Depuis 2015, le Burkina Faso traverse une crise sécuritaire sans précédent. Une crise qui occasionne des déplacements massifs des populations, avec des besoins en services sociaux de base dans les zones d’accueil. C’est au regard de cette donne que le Réseau accès aux médicaments essentiels (RAME), dans sa « mission de veille et d’interpellation », a décidé de faire une analyse de la situation sanitaire afin d’informer l’opinion publique et d’« interpeller les autorités ».

Cette analyse du RAME sur la situation sanitaire des populations déplacées, s’est articulée autour des points focaux de l’Observatoire citoyen sur l’aAccès aux services de santé (OCASS), dans des districts sanitaires. Aussi, des « rencontres d’échange » ont eu lieu avec « les acteurs et les autorités publiques en lien avec la question ».

Hamidou Ouédraogo, Directeur exécutif national du RAME

A l’issue de ces rencontres d’échange, le RAME a procédé à des collectes d’informations auprès des organisations humanitaires « et des agences du Système des Nations- unies intervenant dans les zones touchées ». En outre, une investigation a été faite par le RAME dans le Centre- Nord pour observer la « réalité sanitaire » des populations.

626 000 personnes privées d’accès à des soins de santé

Après une analyse des informations collectées, le RAME, selon son directeur exécutif national, fait le constat « d’une situation humanitaire pitoyable qui ne cesse de s’aggraver de jour en jour. Ce caractère lamentable de la situation sanitaire des déplacés se manifeste par la fermeture d’établissements scolaires et sanitaires ». Selon le bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations- Unies (OCHA), le nombre de centres de santé fermés à ce jour est de 60 contre 39 en fin juillet 2019, soit une augmentation de 35%.

De plus, on enregistrait 65 centres de santé à fonctionnement réduit en août contre 57 en juillet, et 626 000 personnes privées d’accès à des soins de santé. Cette situation alarmante s’est aggravée « avec les confiscations et la destruction des équipements de santé. En juillet 2019, selon notre collecte terrain, il y avait 6 ambulances, 04 tricycles, 03 motos et des médicaments qui ont été confisqués au district de Gorom-Gorom, 05 équipements et matériels confisqués à Djibo. Nous n’oublions pas la récente attaque qui a coûté la vie à un agent de santé de la région du Centre-Nord », relate le RAME. Sans oublier les mouvements d’humeur des agents de santé qui ont cours depuis un certain temps.

Des ONG actives sur les zones des attaques

Le directeur exécutif national du RAME, Hamidou Ouédraogo, a tenu à saluer les actions de certaines ONG sur le terrain. En plus des ONG, des organisations communautaires locales et les populations elles-mêmes se sont mobilisées pour apporter une aide aux déplacés. Ce sont toutes ces actions d’ordre humanitaire que le directeur exécutif national du RAME félicite. Il lance par ailleurs un appel aux autorités à plus d’actions.

Wendbénédo Jean Judicaël Doulkom (Stagiaire)
Lefaso.net