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Fait divers : l’amie prend la place de la légitime

Publié le lundi 5 septembre 2005 à 07h15min

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Dans nos sociétés, des ethnies ont des coutumes auxquelles il ne faut pas enfreindre. Sont de ceux là les Dagaris par exemple. Une fois la dot payée, l’adultère est sévèrement puni. Dabiré était enseignant. Célibataire, il avait été affecté "en brousse" comme on le dit couramment. Voilà qu’une fille de la localité du nom de Blandine fréquentait le CEG du chef-lieu.

Il va de soi que ceux qui dans les villages font tourner la tête des filles sont les enseignants, les agents d’agriculture et les infirmiers, bref les fonctionnaires. Aussi, Dabiré ne mit pas longtemps à "tomber" Blandine. Elle devint devant Dieu et les hommes son épouse. Le couple vivait en parfaite harmonie et avait deux beaux gosses.

Blandine arrêta ses études après avoir raté son BEPC. Quand elle était au CEG, elle s’était liée avec Thérèse et les deux étaient devenues intimes et correspondaient toujours. Un jour, Thérèse qui n’était pas mariée, décida d’aller rendre visite à son amie. Blandine présenta à Dabiré son amie et la chambre des étrangers lui fut donnée. Thérèse n’était pas mariée, n’avait pas d’enfants et gardait toujours son charme et sa beauté de jeune fille. Elle avait des atouts pour séduire.

Aussi, le jour du marché et de ceux des villages environnants, Dabiré n’hésitait pas à l’exhiber et il en était fier surtout que les autres lui demandaient d’où venait cette perle. Jean Marie Rouant a écrit dans les feux du pouvoir, que les femmes n’appartiennent pas au monde des vieux, mais à celui des désirs. Car, les hyènes n’attaquent que ceux qui sont en état de ne pas se défendre.

Aussi, Dabiré ne savait pas comment s’offrir Thérèse. Et voilà que par une pure coïncidence, la chance vint à son secours.

Un bel après-midi, le beau-frère se présenta. La belle-mère était malade et voulait sa fille à ses côtés. Il se devait de ramener Blandine. Dabiré n’y vit pas d’inconvénient. Blandine partit avec le cadet laissant l’aîné et son époux aux bons soins de Thérèse. Que veut la tête si ce n’est les yeux, nous enseigne le dicton. La même nuit, Dabiré rejoignit Thérèse et sans formalités se l’offrit sans résistance. Elle devint ainsi la pâture quotidienne. Trois semaines après, Blandine revint et ne marque rien d’anormal. Ce laps de temps avait suffi à Dabiré pour faire une grossesse à Thérèse.

Cette dernière ne parlait pas de retourner car elle vendait du riz selon ses dires. Ce sont les hommes avisés qui gagnent les guerres et non les braves. Aussi un soir , Dabiré appela les deux femmes et fit le point. Dabiré s’était résolu à épouser Thérèse. Si cela ne convenait pas à Blandine, elle était libre de partir. En épouse bafouée, elle ne dit rien. Un jour, alors que Dabiré s’était rendu au chef-lieu de province, elle se jeta sur Thérèse avec un couteau. La lutte fut inégale malgré l’état de Thérèse qu’elle blessa.

Blandine scella ainsi son destin car à son tour, Dabiré la congédia... Blandine rejoignit ses parents et tous les mois, les parents de Dabiré allaient réclamer la dot de l’adultère avec des hommes puisque la dot n’avait pas été remboursée. Thérèse dirige maintenant le foyer et a obtenu une place au marché où elle vend du riz. Comme Blandine ne lui causait plus, elle aurait dû se méfier, car comme l’a dit Bleck dans Dynastie "si vous dormez avec un serpent à sonnettes, vous vous réveillerez avec ses crocs dans votre nuque".

Rakissé

Sidwaya

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