« Savoir, c’est pouvoir », se convainc le Conseil national de lutte contre le Sida et les IST. Conscient que l’information juste est une puissante arme pour gagner la bataille de la prévention contre la pandémie du siècle, le CNLS/IST a entrepris une caravane de sensibilisation dans la région du Centre-sud, en prélude à la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, qui se tiendra le 1er décembre 2019 dans la ville de Kombissiri. Et c’est dans cette ville que la caravane été officiellement lancée, samedi 23 novembre, par Madame le Haut-Commissaire de la province du Bazèga, Francine Irma Zoungrana, en présence du représentant du SP-CNLS/IST, Jean Victor Ouédraogo.

Selon Amadou Oumarou, chef de l’antenne régional du SP-CNLS/IST du centre-sud, la région compte 1 773 personnes vivant avec le VIH et 242 nouvelles inclusions. Et le taux de couverture de personnes mises sous ARV est de 87%. Même si les acteurs engagés dans la lutte notent une régression du taux de la séroprévalence, passé de 7,17% en 1997, à 0,7% de nos jours, ils déplorent une recrudescence de nouvelles infections enregistrées au plan national (2 400 en 2018 sur un total de 96 000 personnes infectées) et, ce qu’ils estiment être « un relâchement de la communication sur le VIH » dans les régions.

Pour ces vigies de la lutte contre le SIDA, les populations doivent rester sur leurs gardes pour relever les défis notamment en matière de prévention de la transmission du VIH et de promotion des comportements à moindre risque chez les adolescents et les jeunes, beaucoup exposés. Au cœur donc de la stratégie, les communautés, du point de vue du Haut-commissaire de la province du Bazèga, « doivent être impliquées pour surmonter les obstacles, les empêchant de fournir des services, que ce soit à cause d’entraves administratives pour associations ou en l’absence de modalités contractuelles et sociales ».

Selon le représentant du secrétaire permanent du CNLS/IST, Jean Victor Ouédraogo, cette caravane est donc non seulement une campagne de sensibilisation de la population mais aussi « une stratégie de plaidoyer à l’endroit des femmes et hommes de médias pour un renouvellement de leur engagement dans la riposte nationale au VIH. »

Il est prévu au programme des animations podium, des théâtres fora, des projections de films, des séances de dépistage, etc. Après Kombissiri, les hommes et femmes de médias parcourront les villes de Pô et de Manga avant revenir à la case départ, à Kombissiri, pour la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, sous le patronage du président du Faso, Roch Kaboré.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

Quelques chiffres sur le SIDA, en 2018 selon ONUSIDA :

• 37.9 millions de personnes vivent avec le VIH

• 5 millions de personnes sont infectées en Afrique subsaharienne dont 280 000 enfants.

• 51% des personnes vivant avec le VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre avaient accès à un traitement antirétroviral.

• Les décès liés au sida ont été réduits de plus de 56 % depuis 2004. En 2018, 770 000 personnes sont décédées de maladies liées au sida dans le monde, contre 1,7 millions en 2004.

• En Afrique subsaharienne, quatre nouvelles infections sur cinq parmi les adolescents âgés de 15 à 19 ans sont des filles. Les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont deux fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que les hommes.

• À la fin de 2018, 19,0 milliards de dollars US étaient disponibles pour la lutte contre le sida dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

• ONUSIDA estime que 26,2 milliards de dollars US seront nécessaires pour la riposte au sida en 2020

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