba où un membre de la famille maternelle d’un haut responsable de la presse nationale a été victime du choléra. En effet, malgré la propreté du domicile et de ses environs, un jeune élève a contracté la maladie et s’est retrouvé au service d’hospitalisation du CMA.

Selon des enquêtes préliminaires réalisées par le service de la surveillance épidmiologique, un plat de "benga" (haricot en langue mooré) consommé par le jeune garçon semble être à l’origine des ennuis du jeune garçon.

Pour éviter toute propagation de la maladie et surout la contagion entre les membres d’une même famille, les services d’hygiène ont pris d’assaut le domicile du malade pour des opérations de désinfection. C’est l’occasion propice de donner les ultimes conseils qui consistent à éviter de manger dans la rue, à se laver chaque fois les mains avant de manger, nettoyer les ustensiles de cuisine avec l’eau de Javel et tenir sa maison et ses alentours toujours propres. En tous les cas, il faut se rendre le plus rapidement possible dans un centre médical dès l’apparition de diarrhées et de vomissements.

Romaric Ollo HIEN (romaric_hien@yahoo.fr)
Sidwaya

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